Après l’affaire du cerf tué dans un jardin, ils chassent de nouveau à Compiègne

Publié le par Ricard Bruno

Retour en forêt de l’équipage la Futaie des amis qui s’est abstenu d’y chasser depuis l’incident du 21 octobre. Des plaintes pour « acte de cruauté » sont examinées.

Le veneur Alain Drach et l’équipage la Futaie des amis ont repris les parties de chasse en forêt de Compiègne.

Le veneur Alain Drach et l’équipage la Futaie des amis ont repris les parties de chasse en forêt de Compiègne.

LES FAITS

Samedi 21 octobre : un cerf est abattu dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen (60), par Alain Drach, maître de l’équipage la Futaie des amis.

Mercredi 25 octobre  : la Société de vénerie reproche des « négligences » à l’équipage compiégnois. « Ce manquement porte préjudice à l’image de la vénerie », juge l’association cynégétique, qui demande aux équipages de cerf de suspendre les chasses en forêt de Compiègne pendant un mois.

Lundi 30 octobre : La SPA porte plainte pour « acte de cruauté » auprès du tribunal de grande instance de Compiègne, à l’encontre d’Alain Drach. La pétition de 30 Millions d’amis, contre la chasse à courre, compte alors 94 000 signatures.

Mercredi 22 novembre  : Une partie de chasse est organisée par l’équipage La Futaie des amis, à nouveau en forêt de Compiègne.

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«  À la chasse ? J’y suis  », annonce ce matin Alain Drach. Au téléphone, on entend derrière lui les aboiements de la meute de l’équipage la Futaie des amis.

Ce veneur compiégnois qui avait abattu un cerf dans un jardin à Lacroix-Saint-Ouen s’était engagé à ne pas chasser en forêt de Compiègne durant un mois. «  L’incident date du 21 octobre. Un mois après, on y est  », calcule le chasseur.

Les activistes AVA, Abolissons la vénerie aujourd’hui, s’en étranglent. «  La sanction de la Société de vénerie a été prise le 26 octobre, pas le 21 ! Cette reprise des parties de chasse n’est que le point d’orgue d’un mois ubuesque : Alain Drach a été vu avec l’équipage Rallye nomade (qui chasse dans le massif Coucy-Basse et Saint-Gobain) ; sa sœur à Villers-Cotterêt ; l’équipage de Rivecourt a été vu en forêt de Compiègne le samedi 28 octobre…  », s’agace Stéphane Mercier.

« Établir des zones de non-chasse, c’est infaisable »

Et ce militant de commenter : «  Les décisions de la Société de vénerie n’ont pas été respectées. Elles n’ont de toute façon été prises que pour éviter que la justice ne s’en mêle, pour calmer les gens…  » Cet opposant à la chasse à courre est convaincu que le mécontentement de la population est toujours vif.

Pour la Société de Vénerie, tout est en ordre. Alain Drach a été à nouveau entendu mercredi 15 novembre par une commission composée de cinq maîtres d’équipage. «  Il devait présenter des mesures de nature à restaurer la confiance ; ce qu’il a fait  », assure son porte-parole, Pierre de Boisguilbert.

Quelles dispositions pour sanctuariser les villages forestiers ? «  C’est exclu. Établir des zones de non-chasse, c’est infaisable. C’est une idée qui a fait bondir la Fédération nationale de chasse  », réplique Alain Drach.

Un commentaire qui fait grincer des dents la Société de Vénerie. L’association cynégétique ne s’en est pas moins montrée conciliante. La mise a pied d’Alain Drach a été raccourcie : il pourra reprendre sa charge de maître d’équipage le 1er février, sans attendre la fin de la saison, le 31 mars.

Entre-temps, sa sœur Bettina Caignault reprend le fouet. «  Nous sommes une bande de copains. Peu importe qui a le brassard de capitaine ou qui joue à l’arrière gauche  », commente, amusé, le veneur, toujours aussi droit dans ses bottes.

Trois plaintes déposées

 

La Société protectrice des animaux (SPA), la fondation Brigitte Bardot et One voice, trois institutions de la cause animale, ont déposé plainte auprès du tribunal de Compiègne. « Ce dossier cumule les infractions », estime Natacha Harry, présidente de la SPA. « Le 21 octobre, les conditions de chasse n’étaient pas réunies : les chasseurs ont pénétré dans Lacroix-Saint-Ouen, où le maire avait pris un arrêté interdisant la chasse à courre ; ils ne pouvaient pas invoquer le droit de suite puisque le cerf n’était ni blessé, ni mourant. L’animal, qui a été frappé à coups de fouet, aurait très bien pu être relâché. » Au-delà de cet incident de chasse, la SPA plaide pour l’interdiction de la chasse à courre en France, comme en Allemagne ou au Royaume-Uni. « C’est une pratique anachronique ; l’animal est poursuivi durant des kilomètres, jusqu’à l’épuisement. Il connaît un stress absolu, avec derrière lui une meute de chiens. » Aussi la plainte a été déposée pour « acte de cruauté ». Un délit passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende, plaidé jusque-là pour des animaux domestiques. La procureur de Compiègne, Virginie Girard, a décidé « un départ à l’enquête pour chaque infraction suspectible d’être relevée ».

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E
Monsieur Drach continue de faire le beau, il peut être fier.
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R
Elisa<br /> Bonjour<br /> Oui il fait le beau, mais viendra le jour où il va mordre la poussière...<br /> Bonne journée <br /> Bruno Ricard