ABATTAGE RITUEL
Selon les abattoirs, jusqu’à 70% de la viande casher et 60% de la viande halal (= animaux abattus sans étourdissement préalable et en toute conscience) se retrouveraient dans le circuit classique à l’insu des consommateurs, car jugée « religieusement impropre à la consommation » par les sacrificateurs (source : rapport COPERCI*).
Face à ce manque de transparence, la Fondation Brigitte Bardot a demandé lors des précédents rendez-vous des Rencontres Animal & Société la mise en place urgente d’un étiquetage précisant les conditions d’abattage.
Mais à ce jour, rien n’est prévu pour progresser dans ce sens. En cause ? Non pas les représentants religieux mais les différents syndicats des viandes françaises qui s’opposent à cette décision pour des raisons commerciales.
La Fondation Brigitte Bardot a donc décidé d’intervenir auprès de la Commission Européenne, des députés et des sénateurs, afin que ceux-ci puissent à leur tour rappeler à la France ses obligations en matière d’abattage.
Des engagements de « bonnes pratiques d’abattage » très peu respectés
Dans une autre enquête réalisée en 2006 et 2007 par l’OABA dans 225 abattoirs, plus de la moitié des établissements visités déclaraient pratiquer régulièrement l’abattage rituel (28% des gros
bovins, 43% des veaux, 62% des ovins et caprins, presque tous abattus sans étourdissement préalable) **.
Une pratique, rappelons-le, totalement prohibée selon la loi française, qui impose aux abattoirs dits classiques l’étourdissement préalable de tous les animaux avant leur saignée. Ce chiffre
s’étend même à la totalité des moutons qui sont abattus en Belgique…
Devant l’inaction des autorités nationales (Ministère de l’Agriculture - Direction Générale de l’Alimentation / Ministère de l’Intérieur - Bureau central des Cultes) la Fondation Brigitte Bardot
est intervenue hier auprès de la Commission Européenne en lui demandant de porter plainte contre la France pour non-respect de la législation. Elle a également demandé par courrier aux divers
sénateurs et députés français de déposer une proposition de loi qui cadrerait de manière plus précise les conditions d’abattage.
Les tergiversations et les souffrances animales n’ont que trop duré !
Le droit à l’information pour tous
Nul ne peut raisonnablement critiquer le fait que les fidèles musulmans et israélites souhaitent consommer de la viande provenant d’animaux abattus selon leurs préceptes religieux. C’est la raison pour laquelle des circuits de distribution spécialisés et un étiquetage informatif (viande halal, viande casher) sont mis en place.
Si la Fondation Brigitte Bardot ne s’oppose pas au principe de l’abattage rituel, elle s’oppose fermement à la souffrance des animaux égorgés en toute conscience (alors que rien dans les textes sacrés ne l’impose). De même, elle dénonce la généralisation de la saignée sans étourdissement alors que l’exception prévue par la loi est limitée à l’abattage rituel. Chacun est libre de se nourrir selon ses propres principes, et doit pouvoir faire son choix en toute connaissance de cause.
* COPERCI = Comité permanent de coordination des inspections : Inspection générale de l’Administration, Inspection générale de l’Agriculture, Conseil général vétérinaire / rapport remis en septembre 2005 aux ministres de l’Intérieur et de l’Agriculture
** OABA = Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs / données basées sur les déclarations des directeurs d’établissements d’abattage visités et sur les constatations des délégués enquêteurs de l’OABA
Source : http://www.fondationbrigittebardot.fr/site/actu.php?id=40157&IdCat=7