«Moi, Amir Khalil : vétérinaire de guerre»

Publié le par Ricard Bruno

auvé, à 4 mois, d'une vente sur Facebook en Jordanie, Yerga est opéré d'une canine fêlée par Frank Goeritz, un chirurgien venu exprès de Berlin. En tirant sous sa paupière, Amir Khalil vérifie l'état de somnolence du fauve.

auvé, à 4 mois, d'une vente sur Facebook en Jordanie, Yerga est opéré d'une canine fêlée par Frank Goeritz, un chirurgien venu exprès de Berlin. En tirant sous sa paupière, Amir Khalil vérifie l'état de somnolence du fauve.

REPORTAGE - Défenseur depuis l'enfance de la cause animale, ce vétérinaire austro-égyptien sauve aujourd'hui, au péril de sa vie, les animaux victimes de la folie des hommes, jusqu'au cœur des pires conflits de la planète.

De nos envoyés spéciaux

Jamais il n'aurait imaginé semblable destin. Fils d'une famille égyptienne copte conservatrice et pieuse, habitant l'oasis d'al-Fayoum, à 100 kilomètres du Caire, Amir Khalil avait sa voie toute tracée: école le matin, football l'après-midi avec les copains, une fois les devoirs terminés, et l'église le dimanche. Puis, comme il l'avait promis à ses parents, il deviendrait moine si Dieu lui envoyait un signe. Dieu ne se signalera pas.

C'est Daktari, une série américaine qu'il a pu suivre à la télévision égyptienne, inspiré de la vie du vétérinaire Antonie Marinus Harthoorn, en Afrique, qui lui indiquera sa voie. Fasciné par les lions, les girafes et les singes qu'il voit tous les jours sur le petit écran familial, il entre à 17 ans à l'école vétérinaire du Caire, dont il sort brillamment diplômé six ans plus tard. Avant son départ pour Edimbourg, où on lui propose une bourse d'études, sa mère lui demande de passer par Vienne pour vérifier si le futur mari de sa sœur est un homme «comme il faut». Il s'y arrête, rassure sa mère et tombe amoureux d'une belle Bulgare. Il n'ira jamais à Edimbourg, et devient, en quelques années à l'université de Vienne, spécialiste de médecine tropicale et de parasitologie. Passeport autrichien en poche, le gamin du Fayoum saisit toutes les occasions de s'occuper des animaux. «Les années passant, explique-t-il, je me suis rendu compte que si Dieu n'avait pas voulu que je sois moine, il avait souhaité que je sois l'apôtre de la cause animale. Hommes et animaux forment un tout et l'humanité n'a de futur qu'avec les uns et avec les autres.»

Tout en menant ses études, Amir Khalil s'engage comme bénévole dans une campagne lancée en Roumanie par l'ONG autrichienne Vier Pfoten (Four Paws) fondée à Vienne en 1988, pour tenter de régler le problème des 300.000 chiens errants de Bucarest. Trois ans plus tard, il transforme cette campagne en un projet à long terme avec l'accord des autorités roumaines et le soutien de Brigitte Bardot.

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