Cergy-Pontoise permis de tirer sur les oies bernaches de l’île de loisirs

Publié le par Ricard Bruno

Les excréments des oies bernaches envahissent régulièrement le bord des étangs et présentent un risque de contamination de l’eau.

Les excréments des oies bernaches envahissent régulièrement le bord des étangs et présentent un risque de contamination de l’eau.

Une opération de «prélèvement» a eu lieu lundi matin. Une vingtaine d’oiseaux ont été tués par les chasseurs. La Ligue de protection des oiseaux réclame des alternatives.

« Je trouve ça scandaleux, j’ai entendu les coups de feu de chez moi, entre 7 heures et 7h40… » Cette riveraine de l’île de loisirs de Cergy-Pontoise n’a pas apprécié sa balade matinale de lundi. Contrairement à d’habitude, elle n’a pas aperçu d’oies bernaches sur son parcours. « Vendredi encore, j’en voyais plein avec leur portée de petits, se souvient-elle. Ils ont attendu qu’ils naissent pour les tuer tous en même temps. »
Au total, une vingtaine d’individus ont été fusillés par les chasseurs sur l’île de loisirs. Une opération de « prélèvement » menée deux à trois fois par an, depuis une dizaine d’années. « Notre but n’est pas une éradication totale des volatiles mais une présence raisonnable de ceux-ci sur le site », indiquent les protagonistes.

Des déjections qui polluent les bassins

En effet, l’oie bernache, en plus d’être classée comme « espèce gibier », est considérée juridiquement comme une « espèce exotique envahissante » (originaire du Canada, elle a été introduite en Angleterre au XVIIe siècle puis s’est répandue en Europe) et « susceptible d’occasionner des dégâts ». Ces volatiles dont la présence est en hausse, notamment en Ile-de-France, provoquent de nombreuses déjections sur les plages et dans l’eau des bassins. Une pollution gênante pour les visiteurs et qui accroît le risque sanitaire pour les baigneurs.

Les opérations de « prélèvement » des oies bernaches ont lieu deux à trois fois par an sur l’île de loisirs.

Les opérations de « prélèvement » des oies bernaches ont lieu deux à trois fois par an sur l’île de loisirs.

« C’est infernal, il y en a partout, témoigne un habitué de l’île de loisirs. Ça laisse des crottes énormes et verdâtres sur les plages. On ne peut pas mettre son bateau à l’eau sans marcher dessus. » Ces dernières années, des techniques d’effarouchement des oies, qui sont quasiment impossibles à capturer, ont bien été expérimentées sur le site. Sans succès. « Seul le prélèvement s’avère efficace », assure la direction.

Les défenseurs de l’environnement montent au créneau

La Ligue de protection des oiseaux (LPO) évoque pourtant des alternatives à l’abattage des volatiles. Celles-ci consistent à sensibiliser les gens pour qu’ils ne les nourrissent pas, à stériliser les œufs, ou à limiter l’attractivité du lieu pour cette espèce. Les oies bernaches sont attirées par les terrains gazonnés, chargés des nutriments qu’elles recherchent. En laissant pousser l’herbe, en évitant la fertilisation des sols ou en plantant plus d’arbres et d’arbustes, elles n’auraient pas accès à toutes les protéines dont elles ont besoin et identifieraient plus difficilement les lieux qu’elles occupent aujourd’hui.

Une vaste polémique avait éclaté en 2008 et 2009 à la suite de précédentes campagnes de prélèvement en plein été. Plusieurs associations de défense des animaux avaient alors dénoncé la barbarie de l’opération. Brigitte Bardot avait même directement adressé un courrier au préfet du Val-d’Oise, en évoquant une « tuerie scandaleuse ». A la suite de quoi l’arrêté d’abattage avait été supprimé avant d’être ensuite réinstauré.

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