Ils sauvent les galgos, les chiens martyrs d'Espagne

Publié le par Ricard Bruno

Flyer, galgo recueilli par Guy Dedieu...

Flyer, galgo recueilli par Guy Dedieu...

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ous les ans, des milliers de galgos, lévriers de chasse espagnols, sont tués et martyrisés. Près de Toulouse, une association en a déjà sauvés des centaines. Au cœur de l'horreur...

Cette coutume ancestrale reste peu connue en France, à l'exception des défenseurs de la cause animale qui pour certains en ont fait un combat. C'est le cas de Guy Dedieu, président de l'association «Galgos sans famille». Depuis une vingtaine d'années, et six ans à la tête de l'association, cet habitant de Trébons-sur la Grasse sauve ces chiens.

 

Régulièrement, il se rend en Espagne et recueille des galgos grâce à un réseau de refuges partenaires. Soignés, les chiens sont ensuite ramenés en France. Faisant appel à la générosité de chacun, il les place alors dans une famille… inoffensive. En six ans, plus de six cents chiens ont ainsi été extraits de l'horreur.

Plus de 30 000 tortures par an

Mais Guy Dedieu compte bien aller plus loin : «Aujourd'hui notre mission est de sauver tout ce qu'on peut. On le fait dans les règles. Tout est contrôlé par les services vétérinaires. La sortie de territoire l'est également. Nous menons ensuite une enquête sévère pour répondre, ou pas, aux demandes. En Espagne, une loi interdit depuis peu d'entraîner ces chiens en les accrochant derrière les voitures. Mais notre combat doit s'intensifier. On voit trop de choses terribles, insupportables.»

C'est une vérité. Car si les galgos hébergés sous le toit de Guy Dedieu ont aujourd'hui une vie paisible et plein d'amour, cela n'a pas toujours été le cas. Vulcane, a été sauvée, suffoquant, pendue à une corde. Aïka, a été brûlée à plusieurs endroits par des mégots de cigarettes, sa patte a été brisée et sa tête fendue. Elle en porte encore les stigmates. Zaz, enfermée dans une minuscule cage et enchaînée, ne servait qu'à la reproduction, Elle allait être tuée. Flyer, nourrit exclusivement à l'huile de friture, a fini par ne plus pouvoir lutter, malgré les soins. Son nom sera donné à un refuge encore à l'état de projet mais qui intéresse le maire de la ville.

En attendant, en Espagne, le massacre continue. Les chiffres, bien qu'en baisse, effraient toujours. Entre 30 000 et 40 000 galgos sucoomberaient, chaque année, à la folie et là la cruauté des chasseurs espagnols.

www.galgossansfamille.com ;

contact 06 85 29 24 53

 

 

Galgos : une vie de chien pendue à un fil

La chasse aux lapins et lièvres avec lévriers est interdite en France depuis 1 844. Mais L'Union européenne l'autorise encore en Espagne où elle reste une tradition. Bien entendu, porter un jugement sur les coutumes d'un autre pays que le sien peut être déplacé, quand bien même celles-ci peuvent paraître incomprises, étranges, voire cruelles. Mais lorsqu'elles sombrent dans la folie, il est difficile d'y rester insensible. La triste vie des galgos en est un exemple.

En Espagne, le galgo, comme son proche cousin le podenco, n'est pas reconnu comme animal de compagnie mais comme outil de travail. Le chasseur peut le maltraiter comme il le désire en toute impunité. D'où des scènes choquantes où l'on voit des chiens aux yeux arrachés, brûlés, traînés derrière des autos et victimes d'autres sévices inimaginables… Cette barbarie est la triste évolution d'une coutume ancestrale. «Par le passé, des meutes de galgos représentaient pour le chausseur un coût qu'il ne pouvait assumer après la saison. C'est pourquoi les chiens étaient livrés à eux-mêmes, ou abattus. De nos jours, la tradition a pris une autre dimension particulièrement cruelle. Le lévrier est tout au long de sa courte vie mal nourri et maltraité pour soi-disant stimuler sa motivation derrière le lièvre. Il est de coutume ensuite de le «remercier» à l'âge de deux ou trois ans. S'il a bien chassé, sa mort est rapide. Dans le cas contraire, afin de laver l'honneur du Galguero, il est torturé. Plus il souffre meilleur sera le prochain galgo !», explique Guy Dedieu, président de l'association «Galgos sans famille».

La question demeure donc : ces coutumes s'arrêteront elle un jour ? Nul ne peut le prédire. En revanche, les associations se multiplient pour alerter sur ces actes. L'Association pour le sauvetage et l'adoption des lévriers espagnols, Lévriers du sud, GALGOS, Groupe d'aide aux lévriers galgos odieusement sacrifiés, Ma Vie de Galgo, pour ne citer qu'elles, mais aussi des médias scientifiques, ou spécialisés dans les animaux ont entamé le même le combat que celui mené depuis 6 ans l'association haut garonnaise. L'Espagne, de son côté, a commencé à réagir pour protéger ces chiens. Mais la chasse est toujours autorisée. Et la vie des galgos encore et toujours pendue à un fil.

E.H

 

Interview Jean-Philippe PASCAL, Président de GALGOS (Groupement d'Aide aux Lévriers Galgos Odieusement Sacrifiés).

«Patience et amour leur font oublier le traumatisme»

Quel est le rôle de votre association ?

Nous proposons des galgos et podencos rescapés à l'adoption. Grâce à un système de parrainage mensuel, nous pouvons en placer certains en pension, où ils sont plus en sécurité qu'en refuges. Nous organisons aussi tout au long de l'année des journées d'information et de collectes alimentaires dans divers magasins, mais aussi de tout matériel pouvant être utile aux refuges et donnés par des particuliers (couvertures, parapharmacie, paniers…) que nous amenons personnellement en Espagne une fois par an, en octobre.

Quels sont les résultats à ce jour ?

Nous réalisons une centaine d'adoptions par an depuis 2012, et en octobre dernier, nous avons loué (grâce aux dons) 5 camions et distribué 31 tonnes de matériel et de nourriture, répartis entre 19 refuges très démunis. C'était notre sixième convoi de ce type.

En France, combien êtes-vous à participer à ce combat ? Combien d'antennes de votre asso ?

Il y a environ 25 associations en France, et sans doute plus de 100 en Europe. La nôtre compte 370 adhérents et une vingtaine de délégués régionaux, mais également en Belgique et en Suisse.

De récentes lois espagnoles interdisent par exemple d'attacher son chien pour l'entraîner derrière sa voiture. Selon vous, le pays prend-il conscience de ces actes d'un autre âge ?

Dans certaines provinces oui, mais dans le nord de l'Espagne. Dans d'autres non, parce que les lois concernent les animaux de compagnie, et que les galgos et podencos sont encore considérés comme des outils de travail. Mais grâce au courage de merveilleux bénévoles sur le terrain, il faut garder espoir.

Les chiens peuvent-ils s'adapter facilement à notre climat ?

Oui, ce sont des chiens qui ont un très grand pouvoir d'adaptation, et qui prennent très vite goût à cette chaleur humaine qu'ils n'ont jamais connue. Et dans le sud de l'Espagne, les étés sont très chauds mais les hivers peuvent être très froids.

Quelles conditions sont nécessaires pour adopter un galgo ?

En maison, il faudra un jardin bien clôturé. En appartement, prévoyez de longues promenades en laisse. Sur un plan humain, il faudra de la patience et de l'amour pour aider certains à oublier leur traumatisme passé.

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