Le piégeur et tueur de chats de Béceleuf a plaidé coupable : 4 mois de prison avec sursis
Me Isabelle Gharbi-Terrin, ici au palais de justice de Niort pendant un autre procès en 2019, a été choisie par cinq victimes.
En 2019 et 2020 à Béceleuf, il avait fait disparaître jusqu’à dix chats, ceux de ses voisins : ce quinquagénaire a écopé, le mercredi 7 avril 2021 en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité à Niort, d'une peine de prison avec sursis.
Me Isabelle Gharbi-Terrin, avocate marseillaise spécialisée dans la défense de la cause animale, le voit comme un « serial killer de chats » : le mercredi 7 avril 2021 en début d'après-midi, un natif de Parthenay âgé de 55 ans a été jugé au tribunal judiciaire de Niort lors d’une audience de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité, le plaider-coupable autrement dit. Le quinquagénaire était poursuivi pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal domestique, apprivoisé ou captif ». Jusqu’à dix félidés capturés et/ou tués : au moins deux avaient été découverts éventrés.
Cet habitant de Béceleuf avait sévi entre les mois de mars 2019 et d’avril 2020 : ses voisins avaient vu leur(s) chat(s) disparaître, quatre pour une seule des victimes. Sept à huit parties civiles sont connues, dont l’Association de secours et de protection des animaux de compagnie ou Aspac, et la Fondation Brigitte Bardot.
« Vous faites effectivement votre loi »Le quinquagénaire, las de voir les animaux venir saccager, à l’écouter, son jardin, sa grande passion, les attrapait : après avoir tenté d’éloigner les chats avec « du répulsif », il s’était mis à les appâter dans une cage, les abandonnant ensuite à quelques kilomètres de là, du côté de Cours ou de Germond-Rouvre. Il ira jusqu’à installer des collets en acier, au moins trois chats étant pris au piège, cinq à sept autres ayant disparu au final : ils s’appelaient Choupette, Pirouette ou Opium…
« Vous faites effectivement votre loi », constate la juge, Natacha Lefebvre, qui relève que le mis en cause « aime les chiens, par contre » : il en a un comme il a eu, par le passé, un chat. Les chats, justement, « ils dégradaient mon terrain, il y avait des excréments partout sur la pelouse, sur le tas de bois… Ça sentait fort ».
C'est extrême comme solution, c'est quelqu'un de très inquiétant dans son mode opératoire
« C’est assez extrême comme solution, c’est quelqu’un de très inquiétant dans son mode opératoire », estime Me Daniel Ithurbisque, au nom des deux groupements susnommés et des particuliers : pour ces derniers, l’avocat niortais substituait Me Isabelle Gharbi-Terrin, qui ne pouvait pas se déplacer jusqu’en Deux-Sèvres le mercredi 7 avril 2021.
« Il n’a pas beaucoup de compassion, relève-t-il encore. Il s’agissait de chats domestiques, et il le savait. » Non, lui répondra, en défense, Me Pauline Joubert.
« Ça fait de la peine »Une fois, ce sont deux adolescents qui ont retrouvé leur félidé piégé par un collet, « le seul qui a survécu, détaille Me Daniel Ithurbisque. C’est inacceptable, insupportable ce genre d’agonie ». Une autre fois, un garçon d’à peine 10 ans était venu chez lui pour y chercher son animal de compagnie qui s’était volatilisé : le quinquagénaire tuera le chat deux à trois jours après… « Ça fait de la peine, et c’est à partir de là que j’ai décidé d’arrêter », avait-il déclaré aux gendarmes.
Pour Me Pauline Joubert, c’est en raison de son « extrême timidité » que son client avait « peur » d’aller au-devant de ses voisins pour régler le problème en amont : « Ce n’est pas de la pure cruauté. C’est un accident de parcours, si on peut dire. » Qui lui vaut quatre mois d’emprisonnement avec sursis pour sa toute première condamnation.
Les parties civiles réclament 17.580 € au condamné
L’audience sur intérêts civils a été renvoyée au vendredi 10 septembre 2021, toujours au tribunal judiciaire de Niort : la justice étudiera alors les demandes pécuniaires des parties civiles, notamment explicitées par Me Isabelle Gharbi-Terrin dans ses conclusions. Ses clients, au nombre de cinq répartis en quatre foyers, réclament au quinquagénaire condamné hier des sommes allant de 580 € à 4.000 € : elles sont censées réparer la perte d’un voire de plusieurs chats, l’un d’eux ayant été d’ailleurs retrouvé suspendu à un grillage, d’autres éventrés, rembourser les frais vétérinaires avancés pour les soins ou couvrir un préjudice moral. En outre, chaque foyer sollicite le remboursement de ses frais de justice à hauteur de 500 €. L’Aspac et la Fondation Brigitte Bardot exigent, quant à elles et chacune, 1.000 € de dommages et intérêts, plus 500 € de frais de justice. Soit, au total, un montant atteignant 17.580 €.https://www.lanouvellerepublique.fr/deux-sevres/commune/beceleuf/le-piegeur-et-tueur-de-chats-de-beceleuf-a-plaide-coupable-quatre-mois-avec-sursis
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