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Un chercheur redécouvre une espèce rare d'abeille bleue en Floride

Publié le par Ricard Bruno

L'espèce très RARE d'abeille bleue que l'on croyait disparue a été observée très récemment, en espérant qu'on lui foute la paix, pas comme dans beaucoup d'endroits du globe où l'utilisation de pesticide décime par millions ces animaux si utiles pour le bien de l'humanité...
Bruno Ricard 

En Floride, un chercheur a rédécouvert une espèce rare d'abeille décrite en 2011 et que l'on pensait disparue depuis quelques années. Nommé Osmia calaminthae, le petit insecte a la particularité d'arborer un corps d'un bleu électrique et de collecter du pollen d'une façon unique.

A quelques jours de la Journée mondiale des abeilles, c'est une bonne nouvelle qu'un musée américain a dévoilée. Une espèce rare d'abeille que l'on pensait disparue vient d'être redécouverte dans la région de Lake Wales Ridge au centre de la Floride. L'hyménoptère se nomme Osmia calaminthae et la particularité d'arborer un corps d'un bleu électrique. D'où son nom en anglais de blue calamintha bee.

Cette espèce a été décrite pour la première fois en 2011 mais a montré un habitat très réduit. Elle n'a été repérée que dans quatre endroits seulement, soit une étendue d'à peine 40 kilomètres carrés, situés dans la région de Lake Wales Ridge. Celle-ci est connue pour constituer un "point chaud" de biodiversité mais aussi l'un des écosystèmes les plus menacés du pays, selon un rapport de l'U.S. Fish and Wildlife Service.

Alors que l'insecte n'avait pas été observé depuis 2016, on pensait ainsi qu'il avait peut-être disparu. Des recherches menées par Chase Kimmel, spécialiste du Florida Museum of Natural History, ont démontré le contraire. "J'étais ouvert à la possibilité que nous n'allions peut-être pas trouver l'abeille alors le premier moment où nous l'avons repérée sur le terrain était vraiment exaltant", a-t-il confié dans un communiqué.

Ce spécimen d'Osmia calaminthae a été collecté en 2002 dans la région de Placid Lakes en Floride avant que l'espèce ne soit officiellement décrite. Il fait partie de la Florida State Collection of Arthropods située à Gainesville. Chase Kimmel

Une petite abeille bleue frottant sa tête sur une fleur

C'est alors que le chercheur et un volontaire installait un abri pour abeilles à Lake Wales Ridge que leur attention a été attirée par un petit insecte volant. "Nous avons observé une petite abeille bleue brillante attraper une fleur et frotter sa tête à son sommet deux-trois fois", a raconté à USA Today, Chase Kimmel. "Nous étions stupéfaits de voir ça".

Car son corps bleu électrique n'est pas la seule particularité de l'espèce. Elle possède en effet des poils faciaux inhabituels et une technique unique pour collecter le pollen avec sa tête : après s'être approchée d'une fleur, l'abeille frotte sa tête en va-et-vient pour prélever le plus de pollen possible avec ses poils avant de s'envoler vers la fleur suivante.

Autre particularité : O. calaminthae dépend d'une autre espèce menacée pour survivre, une plante de la famille des calaments connue sous le nom de Clinopodium ashei ou calament d'Ashe. "C'est une espèce très spécialisée et très localisée", a confirmé Jaret Daniels, directeur du McGuire Center for Lepidoptera and Biodiversity du musée de Floride qui travaille également sur le projet de recherche de l'abeille bleue.

Pour survivre, l'abeille bleue dépend d'une plante de la famille des calaments connue sous le nom de Clinopodium ashei et dont l'habitat est également très limité.

C'est à proximité de l'une de ces fleurs que le premier spécimen a été trouvé par Chase Kimmel. Le chercheur a ensuite utilisé la macrophotographie et a consulté des spécialistes qui avaient étudié l'espèce pour confirmer l'identité de l'abeille. Verdict : il s'agissait bien d'une O. calaminthae. Et cette première découverte a été suivie par d'autres identifications.

Un habitat plus étendu qu'estimé

Au total, l'insecte a été repéré dans sept nouveaux endroits où il n'avait encore jamais été recensé, permettant ainsi d'étendre son aire de répartition. Une bonne nouvelle qui ne fait pour autant pas figure de victoire. "Bien que j'aie trouvé l'abeille sur plusieurs sites, cela a pris des heures et parfois des jours pour en trouver une seule", a souligné à USA Today Chase Kimmel. Elle est "encore très rare".

L'un des spécimens observés puis relâchés par Chase Kimmel lors des recherches menées à Lake Wales Ridge. Chase Kimmel

En plus d'être rare, l'espèce est largement méconnue. On sait que cette abeille solitaire ne construit pas de ruches mais des nids individuels. Aucun nid n'a cependant été trouvé jusqu'ici, laissant planer le doute sur ses préférences. Plus que de simplement repérer l'insecte bleu, le projet de recherche vise ainsi à en savoir plus sur son comportement et sa biologie.

"Nous tentons de combler les nombreux vides, ce que nous ne savions pas auparavant", a-t-il précisé. "Cela montre à quel point nous en savons peu sur la communauté des insectes et le nombre de belles découvertes géniales qu'il reste à faire". Au cours des récentes observations, un cas d'une abeille bleue pollinisant un autre type de fleur a par exemple été recensé.

Pour en savoir plus sur les préférences des O. calaminthae en matière de nid, le chercheur a installé une quarantaine de boites contenant des blocs de bois percés de trous de tailles différentes. Les dispositifs seront régulièrement surveillés au cours des prochains mois, bien que la crise du coronavirus et les mesures de sécurité aient entravé les recherches ces dernières semaines.

Une quarantaine de boites telles que celle-ci ont été installées pour tester les préférences des abeilles en matière de nid.  Chase Kimmel

Une espèce à protéger

En apprenant à mieux connaitre l'espèce, le spécialiste espère aussi inciter à la protéger, de même que son environnement. "Sa présence est étroitement associée à la calament d'Ashe, donc l'abeille pourrait influencer la façon dont la plante est pollinisée ce qui peut affecter la survie de la plante", a relevé pour CNN, Chase Kimmel.

C'est pourquoi "il est très important de continuer à étudier la relation entre l'abeille et les plantes hôtes et son influence sur son environnement", a-t-il continué. Mais la survie de la plante menacée n'est pas le seul facteur qui pèse sur l'existence de l'abeille bleue dont l'habitat au sein du Lake Wales Ridge disparaît rapidement.

"C'est une chose d'entendre parler de perte d'habitat et de développement, c'en est une autre de rouler 30-40 minutes à travers des kilomètres des plantations d'orangers simplement pour arriver à un minuscule site de conservation", a illustré le scientifique. "Cela met en perspective à quel point la perte d'habitat affecte tous les animaux qui vivent dans cette région".

Une partie du projet de deux ans, financé par la Florida Fish and Wildlife Conservation Commission, va aider à déterminer si les abeilles bleues peuvent prétendre à une protection en vertu du Endangered Species Act, loi américaine visant à protéger les espèces en voie de disparition.

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