Les Essarts-le-Roi : descente de police à l’animalerie
~~ L’affaire tournait à plein régime. La police a mis fin, vendredi 13 mai, à un trafic de chiens. L’escroquerie rapportait gros, environ 500 000 € par an, au gérant d’Animal City, une animalerie des Essarts-le-Roi, et au commanditaire présumé du trafic. Les deux hommes, qui avaient mis sur pied une filière d’approvisionnement depuis les pays de l’Est (Slovaquie, Hongrie et Bulgarie), n’ont pas été interpellés. Les policiers du commissariat de Rambouillet ont procédé à une longue perquisition des locaux de l’animalerie, saisissant de nombreux documents. Accompagnés d’enquêteurs de la Brigade Nationale d’Enquêtes Vétérinaires et Phytosanitaires (BNEVP) et de la Société Protectrice des Animaux (SPA), ils ont également investi, à proximité, des locaux où une centaine de chiots étaient accueillis dans des conditions très précaires. Récupérées et soignées, les bêtes seront placées dans des refuges de la SPA sans pouvoir être adoptées durant la procédure. C’est d’ailleurs la cellule antitrafic de la SPA qui, après une enquête minutieuse, a déposé plainte, en juin 2015, auprès du procureur de Versailles.
Une centaine de chiens étaient logés dans des conditions très précaires. Ils ont été récupérés par la SPA et placés dans des refuges.
~~« Depuis plusieurs années, de nombreux signalements nous sont parvenus de chiens vendus trop jeunes, avec des papiers falsifiés, malades et non valablement vaccinés contre la rage. Certains mouraient en quelques jours », indique une source proche de l’enquête. Afin d’attirer les acheteurs, les escrocs passaient des annonces sur le site de vente en ligne Leboncoin.fr. Ils ne proposaient que des chiens de race de petite taille (Chihuahua, York, Bichon, Bouledogue), très prisés des familles et facilement écoulables. Suite à l’annonce, les clients étaient dirigés vers l’animalerie où le moindre chiot se négociait entre 500 et 800 € avec un confortable bénéfice à la clé pour les vendeurs sur chaque transaction.
~~Hélène, une cliente : « Les papiers du chien étaient rédigés en hongrois » La SPA a reçu de nombreux signalements des agissements suspects des gérants d’Animal City. Parfois, la vente tourne mal comme en juin 2015, pour Hélène, venue acheter un berger allemand. « J’ai tout de suite vu le trafic en raison des papiers du chien rédigé en hongrois. Ensuite, ils m’ont forcée à acheter des croquettes pour 65 € que je ne voulais pas. Les insultes ont commencé et ils ont fini par mettre des coups de poing à ma mari », raconte-t-elle. Une autre famille achète, le 14 novembre 2014, un Shiba Inu baptisée Lexy pour 1 090 €. Très vite l’animal, malade, doit être soigné à la pipette et occasionne 1 100 € de frais de vétérinaire. Le 11 décembre, le chiot meurt. La famille contacte l’animalerie qui propose de rembourser 50 % des frais de santé avant d’éconduire la famille.
~~Le gérant, un homme d’environ 35 ans, propriétaire d’une berline de luxe, n’avait pas bonne réputation dans la zone industrielle des Essarts-le-Roi où la présence des chiens incommodait le voisinage. Avec son complice, ils semblent avoir eu maille à partir avec la justice dans le passé pour d’autres affaires douteuses.
Source de l'article : Le Parisien