Indonésie : voyage dans l'archipel de Komodo, le royaume des dragons
Le varan de Komodo, animal sorti tout droit de la préhistoire, est un prédateur hors pair, redoutable chasseur, il peut traquer sa proie sûre de longues distances, j'ai eu le bonheur d'en côtoyer lors de mes stages animaliers au château de Thoiry, accueilli par le vicomte Paul de La Panouse, j'ai beaucoup appris sur cet animal hors du commun.
Bruno Ricard
Pour les besoins du nouveau numéro de GEO, en kiosque ce mercredi 13 mai, Elisabeth Inandiak s'est rendue dans l'archipel de Komodo, en Indonésie. Elle nous raconte le lien intime qui unit les habitants de Komodo et leurs célèbres dragons.
Vous ne le saviez peut-être pas, mais "Komodo" désigne à la fois une espèce animale, une île et un parc national, créé en 1980 pour protéger le dragon, qu'on appelle également "Ora". Ce nom est utilisé sur l'île de Komodo, où le varan est associé à une légende. "Il y a bien longtemps, une princesse dragon aurait accouché de jumeaux : un humain et une Ora, raconte Elisabeth Inandiak, journaliste et écrivaine. Depuis, les habitants de l'île de Komodo se sentent liés aux dragons de Komodo par un lien filial et sanguin. Ils disent que si les Oras venaient à disparaître, les humains disparaîtraient aussi. Et réciproquement."
Aujourd'hui, on trouve des dragons de Komodo sur quatre îles du parc national, mais aussi sur l'île de Florès. Et ils attirent chaque année de nombreux touristes. En 2019, près de 123 000 visiteurs se sont rendus dans le parc national. "Le tourisme ne menace pas vraiment l'écosystème, précise Elisabeth Inandiak. Il n'y a que 5% de l'île de Komodo qui est accessible au public. Et dans le reste du parc, les varans de Komodo vivent de manière sauvage." Selon la direction du parc national, en 2019, on en comptait un peu plus de 3000. Depuis les années 2000, il est en revanche impossible d'en trouver sur Padar, l'une des îles du parc. "Padar est devenue une île totalement aride, mais magnifique, explique Elisabeth Inandiak. Avant, on y trouvait de nombreux cerfs et sangliers, qui sont la nourriture principale des varans de Komodo. Mais ces derniers ont été chassés de façon intensive. Pour mieux les chasser, les forêts ont été brûlées. Un désastre écologique... N'ayant plus rien à manger, les dragons de Komodo ont disparu de l'île."