Le cri de Nathalie Baye et quatre autres personnalités pour sauver les grands singes...

Publié le par Ricard Bruno

Nathalie Baye lors de la 42ème cérémonie des Césars, en février 2017.

Nathalie Baye lors de la 42ème cérémonie des Césars, en février 2017.

Cinq personnalités dont Nathalie Baye et Laurence Parisot ont présenté lundi à Paris un plan d’action pour lutter contre l’extinction des grands singes.

«Si rien n’est entrepris d’ici 10 ans, nous pouvons dire adieu aux grands singes». C’est le message d’alerte qu’a lancé lundi à la presse Sabrina Krief, professeure au Museum national d’Histoire naturelle. Avec l’actrice Nathalie Baye, la présidente d’honneur du Medef Laurence Parisot, le chocolatier Patrick Roger et le Conseiller de Paris Yann Wehrling, cette spécialiste des primates a rédigé un texte à destination d’Emmanuel Macron afin que le gouvernement améliore considérablement la condition de conservation des grands singes.

 

Car, 60% des 500 espèces de primates sont en danger d’extinction. En 50 ans, l’ensemble des populations de grands singes a diminué de 70%. Comment sommes-nous en arrivés là? La faute à une agriculture intensive, un braconnage toujours d’actualité et l’exploitation forestière. Ainsi, depuis 1990, la surface des terres cultivées a progressé d’1,5 million de km2 (trois fois la superficie de la France) alors que le couvert forestier a quant à lui reculé de 2 millions de km2. «Concrètement, c’est un terrain de football qui disparaît toutes les 30 secondes dans le monde», précise Sabrina Krief.

Le cri de Nathalie Baye et quatre autres personnalités pour sauver les grands singes...

Les méthodes d’agriculture moderne sont également responsables du déclin de ces animaux. Les pesticides et les néonicotinoïdes affectent la reproduction des hominidés et provoquent des malformations physiques. Sans parler de la chasse illégale toujours pratiquée en Afrique. Il n’est en effet pas rare de trouver des chimpanzés, des bonobos ou des gorilles sur des marchés, la viande de brousse étant répandue dans certaines régions.

«Vingt années que je partage ma vie avec les chimpanzés pour les étudier. Je les ai vus dans les forêts d’Afrique, fabriquer des outils, se soigner, faire des confettis pour séduire, danser sous la pluie. J’ai vu leur force, leur tendresse et leur détresse… J’ai vu leurs membres amputés par les pièges des chasseurs, leur forêt débordante de vie massacrée, les marécages pollués où les arbres meurent à côté des champs de thé… Vont-ils disparaître de notre planète parce que nous ne pouvons refréner notre avidité face aux forets tropicales, vont-ils s’éteindre pour du papier, des minerais, du cacao, du thé ou de l’huile de palme?», s’interroge la chercheuse.

Les grands singes: des personnes "non humaines"

Pour éviter ce scénario catastrophe, le collectif a érigé un plan dit «d’urgence». Ils préconisent la mise en place de dix actions: «interdire formellement l'utilisation de grands singes dans les laboratoires de recherche, les spectacles, les cirques, les films», «mettre en place une structure d’accueil de la faune sauvage saisie à l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle et stopper le trafic de viande de grands singes saisis en France» ou encore limiter les importations de produits (thé, cacao, huile de palme, coton, coltan etc.) issus des régions où vivent les hominidés, en créant le label «Ape friendly».

Les personnalités souhaitent également «garantir l'exemplarité des commandes et des marchés publics français», «soutenir la recherche scientifique» ou encore «créer un fonds public alimenté par les amendes de douanes liées au trafic, du mécénat privé, des dons» etc. 

Mais surtout, ils veulent renforcer les droits des grands singes au niveau législatif. Il faudrait que la France soit «un des premiers pays qui établisse une législation nouvelle à l'égard des animaux (...) à l'égard des grands singes en particulier», a plaidé Laurence Parisot. Une loi pourrait donner «un statut spécifique aux grands singes» leur donnant le statut juridique de «personnes non humaines» et non comme des animaux classiques que l'on considère comme des «choses», a poursuivi l'ex-présidente du Medef.

 

De nombreux signataires

Ce plan, présenté comme une «lettre ouverte» dans une tribune publiée sur le site du «Monde» a été signé par de nombreuses personnalités comme Brigitte Bardot,  lprésidente de la Fondation qui porte son nom, le professeur au Collège de France, paléontologue et membre de l’Académie des Sciences Yves Coppens, les actrices Cécile de France et Mélanie Laurent ou aussi le mathématicien et membre de l’Académie des Sciences Cédric Villani. Une cinquantaine d’autres signataires viennent s’ajouter à cette liste. 

Prochain rendez-vous pour Natalie Baye et ses quatre compères : rencontrer le Ministère de la Transition écologique et solidaire de Nicolas Hulot et préciser les moyens d’action pour lutter contre l‘extinction des primates. «Par cette loi, et aussi par le plan d’action d’urgence que nous avons esquissé ici, la France portera un symbole très fort : celui de donner aux grands singes un ‘droit à vivre’» concluent-ils.

Source de l'article : Cliquez ICI

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article