Adada investit l’ancien centre équestre à « La Combe Haute » pour ses 325 ânes

Publié le par Ricard Bruno

Selon l’association, 5.000 € par mois sont nécessaires pour assurer les soins de l’ensemble des ânes accueillis par Adada;

Selon l’association, 5.000 € par mois sont nécessaires pour assurer les soins de l’ensemble des ânes accueillis par Adada;

Sur 70 ha de prés, ce sont quelque 325 ânes qui vivent paisiblement sur Ambert et le Livradois-Forez. Un véritable sanctuaire constitué par l’association Adada qui se bat, depuis 1968, pour assurer un quotidien paisible à ces animaux, parfois victimes de leur succès.

Adada s'étend et pérennise ses actionsDepuis 2003, ce ne sont pas moins de 398 ânes qui ont été placés par Adada dans des familles d'accueil. Et le passage à la centaine supérieure n'est vraiment pas loin. « Deux vont partir ces jours-ci », précise Marinette Panabière, l'infatigable présidente depuis 1999 de l'Association nationale des amis des ânes, reconnue d'utilité publique depuis 2008.

Infatigable et motivée au regard de l'activité de cette association, créée en 1968 par le peintre corrézien Raymond Boissy dans le but de réhabiliter l'âne afin d'éviter sa disparition. Les années passant, l'association apporte ses conseils aux propriétaires et adhérents avant de devoir changer son fusil d'épaule. « On s'est rendu compte qu'il y avait plein de problèmes », explique Marinette Panabière.

Dans des états épouvantables

Devenu à la mode, l'âne était en effet confronté au danger de l'abandon et à la malnutrition. « On achète un ânon, petite peluche vivante, et, quand elle grandit, on n'en veut plus », poursuit-elle. Et les histoires ne manquent pas au fil de ces années d'expérience. « Il y en a qui arrivent dans des états épouvantables. Il y a six ans, on avait vu sur internet une annonce pour un âne à vendre pour la boucherie… Il s'était blessé et ne pouvait plus faire de randonnées ». La pauvre bête est récupérée et soignée. L'amputation ne pourra être évitée mais grâce à la mobilisation d'Adada et de son faisceau de soutien, une prothèse sera conçue par le CHU de Clermont-Ferrand pour que l'animal retrouve les champs ! Outre cette veille sur internet, l'association intervient aussi sur signalement, en lien avec les mairies, les familles ou la DDPP (Direction départementale de la protection des populations).

Depuis, ce sont 325 ânes et mulets de tous âges, qui sont soignés et (ré)éduqués au refuge, au point de faire du territoire un sanctuaire des ânes. Face à ce nombre, en augmentation, Adada dispose de 36 prés et d'un refuge à vocation nationale, à proximité d'Ambert, à la Gravière d'Auzelles où sont accueillis 32 ânes, uniquement des mâles. Le reste est réparti majoritairement sur Ambert, Bertignat, Saint-Just-de-Baffie, Vertolaye… et la place manque encore.

Face à ce besoin, l'association et son millier d'adhérents, s'est doté, en août 2016, grâce au soutien financier d'une fidèle donatrice belge, d'un ancien centre équestre à « La Combe Haute ». De quoi pérenniser encore l'association et y installer ses pensionnaires sur les 20 ha de terrains (pour un total de 70 ha pour l'ensemble occupé par l'association). « Il y a aussi des granges pour le foin, une carrière, une salle de réunion, des box », souligne Marinette Panabière qui cherche désormais un responsable sur place.

n'a pas fait tout ça pour que ça s'arrête

« Toute seule, je ne peux plus », lâche-t-elle, éprouvée par le décès en février dernier de son époux, Étienne, qui l'aidait efficacement dans cette rude tâche. « On n'a pas fait tout ça pour que ça s'arrête », reprend-elle aussitôt. Des premiers travaux ont déjà été effectués tant sur l'assainissement que pour la pose de clôture. Mais les bénévoles manquent encore pour achever ce travail. Deux journées de mobilisation seront d'ailleurs organisées les 23 et 24 septembre prochains.

En attendant, l'association continue d'informer les futurs propriétaires, responsabiliser et encourager les adoptions. Mais avant de partir dans les familles, Trogentil, Théou, Jeanot, Hercule ou Nana passent au moins six mois au refuge afin de voir s'ils peuvent être adoptés, « le temps aussi de faire les papiers, de les soigner ». Et le protégé ne rejoint une famille que si celle-ci a déjà un autre âne ou un équidé à domicile. 450 € de participation aux frais sont demandés. « On voit où va l'âne et, deux fois par an, on prend des nouvelles. L'adoptant n'a pas le droit de vendre, ni de placer l'âne », précise Marinette Panabière.

De même, le public peut également parrainer un âne via un contrat de parrainage (50 € par mois, déductibles des impôts). 230 environs ont été signés.

Salariés
Adada compte actuellement 19 salariés, entre les soigneurs (10), les personnes chargées de l'entretien ou du secrétariat. Depuis son installation, l'association a employé 80 personnes.
Finances
Avec un chiffre d'affaires d'environ 650.000 €, Adada ne bénéficie d'aucune aide publique. « Nous vivons avec les dons », note Marinette Panabière : la Fondation Brigitte-Bardot, 30 Millions d'Amis ou des donateurs ainsi que les cotisations d'adhérents. L'association note aussi son impact sur l'économie de la région, estimant à 560.000 € par an les dépenses effectuées sur le territoire. Animations
Afin de financer ses actions, Adada organise des manifestations, démonstrations, randonnées, concours d'attelage… À l'initiative de Marie-Anne Hauchard, adhérente et membre du Golf de Royat-Charade, 44 golfeurs ont participé à une compétition caritative au profit d'Adada, le 11 juin dernier.

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