Vénus, anti-fourrure et contre la maltraitance des animaux

Publié le par Ricard Bruno

Laurent Blanchard et Didier Talou (© Association Vénus)

Laurent Blanchard et Didier Talou (© Association Vénus)

Créée en 2007 et baptisée du nom d’une chienne adoptée par Laurent Blanchard et Didier Talou à la fondation Brigitte Bardot, Vénus est une association qui fait le lien entre les animaux abandonnés et les familles d’accueil. Pour la 6e année consécutive, elle organise ce samedi 9 janvier, la journée « Sans fourrure » à Bordeaux.​

Vénus, anti-fourrure et contre la maltraitance des animaux

De la tortue au lapin, en passant par des animaux sauvages (chevreuil, fouine…), l’association Vénus, initiée par Laurent Blanchard et Didier Talou, se démène pour trouver des familles d’accueil à des animaux abandonnés. Soutenue par la fondation Brigitte Bardot et 30 millions d’amis, l’association apporte tous les traitements nécessaires aux animaux qu’elle récupère : puce électronique, vaccin, stérilisation…

Ce samedi 9 Janvier, Vénus organise pour la 6e année consécutive une Journée « Sans fourrure », initiée par Fourrure Torture en 2004. En partenariat avec la Fondation Brigitte Bardot et l’Association de lutte contre les maltraitances animales, un stand d’information est installé place Saint-Projet à Bordeaux de 10h à 17h30 pour sensibiliser le public Bordelais contre le lobby de la fourrure. Entretien avec Didier Talou.

Rue89 Bordeaux : Qu’avez-vous prévu pour la journée « Sans fourrure » à Bordeaux ?

Didier Talou : En plus de notre stand place Saint-Projet, une manifestation défilera dans les rues de Bordeaux sous la forme d’un cortège funèbre, avec un cercueil d’un mètre et une couronne mortuaire. L’objectif est de sensibiliser le public à la souffrance animale, notamment aux animaux à fourrure.

Dans les années 90, Brigitte Bardot avait lancé un appel contre l’industrie de la fourrure qui avait été entendu. Cette dernière est aujourd’hui repartie en force avec pour préférée de cette industrie les jeunes. Réservée auparavant à ceux qui en avaient les moyens, aujourd’hui, la fourrure se trouve dans les cols, les doudounes, et à des prix pas forcément très élevés.

Vous avez appelé au boycott du Salon du Chien qui se déroulait du 7 au 8 janvier, pourquoi ?

C’est l’industrie du chiot… Je n’ai rien contre les éleveurs, il y en a qui sont corrects, mais nous recueillons beaucoup, beaucoup de chiens qui proviennent de ces salons.
Mais je pense qu’il faut aussi boycotter les centres équestres. Ceux qui envoient leurs chevaux à l’abattoir, où ceux qui les exploitent d’une manière incroyable. On a souvent déposé plainte pour maltraitance de chevaux. Ces centres s’occupent très mal des animaux.

Avez-vous une idée du nombre d’abandons ou de maltraitance ?

Nous n’avons pas de chiffres. Mais nous recevons énormément d’appels. Cet été il eut beaucoup d’abandons, tout comme pour les fêtes de Noël. Nous n’avons pas un refuge et nous ne pouvons pas garder tous les animaux. Le temps de s’en occuper et il faut leurs trouver une famille d’accueil.

Comment sensibilisez-vous les gens ?

Nous avons de la documentation pour les enfants. Nous avons aussi des documents avec des images très dures comme celles d’un génocide de chiens qui a eu lieu en Roumanie. Nous avons organisé une journée nationale de mobilisation autour de cet événement et certains ont été choqués par l’image d’un chien avec une balle dans la tête et du sang.

Effectivement, c’est choc, il faut le reconnaître. Le père d’une fille était très mécontent par notre méthode et ne trouvait pas les mots pour rassurer sa petite. Ça m’a fait mal au cœur.

Une autre était également très choquée mais voulait comprendre. Je lui ai expliquée, avec des mots simples. Elle est repartie rassurée, parce qu’elle a eu des réponses.

Ce jeudi 14 janvier, vous serez encore une fois devant le cirque Arlette Gruss place des Quinconces. Qu’allez-vous faire ?

Sensibiliser, distribuer des tracts. Le cirque Arlette Gruss, c’est la Rolls-Royce du cirque. Mais je pense qu’un éléphant ou un lion n’a pas sa place dans une cage. C’est contre nature.

J’ai vu des cirques avec des chiens, des chats, et ça ne me dérange pas. On sent qu’il y avait de l’amour entre le chien et le propriétaire. Mais quand un éléphant balance sa tête, c’est un trouble du comportement. Ce n’est pas normal.

Est-ce que vous ciblez des entreprises ou des personnes avec vos actions ?

Non, pas du tout. S’il y a un problème, on s’adresse à la Police. On dépose plainte mais la justice est lente… Il nous arrive aussi d’avoir des problèmes avec les policiers eux-mêmes.

Récemment, nous avons été contacté par une femme qui avait vu un chien se faire renverser au Cap Ferret. Elle a appelé la police et celle-ci a enterré le chien. C’est illégal ! On a du faire pression pour que la police déterre le chien et le porter à une clinique vétérinaire. Le personnel de la clinique nous a informé que ce n’était pas la première fois. Nous avons alors adressé un courrier au maire de Cap Ferret.

En août 2014, j’ai participé à une action citoyenne dans une arène pour empêcher le déroulement d’une corrida. J’ai été agressé et eu une fracture du bassin et une fracture de la tête radiale. C’était d’une violence extrême.

Quels sont vos liens avec la fondation Brigitte Bardot ? Partagez-vous les prises de position politiques de sa fondatrice ?

Nous sommes bénévoles à la fondation Bardot et nous sommes souvent accusés d’être des extrémistes du Front National ou autre. Je tiens à souligner que nous sommes apolitiques, même si la protection animale peut être un sujet politique. Les Verts de Bordeaux devaient s’associer à nous pour l’événement, mais se sont désistés à cause de la présence de la fondation Brigitte Bardot. On a également été boycotté à Bordeaux par des associations dans le cadre d’une journée vegan pour les mêmes raisons.

Pourtant la Fondation en elle-même est apolitique, elle accueille des personnes de tous bords. Les prises de position politiques de Brigitte Bardot sont en son nom. Personnellement, j’aime beaucoup Brigitte Bardot et ce qu’elle fait, mais je n’adhère pas à ses idées politiques.

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