L’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre veut sauver ses renards menacés d’extermination

Publié le par Ricard Bruno

L’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre veut sauver ses renards menacés d’extermination
L’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre veut sauver ses renards menacés d’extermination
L’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre veut sauver ses renards menacés d’extermination
L’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre veut sauver ses renards menacés d’extermination

Animaux. Les renards vivent dans le parc de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet depuis des dizaines d’années, mais, pour des raisons d’hygiène et de risque de morsure, la direction du groupe hospitalier du Havre doit trouver une solution.

Avec leur museau long, leur fourrure rousse et leur démarche craintive, les renards sont un peu l’attraction qui amène de la vie dans le parc de l’hôpital psychiatrique Pierre-Janet du Havre. « Les patients, comme les personnels soignants, ont pris l’habitude de les observer », souligne Cécile Dubos, infirmière de nuit à l’hôpital psy. « 18 ans que je travaille à Janet et je les ai toujours vus là, ajoute Céline Lebigot, infirmière elle aussi. « Les renards nous ont apprivoisés ».

Mais il y a quelques jours, la direction du groupe hospitalier du Havre (GHH) a lancé des devis pour éliminer, avec des pièges, ces animaux sauvages qui ne le sont plus vraiment tant ils s’approchent des pavillons de Janet. Le risque de morsure a motivé cette décision. Un choix, qui n’est pas encore arrêté par la direction, qui suscite une grande colère chez les soignants qui ont créé un groupe Facebook d’une vingtaine de personnes.

Coexister tout simplement

« Nous ignorons à quel endroit exactement se situe leur habitat mais nous pouvons les observer régulièrement, ayant ainsi pu constater une absence de dangerosité de leur part et en revanche, un contact adapté. Ils n’ont jamais montré le moindre signe d’agressivité, nous n’avons eu aucun précédent de morsure ni même grognement ou saccage et ils restent craintifs face aux hommes. Il n’y a pas eu de velléité de domestication de notre part, seulement de coexister et cela n’a jamais occasionné le moindre problème, bien au contraire, les lieux semblant plus accueillants car vivants. Plus encore pour les patients qui les attendent et se réjouissent de les observer le soir venu, au même titre que les hérissons ou chats avec qui les renards cohabitent », explique Cécile Dubos en introduction de la pétition qui a été lancée pour sauver les renards. En un week-end, cette dernière a déjà enregistré plus de 2 000 signatures.

« Il s’agit pour nous de ne pas laisser faire cette extermination systématique qui n’a aucune raison d’être et ne répondrait qu’à une volonté de « nettoyage » sans fondement. Dans ce but, nous recherchons tout soutien qui permettrait d’éviter ce qui serait un massacre absurde afin de faire entendre nos convictions qui elles, au même titre que les renards, ont toute légitimité à exister », ajoute la jeune femme.

Un précédent à Rouen

Le personnel, mobilisé, a contacté la fondation Brigitte Bardot pour tenter de trouver une solution alternative. « Il serait possible de demander une dérogation afin qu’une association telle que CHENE puisse capturer les animaux et les relâcher ensuite en forêt. Cette disposition a déjà été prise en 2015 dans un établissement scolaire de Rouen », précise Céline Lebigot. Un courrier doit être envoyé cette semaine à la direction du GHH pour soumettre cette proposition.

« Les patients sont tellement habitués à les voir sur les pelouses. Ils en parlent souvent de ces renards. Que pourrons-nous leur dire lorsqu’ils s’interrogeront sur l’absence des animaux ? », s’inquiètent les infirmières. Du côté de la direction du groupe hospitalier, on assure qu’aucune décision irrévocable n’a encore été prise et que toutes les solutions seront étudiées.

Au Havre, les renards font partie du quotidien des promeneurs tardifs ou lève-tôt qui les surprennent alors que ces animaux, sauvages mais opportunistes, profitent de nos poubelles. Un court-métrage leur a même été consacré par le naturaliste Alain Deschandol. Il y a quelques jours, les préfets de Meurthe-et-Moselle et de l’Aube, suivant l’exemple de la Moselle, ont renoncé aux arrêtés autorisant l’élimination des renards, reconnaissant ainsi leur utilité. De son côté, l’ASPAS, association pour la protection des animaux sauvages, interpelle Nicolas Hulot, ministre de l’Écologie pour que le renard soit retiré de la liste des animaux nuisibles.

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