Le pirate des océans derrière les barreaux " #freepauwatson "

Publié le par Ricard Bruno

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Le pirate des océans derrière les barreaux

Le pirate des océans derrière les barreaux

« Paul est tombé dans un piège« C’est ainsi que Brigitte Bardot a commenté l’arrestation de son ami Paul Watson, le défenseur des baleines. En effet, dimanche 21 juillet, la police du Groenland a arrêté le célèbre militant écologiste alors qu’il faisait escale pour ravitailler son navire à Nuuk, la capitale de ce territoire autonome du Danemark. Surnommé le Pirate des océans, l’homme était la cible d’un mandat d’arrêt international émis par Interpol à la demande du Japon depuis 2012. Cette notice rouge précise qu’en 2010, les activités du militant contre un navire japonais en Antarctique ont provoqué » dommages et blessures « lors des affrontements entre baleiniers et écologistes.

 

Action de frappe

De nationalité canadienne et actuellement installé en France, Paul Watson, aujourd’hui âgé de 73 ans, fut l’un des fondateurs de Greenpeace, qu’il quitta en 1977 en raison de désaccords stratégiques. La même année, il fonda Sea Shepherd, une organisation de défense des océans. Il se fit ensuite connaître du grand public pour ses actions choc au cours desquelles ses minuscules zodiacs s’interposèrent entre les gigantesques baleiniers et les mammifères marins. À la suite de désaccords internes qui conduisirent à une scission au sein des entités de Sea Shepherd, il créa la Captain Paul Watson Foundation (CPWF) avec laquelle il continue de dénoncer le massacre des cétacés, accusant les pays baleiniers de violer les lois internationales sur la protection de la nature.

En 1946, 90 pays avaient, en effet, créé la Commission baleinière internationale (CBI) afin de réguler la chasse à la baleine en établissant des quotas de captures. Cependant, les grands cétacés continuant à se raréfier, la CBI a annoncé, en 1986, un moratoire sur la pêche des espèces les plus vulnérables, toujours en vigueur aujourd’hui. Mais certains États se sont engouffrés dans la brèche ouverte par l’un des textes du moratoire qui stipule que quelques individus peuvent être prélevés à des fins de recherche scientifique. C’est le cas de l’Islande, de la Norvège et du Japon, ce dernier revendiquant cette chasse comme ancestrale.

L’année dernière, les baleiniers japonais ont tué 300 cétacés.

Ce n’est cependant qu’après la Seconde Guerre mondiale que l’activité baleinière japonaise s’est développée et sa production a représenté jusqu’à 45 % de la viande consommée. Une consommation qui a chuté à partir des années 1960. En 2012, une étude révélait que 88,8 % des Japonais ne consommaient pas de viande de baleine au cours de l’année alors que, durant la même période, les captures en Antarctique s’élevaient à 267 individus, principalement des petits rorquals. Résultat, selon l’Institut japonais de recherche sur les cétacés, 908,8 tonnes de viande sur les 1 211 tonnes de la campagne 2012 n’ont pas trouvé preneur, soit près de 75 % des stocks !

De 2 000 à 5 000 tonnes par an

Deux ans plus tard, à la suite d’une plainte de l’Australie accusant le Japon de chasser la baleine dans l’océan Antarctique, une zone considérée comme sanctuaire par la CBI, la Cour internationale de justice, réfutant les arguments scientifiques du Japon, a ordonné à Tokyo de mettre fin au harponnage en Antarctique. En 2014, le Japon avait annoncé reprendre la chasse commerciale à la baleine et choisi de quitter la CBI en 2019. L’an dernier, près de 300 cétacés ont été tués. Et le gouvernement ne veut pas s’arrêter là, puisqu’il veut augmenter la consommation actuelle de 2 000 à 5 000 tonnes par an, afin de maintenir une industrie pourtant très dépendante des subventions. Ainsi, il soutient les compagnies baleinières, dont Kyodo Senpaku, qui a lancé en mars un nouveau navire, le Kangei Maru, long de 113 mètres, équipé de drones pour repérer les mammifères marins et capable de stocker 800 tonnes de viande congelée ; ce qui fait craindre aux ONG un retour des baleiniers japonais en Antarctique.

Une embuscade

Début juillet, le capitaine Paul Watson a publié une vidéo dans laquelle il ne cachait pas ses intentions : « Notre quête consiste à trouver, bloquer et arrêter le plus grand et le plus cruel des monstres de l’océan. C’est une mission qui nécessitera un grand courage car nous serons confrontés à quelque chose de bien plus grand et de plus puissant que nous-mêmes, un ennemi meurtrier dépourvu de compassion et d’empathie et déterminé à détruire les êtres sensibles les plus intelligents et les plus conscients de la mer. Notre mission est d’arrêter le baleinier japonais Kangei Maru, la plus grande machine industrielle à tuer des baleines au monde.

Le mandat d’arrêt d’Interpol n’étant plus en ligne, les proches de l’activiste ont estimé qu’il n’était plus d’actualité. De plus, et selon Lamya Essemlali, directrice de Sea Shepherd France, l’arrestation au Danemark ne serait pas entièrement fortuite : « Le mandat d’arrêt utilisé pour son arrestation est un mandat spécifique émis par le Japon en juin et visant uniquement le Danemark.” . Elle a déclaré à l’AFP. ” Nous avons deux pays, le Danemark et le Japon, qui ont accepté de tendre une embuscade à Paul, dont ils savaient qu’il allait s’arrêter dans ce pays pour faire le plein.« Un différend existe en effet depuis longtemps entre le pays nordique et la CPWF, la fondation dénonçant chaque année le massacre des globicéphales aux îles Féroé, territoire sous autorité danoise. La crainte est désormais que Paul Watson soit extradé vers le Japon. » Il risque sa vie. S’il va au Japon, on sait qu’on ne le reverra plus car le Japon est dans une logique de revanche.“, a prévenu le président de Sea Shepherd France sur France info.

En France, une pétition lancée par le journaliste Hugo Clément et signée par de nombreuses personnalités demande à Emmanuel Macron d’intervenir auprès de la Première ministre danoise, Mette Frederiksen, et d’exiger la libération immédiate de Paul Watson. En réponse, l’Élysée a déclaré, mardi 23 juillet, que « Le président de la République suit la situation de près et la France intervient auprès des autorités danoises pour que Paul Watson ne soit pas extradé vers le Japon.« .

Au moment où nous écrivons ces lignes, Paul Watson est toujours détenu dans les prisons danoises et la pétition en sa faveur a dépassé les 550 000 signatures.

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