Le FN s'intéresse à la condition animale, Brigitte Bardot applaudit
Après des "collectifs" consacrés à l'éducation, l'économie ou encore à l'écologie, le FN se lance sur le sujet de la condition animale.
Le Front national a lancé lundi un nouveau collectif dédié à la condition animale « Belaud-Argos » visant à formuler des propositions pour nourrir le programme présidentiel de 2017 de Marine Le Pen, celle-ci laissant ouvertes pour l'instant la question du gavage des oies et des canards ou celle de la corrida. Après des « collectifs » consacrés à l'éducation, à l'économie mais aussi à l'écologie, le FN se lance sur ce sujet, « peut-être le plus singulier de tous, et s'attachera à défendre le bien-être de nos amies les bêtes », a vanté l'eurodéputée FN Sophie Montel, patronne du collectif, lors d'une conférence de presse à Paris en présence de Marine Le Pen.
« Il n'y aura aucun sujet tabou », a-t-elle garanti, citant comme objet de propositions futures « la corrida, le gavage des oies et des canards, la chasse », et demandant d'ores et déjà « l'obligation d'étourdissement avec la saignée des animaux » dans les abattoirs, la fin des « fermes-usines », des « méthodes de substitution afin d'en finir le plus possible avec l'expérimentation animale », etc. Sophie Montel s'est ainsi prononcée pour « la fin de la mise à mort du taureau lors des corridas ».
« La logique ultralibérale de l'UE »
Mais Marine Le Pen, interrogée sur cette question comme sur le gavage des oies et des canards, a botté en touche : « Nous serons amenés à prendre une décision dans le cadre du projet présidentiel. Ce que je pense moi a assez peu d'importance. (...) Nous n'opposons pas notre intérêt pour le bien-être des animaux au souci de développer l'économie agricole », a-t-elle aussi souligné, alors que le Front national insiste récemment sur ses propositions pour développer l'activité économique, face aux critiques de certains sur un programme « dirigiste ».
« Si la lutte contre la souffrance animale est absolument légitime, il ne faut pas qu'elle soit le prétexte pour remettre en cause l'élevage français professionnel ou amateur, la chasse, la pêche, l'équitation et toutes les activités qui impliquent de gérer des animaux, qu'ils soient domestiques ou sauvages », expliquait le FN à la Fédération nationale des chasseurs lors des européennes 2014.
Marine Le Pen a rejeté lundi la Ferme des 1 000 vaches ou critiqué l'utilisation par l'industrie agroalimentaire de « minerai de viande ». « La logique ultralibérale de l'UE entraîne la multiplication des fermes-usines, oblige à chercher le rendement en oubliant toute éthique et toute vision de long terme », selon la candidate à la présidentielle.
Alors que Brigitte Bardot, patronne d'une fondation consacrée à la protection animale, s'était déjà affichée en photo avec Florian Philippot en août, elle a transmis lundi à Sophie Montel et Marine Le Pen une lettre d'encouragement, publiée par la première sur Twitter.