Bourvil et Bardot y tournaient un film culte, en 1952. 72 ans après, le souvenir reste indélébile dans les rues du village.

Publié le par Ricard Bruno

Devant le Trou Normand, à la Vieille Lyre, Bourvil et sa station essence sont toujours là

Devant le Trou Normand, à la Vieille Lyre, Bourvil et sa station essence sont toujours là

Quand on évoque André Raimbourg, les Normands ont tout de suite deux communes qui leur viennent à l'esprit. Prétot-Vicquemare, où il vit le jour, un matin de l'été 1917. Et Bourville, le village de son enfance qui lui donna son nom de scène. C'est oublier Doudeville, où Bourvil fit ses études d'instituteur, Fontaine le Dun, où il rejoignit la fanfare, Saint Laurent en Caux, où il fut mitron, Rouen, où il devint boulanger... Sauf que, 54 ans après la disparition de l'acteur, s'il y a bien une commune qui vit à fond dans son souvenir, c'est La Vieille Lyre, dans le sud de l'Eure. Et pour cause, son passage dans le village, en 1952, a laissé une trace indélébile.

Il y a 72 ans, Bourvil jouait le pompiste, dans le Trou Normand, à l'endroit même où sa statue est aujourd'hui installée, à la Vieille Lyre

Il y a 72 ans, Bourvil jouait le pompiste, dans le Trou Normand, à l'endroit même où sa statue est aujourd'hui installée, à la Vieille Lyre - 

DE LA VIEILLE LYRE À COURTEVILLE

Imaginez l'effervescence dans La Vieille Lyre, ce beau jour de 1952 quand déboule l'équipe au complet du tournage du nouveau film du très prolifique Jean Boyer. Aux côtés du réalisateur, deux personnages qui deviendront des icônes du cinéma français. À l'époque, Bourvil émerge, mais il n'en est qu'à son 6ème film. Il n'est pas encore la star qu'il deviendra. Brigitte Bardot, quant à elle, n'en parlons pas, c'est son tout premier film. Tout ce beau monde s'installe quelques semaines dans La Vieille Lyre, qui pour l'occasion sera rebaptisée Courteville. Ici, on s'apprête à tourner un classique du cinéma français. Il prendra comme titre Le Trou Normand.

Ce qui était à l'origine le bar du Trou Normand est devenu la cuisine du gîte

Ce qui était à l'origine le bar du Trou Normand est devenu la cuisine du gîte -

UN VILLAGE QUI N'A PAS CHANGÉ

Le Trou Normand, c'est le nom de l'auberge du village. À la disparition de Célestin, l'aubergiste, c'est son benêt de neveu, Hippolyte qui doit hériter de l'endroit. Sous réserve qu'il passe son certificat d'études. À 30 ans, Hippolyte devient donc l'élève le plus âgé de l'école du village. Un village dont on reconnaît les contours, aujourd'hui encore, quand on savoure le film. L'église et son cimetière, la mairie et bien entendu la célèbre auberge n'ont quasiment pas changé. C'est touchant de voir les gamins de l'époque courir dans les rues du village, après la voiture qui ramène au bercail un Bourvil victorieux. Ces gamins, aujourd'hui, ce sont nos grands-parents. Parmi eux, la maman de Marc, le maire actuel de La Vieille Lyre.

Regardez bien, sur la façade du Trou Normand, les portraits de Bourvil et Brigitte Bardot ont été posés

Regardez bien, sur la façade du Trou Normand, les portraits de Bourvil et Brigitte Bardot ont été posés -

D'AUBERGE À GÎTE

Même si le tournage a lieu essentiellement à La Vieille Lyre, les communes toutes proches de La Neuve Lyre et Conches en Ouche ont aussi l'occasion de servir de décor. Une belle émulation, dans les campagnes du Pays d'Ouche. Et on ne veut pas oublier, bien au contraire. On veut figer ce moment. L'auberge, par la suite, restera baptisée Le Trou Normand. Jusqu'à sa fermeture, le lieu va vivre dans le souvenir du film.  Après que Maman et Marguerite, les dernières tenancières de l'auberge, ont lâché l'affaire, la mairie rachète les murs. En 2006, on lui trouve une nouvelle destination. Le lieu devient un gîte de groupe. On peut y héberger une quinzaine de personnes.

Sur les murs du Trou Normand, des portraits de Bourvil ont été posés un peu partout

Sur les murs du Trou Normand, des portraits de Bourvil ont été posés un peu partout 

L'ÂME DU FILM TOUJOURS PRÉSENTE

Le Trou Normand est totalement refait. Au point qu'on peine à reconnaître le décor du film. Ce qui était le bar de l'auberge est devenu une cuisine. C'est Marc, le maire du village, qui me sert de guide. C'est un beau gîte, oui. Refait à neuf. Certes, le décor a changé, mais on sent que l'âme du film plane toujours sur l'endroit. Des photos de Bourvil et Bardot bardent les murs. Il y en a partout. Devant l'auberge, une statue de Bourvil s'apprête à faire le plein de votre auto. On a même retrouvé une pompe d'époque. On a même apposé les portraits des deux icônes sur la façade du Trou Normand. La petite place offre un point de vue qui n'a pas tant bougé que ça, sur l'église, la mairie et le Trou Normand. Visionnez le film, et venez vous poser là. En plissant légèrement les yeux, vous le verrez, Bourvil, sortir de l'auberge en sautillant. Et vous la verrez, Javotte, descendre les marches du cimetière, flanquée de sa jolie petite moue.

Pour voir le film gratuitement: tokyvideo.com

Brigitte Bardot s'affiche, elle aussi, sur les murs du Trou Normand

Brigitte Bardot s'affiche, elle aussi, sur les murs du Trou Normand - 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article