Un garde a été tué par des braconniers dans le parc des gorilles en RDC
Quelques semaines à peine après la réouverture du Parc national des Virungas, en République démocratique du Congo, un garde forestier, Freddy Mahamba Muliro, a été tué le 7 mars lors d’une attaque dans son secteur central. Selon le directeur de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), Cosma Wilungula Balongelwa, sa patrouille est tombée dans une embuscade tendue par des rebelles Maï-Maï qui braconnent dans le parc.
Le Parc des Virunga, qui abrite des gorilles de montagne gravement menacés, ainsi que des centaines d’autres espèces rares, était fermé depuis plus de huit mois, pour élever le niveau de sécurité après une série d’attaques contre le personnel l’année dernière. Ce sont les mêmes gorilles que défendait Dian Fossey, elle-même assassinée le 26 décembre 1985, dans ces montagnes.
La mort de Freddy Mahamba Muliro « met en évidence les menaces très réelles qui pèsent sur nos rangers pour la protection du parc national des Virunga », a déclaré Emmanuel de Merode, directeur du parc. Plus de 170 rangers ont été tués dans les Virunga au cours des vingt dernières années. Au moins 12 sont morts dans des affrontements avec des milices et des braconniers en 2017 et 2018, un drame qui avait provoqué la fermeture du parc.
Les rangers sont recrutés dans les villages voisins, et touchent un salaire mensuel de 250 dollars, une somme non négligeable localement. Depuis 2007, un partenariat entre des organisations caritatives financées par des donateurs privés, l’Union européenne et le service de la faune congolaise, ont nommé Emmanuel de Merode à la tête du Parc pour engager de vastes réformes au profit des communautés locales, avec des microcrédits et des projets d’énergie hydroélectrique pour stimuler l’économie locale et offrir une alternative au braconnage et à l’agriculture sauvage dans le parc.