Yvelines : 450 poules d’élevage sauvées de l’abattoir par des particuliers

Publié le par Ricard Bruno

La vente organisée ce samedi par Poule pour tous à Gazeran offre une seconde vie à ces bêtes d’élevage, qui étaient promises à une mort certaine. Novices du poulailler ou fins connaisseurs, les clients étaient au rendez-vous.

Gazeran, ce samedi. Après 18 mois de ponte en élevage, les poules sont normalement abattues, alors qu’elles peuvent pondre encore plusieurs années.

Gazeran, ce samedi. Après 18 mois de ponte en élevage, les poules sont normalement abattues, alors qu’elles peuvent pondre encore plusieurs années.

« Elles seront bien mieux à se balader librement dans le jardin. On est très contents de les sauver de l'abattoir. » Sabine et Jean viennent d'adopter deux poules pour rejoindre celle qu'ils élèvent déjà dans leur pavillon à Orgeval. Un geste qui permet de sauver ces bêtes de l'abattoir auquel elles étaient normalement destinées. Ce samedi, la vente organisée par l'entreprise Poule pour tous à Gazeran à ainsi permis d'offrir une seconde vie à 450 volailles.

Détenues 18 mois en Bretagne dans des conditions de vie difficiles liées au confinement qui leur est imposé par l'épidémie de grippe aviaire, la plupart de ces poules sont en partie déplumées, l'air tantôt hagard, tantôt triste. « Il y en a qui sont surpris de les voir dans cet état mais on leur explique que dans un mois elles seront remplumées et pleines de vie », indique Lucille, qui assure la distribution.

Dans un mois, les poules déplumées auront repris du poil de la bête. LP/Julie Ménard
Dans un mois, les poules déplumées auront repris du poil de la bête.

Sur le parking de l'animalerie Tom & Co où se déroule l'événement, une longue file d'attente s'est constituée. Les acheteurs sont venus munis de cartons ou de caisses ajourées pour le transport. Karine, 49 ans, s'apprête à adopter sa toute première poule. « On y pensait depuis un moment, surtout pendant le confinement, car on vit à la campagne et on a des voisins qui en ont, explique cette mère de famille d'Autouillet. Ça mange de tout : les épluchures, le pain, ça permet de réduire les déchets. On sait ce qu'on leur donne donc on aura des bons œufs. »

7 euros la poule, six pour le prix de 5

Ali a décidé d'ouvrir un poulailler dans son hôtel Villa Rambouillet. Il repart avec 12 cocottes dans ses cartons. « On a une clientèle qui vient pour la nature, ça peut faire une attraction pour les enfants. On pourrait aussi se servir des œufs pour proposer des omelettes à nos clients. »

Les poules sont distribuées aux acheteurs sur le parking du centre commercial. LP/Julie Ménard
Les poules sont distribuées aux acheteurs sur le parking du centre commercial. LP/Julie Ménard  

Comme lui, certains cherchent à acheter des poules depuis plusieurs mois déjà. Mais l'épidémie de grippe aviaire rend impossible la vente en animalerie. La bonne affaire proposée par Poule pour tous (7 euros la poule, plus une offerte toutes les 5 poules) a donc largement séduit le public. D'autant que toutes les bêtes sont vaccinées et en quarantaine depuis octobre. « Ce sont des animaux très sympas, c'est un contact de tous les jours, sourit Isabelle de Bonnelles. Et c'est très gratifiant d'aller chercher ses œufs dans le jardin. » « Sur le plan économique ça coûte très peu cher de les nourrir et ça nous rapporte des œufs de très bonne qualité », ajoute son amie Mélodie de Chevreuse.

Catherine, elle, est venue de Forges-les-Bains (Essonne) motivée par la bonne action. « Je déteste acheter les animaux en animalerie, indique cette quinquagénaire. J'ai pris six poules pour les sauver car on connaît leur destinée… » Après 18 mois de ponte en élevage, les volailles sont en effet envoyées à l'abattoir. Pourtant elles peuvent encore pondre des œufs pendant trois à quatre ans. En trois années d'action, l'entreprise, qui était auparavant une association, a ainsi secouru près de 60 000 poules en France.

Si chaque opération rencontre un franc succès, celle de ce samedi se termine cependant sur une petite note d'amertume. « On aurait pu en vendre 1 000 poules mais on a eu 450 réservations, lance Thomas Dano, le dirigeant de Poule pour tous. On ne pourra rien faire pour les autres malheureusement, c'est comme ça. Avec la grippe aviaire, le couvre-feu, la neige, la pluie… Il y a plein de choses qui font que ce n'est pas le bon moment pour les vendre. L'important c'est que 450 poules sont sauvées. »

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