Trafic d'animaux : " Sept louveteaux sauvés"...
L'évènement est inédit au refuge de Coat-Fur, à Lescouët-Gouarec : sept louveteaux viennent de rejoindre les dix pensionnaires des lieux. Après avoir été séparés de leur mère et confinés dans un appartement, ces bébés loups s'apprêtent à retrouver des conditions de vie dignes de leur espèce.
Ils ont pointé le bout de leur museau le lundi 15 juin. Arrivés du Sud-Ouest de la France dans un camion affrété par la Fondation Brigitte Bardot, sept louveteaux d'un mois et demi ont posé la patte à Lescouët-Gouarec sous l'oeil bienveillant de Willy Bigot, responsable du refuge de Coat-Fur. Un lieu unique en France, qui offre, en leur évitant l'euthanasie, une seconde chance aux loups réformés du spectacle, de parcs animaliers, victimes de maltraitance mais aussi saisis chez des trafiquants, dresseurs ou particuliers dans l'illégalité. C'est ce dernier cas de figure qui a conduit ces bébés loups à être placés à Coat-Fur.
Trop jeunes pour être traumatisés
Une première pour le refuge, qui n'avait jusqu'ici recueilli que des animaux adultes aux parcours chaotiques. Leur courte vie n'en est pas moins triste : séparés de leur mère dix jours après leur naissance pour favoriser « l'imprégnation » (*), ils vivaient confinés dans un appartement. « Ils sont heureusement trop jeunes pour être traumatisés », indique Willy Bigot, qui se réjouit de les voir désormais s'ébattre en pleine nature, dans l'un des huit vastes enclos que compte le refuge. Leur maman, une louve européenne de 4 ans, était également du voyage. Éloignée trop longtemps de ses petits, il n'a pas été possible de les lui rendre. Très stressée à son arrivée au refuge, elle a été installée dans un enclos mitoyen de celui des louveteaux ; elle y côtoie aussi deux des dix autres pensionnaires des lieux, des loups arctiques dont elle se rapproche peu à peu. Le papa, un loup canadien, a lui aussi été saisi mais pas encore placé. « Il s'agit d'une affaire de trafic animalier qui touche cinq départements, il faut le temps aux enquêteurs de remonter toutes les pistes, de faire des recherches ADN sur les animaux », explique Willy Bigot, écartant pour le moment la possibilité d'accueillir un autre loup : « Avec 18 loups au refuge, on est au complet ! ».
Un enclos de 8.000 m² pour préserver la meute
Pour permettre à la meute de louveteaux - quatre mâles et trois femelles - de rester unie, le responsable du site a programmé la construction d'un nouvel enclos de 8.000 m², entièrement financé par la Fondation Brigitte Bardot, indéfectible soutien du refuge depuis sa création en 2006. « Notre challenge, c'est de conserver cette meute le plus longtemps possible sans en séparer les individus », indique Willy Bigot. Pour l'heure, les petits loups, qui viennent d'avoir deux mois, ne pensent qu'à s'amuser. « On commence quand même à reconnaître les dominants et les dominés », confie le soigneur. Qui prédit que dans une dizaine de mois, leur caractère de loup se révélera pleinement. Il ne sera alors plus question de penser à jouer avec eux... * Cette technique vise à priver l'animal de l'éducation de sa mère en la remplaçant par celle de l'homme afin de « fixer » dans sa conscience l'idée que l'homme est un congénère, à qui il doit s'identifier.
Pratique Visites, de 14 h à 18 h, les mercredi, samedi et dimanche jusqu'au 30 septembre ; du mercredi au dimanche en juillet et août. Contact : tél. 06.12.26.31.41. Site internet : www.refugedesloups.org
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