Elle se bat pour sauver les lévriers galgos, victimes d'atrocités en Espagne
Là-bas, les galgos, les lévriers espagnols, subissent les pires atrocités, au nom d'une tradition ancestrale des plus barbares. Ils sont utilisés par les galgeros, ces chasseurs qui ne ressemblent en rien à ceux de Sologne. Ceux-là n'ont pas de fusils, mais ces lévriers, des chiens très rapides, qui pistent le gibier, l'attrapent et le ramènent à leur maître.
Victimes d'une croyance d'un autre temps
Sauf que leur maître a, le plus souvent, aucune considération pour eux : « Ils ne sont que des outils. » Des outils déjà usés à leurs yeux au bout de trois petites années. « Alors, s'ils ont été de bons chasseurs, ils les tuent. Mais s'ils ont été mauvais, ils les torturent, pour conjurer le mauvais sort, et que le prochain soit meilleur. » Des croyances d'un autre temps qui perdurent encore au XXI e siècle et qui font chaque année « 50.000 victimes ». 50.000 lévriers maltraités, torturés, mutilés. « Ces chiens-là n'ont pas une once d'agressivité, ils ne se rebiffent même pas. »
Devant un tel massacre, Laurence Ballereau a décidé d'agir. En surfant sur Internet, elle découvre l'association Galgo's dream Belgium, basée à Tournay, en Belgique, et la rejoint. Depuis trois ans, elle est même leur déléguée Centre-France. « On travaille en partenariat avec un refuge, en Espagne ».
Il s'agit du refuge Ciudad animal, à Pedro Munoz (en Castille). Le refuge d'une certaine Loli Cantero, qui consacre sa vie à sauver les lévriers espagnols. « On aide le refuge. On organise des campagnes de collecte de dons, de sacs de croquettes, de médicaments… en France, en Belgique et en Allemagne, puisque l'association est sur les trois pays. » Et « on accompagne les familles qui veulent adopter des lévriers. »
À ce jour, le refuge espagnol compte trois cents chiens à l'adoption. « Mais quand certains sont vraiment trop abîmés, trop traumatisés, Loli Cantero les garde chez elle. »
Au départ, Laurence Ballereau s'était portée volontaire pour être l'une de ces familles d'accueil où les galgos se refont une santé, ou ils découvrent ce qu'est la vie d'un animal de compagnie, le confort d'une maison, l'amour d'une famille. « Mais mon mari et moi, on n'est pas fait pour être famille d'accueil : on s'attache trop », glisse-t-elle, un sourire aux coins des lèvres.
C'est d'ailleurs ainsi qu'Elina, 7 ans, a rejoint la famille, puis trois autres, et enfin, Destino. « Il a été trouvé par Loli Cantero au bord d'une route départementale, dans un fossé. Il avait une fracture du tibia, une fracture de la hanche… Il a subi trois opérations. » Comme d'autres, il avait été maltraité, puis abandonné.
« Brigitte Bardot a déjà écrit au roi d'Espagne à ce sujet (en 2016, NDLR), mais ça n'a rien changé, regrette-elle. Le roi d'Espagne est chasseur, alors… »
Et ils sont ainsi des milliers. « Le pire, c'est au mois de février, à la fin de la période de chasse : le refuge récupère des centaines de chiens abandonnés, blessés. Et ce ne sont pas des petites blessures. » Des soins coûteux qui mobilisent les bénévoles de cette association qui milite depuis de longues années surtout pour que cesse ce massacre. Mais ce sera sans doute un long combat.
« Brigitte Bardot a déjà écrit au roi d'Espagne à ce sujet (en 2016, NDLR), mais ça n'a rien changé, regrette-elle. Le roi d'Espagne est chasseur, alors… »
« Le but, ce n'est pas d'interdire la chasse, mais au moins que les galgos ne soient plus brutalisés. »
Comme les bénévoles de son association, Laurence Ballereau garde pourtant espoir. « Les choses commencent un peu à bouger en Espagne. Il y a de plus en plus de manifestations d'Espagnols contre ça. » Et certains galgeros viennent aujourd'hui « abandonner leur galgos. » Si on ne peut se réjouir d'abandons massifs, « au moins, ils ne les torturent pas, et ils ne les tuent pas. » Reste qu'il y a encore fort à faire « pour que les choses changent vraiment là-bas. »
Pratique. Contact : Laurence Ballereau au 06.59.19.91.16 ou par courriel à laurencegalgosdreambelgium@gmail.com