Découverte d’une nouvelle espèce de mygale en Angola : elle a une corne
Deux chercheurs du National Geographic Okavango Wilderness Project ont mis au jour une nouvelle espèce d’araignée dans le centre de l’Angola. Elle a la particularité d'être dotée d'une corne.
C’est un drôle de spécimen qui vient de faire son entrée dans les registres scientifiques des aranéides. Des chercheurs de l’ONG National Geographic Society, missionnés dans le Delta de l’Okavango (Angola), ont mis au jour une nouvelle espèce de mygale, qui a la particularité d’avoir une «corne» de quelques centimètres sur le dos. Découverte entre 2015 et 2016, dans le centre de l’Angola, elle fait partie de la famille des Theraphosidae. A l’origine de la découverte, John Midgley et Ian Engelbrecht ont baptisé l’araignée Ceratogyrus attonitifer. Leur trouvaille a fait l’objet d’un article scientifique dans la revue scientifique «African Invertebrates», daté du 6 février dernier.
On y apprend qu’ils ont trouvé la mygale dans le miombo, un genre de savane boisée massivement répandu dans la Vallée du grand rift. «Tous les spécimens ont été collectés dans des terriers ouverts sur l’extérieur. […] Ils mesuraient environ 40 centimètres de profondeur et étaient presque verticaux. […] Tout objet inséré dans le terrier était attaqué avec enthousiasme», écrivent les scientifiques. Bien connu des Luchazi, un peuple bantou qui évolue au nord-est de l’Angola, l’animal était surnommé «Chandachuly» dans leur langue. Il a été rapporté aux chercheurs que la mygale ne s’attaquait principalement qu’aux insectes. Il faut tout de même s’en méfier puisque sa piqure peut être mortelle si elle s’infecte. Le venin quant à lui n’est pas considéré comme dangereux.
Une corne pour quoi faire ?
Ce n’est pas la dangerosité mais l’anatomie de l’araignée qui a interloqué les scientifiques. «La nouvelle espèce de Ceratogyrusdécrite iciest remarquable. Aucune autre araignée au monde ne possède une protubérance fovéale similaire», affirment-ils. La fonction de cette protubérance fovéale ou «corne» est pour l’heure inconnue. Elle mesure près d’un tiers du corps de l’araignée.
On n’en sait que très peu sur la biodiversité angolaise. Les précédents recensements se limitent au quart occidental du pays. Les chercheurs déplorent le manque de documentation sur les espèces évoluant dans le centre et l'est de l'Angola. «L'exploration de la biodiversité en Angola offre encore de nombreuses découvertes scientifiques potentielles, en particulier dans les provinces de l'est», avancent-ils.