Maltraitance animale : « Oui, je l’avoue, j’étais dépassée », admet la prévenue

Publié le par Ricard Bruno

Une Haut-Saônoise de 27 ans comparaissait ce vendredi devant le tribunal de police pour avoir, sous couvert d’une fausse association, recueilli et proposé à l’adoption des dizaines de chats. Elle a reconnu les faits mais pas la maltraitance.

Maltraitance animale : « Oui, je l’avoue, j’étais dépassée », admet la prévenue

« Oui, je reconnais que j’ai fait n’importe quoi. J’étais dépassée, je l’avoue », admet la prévenue à la barre. Cette Haut-Saônoise de 27 ans, mère de deux enfants, sans emploi, comparaissait vendredi pour cinq infractions commises entre le 1er  et le 18 juin 2020 : mauvais traitements sur animaux, détention de chien d’attaque sans permis ni assurance, cession de chiens et de chats sans registre de vente ni registre de suivi sanitaire.

Alertée par des rumeurs, la fondation Brigitte-Bardot s’était rendue sur place en juin 2020 et avait découvert une scène « ahurissante » : « Une maison insalubre avec une forte odeur d’urine, des litières sales, une gamelle d’eau avec des mouches mortes, des excréments au sol, une assiette avec des raviolis en boîte, des animaux avec des plaies sur la queue, la bouche, une patte cassée, certains ayant besoin de soins d’urgence, l’ensemble ayant des puces, tiques, vers », lit le président du tribunal.

Annonces sur LeBonCoin

La jeune femme, qui se présentait comme présidente d’une association (mal) nommée « L’amour des animaux », non déclarée, récupérait des chatons donnés sur LeBonCoin et les vendait ensuite à des adoptants. 40 euros par chat, en liquide. Les animaux n’étaient ni identifiés, ni vermifugés, ni pucés. « J’ai voulu aider les gens. Ça partait d’une bonne intention », se justifie-t-elle, niant les mauvais traitements. « Il y a des choses que je n’ai pas faites dans les règles mais j’aurais aimé avoir de l’aide », regrette-t-elle, accusant la fondation Bardot de l’avoir « cassée » et de lui avoir menti lors de son contrôle. « Deux femmes se sont fait passer pour deux sœurs pour acheter des chats. Arrivées sur place, elles ont sorti une petite carte », relate-t-elle.

« On va toujours vous parler de l’amour des animaux »

Ce que dément Me Claude, avocat de l’association, évoquant une seconde visite durant laquelle la même situation a été constatée. « On va toujours vous parler de l’amour des animaux, mais on met une seule gamelle d’eau infestée de mouches et des raviolis », s’étonne-t-il. Et d’émettre des inquiétudes au sujet de l’enfant, découvert sur place « pieds nus au milieu de l’urine de chat », dont la chambre était « sale et insalubre ». « Je reçois la visite d’une assistante sociale. Tout est propre maintenant. C’était sale parce que j’avais trop d’animaux. J’ai compris qu’il ne fallait pas faire passer les bêtes avant sa famille. Mon association, c’est fini », jure la prévenue, décidée à trouver du travail et n’accueillir plus que ses propres animaux.

Le ministère public a requis 100 € d’amende pour chaque infraction et l’interdiction de détenir un animal pendant un an. La fondation Bardot a demandé 1 000 euros de dommages et intérêts. La décision, mise en délibéré, sera rendue le 1er  octobre.

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