Journal d'un tournage, Gregor Von Rezzori...

Dans un premier temps, l’intérêt de ce témoignage repose sur la rivalité posée d’emblée entre les deux actrices principales présentées comme diamétralement opposées l’une à l’autre.

Il en ressort de cette atmosphère, par ailleurs, un rapport particulier au temps. « On est partout et nulle part où l’on croit être, pas même au Mexique (que l’on s’était imaginé très mexicain ». Dans un pays où l’on prend son temps pour prendre la mesure de toute chose, à disposition d’un réalisateur exigeant et surtout à l’écoute de deux monstres du cinéma. Une pointe de surréalisme et de fantaisie à y ajouter: la Moreau, la Bardot, Luis Bunuel, Pierre Cardin, une cour de jouvenceaux,
Louis Malle et une pléiade de personnages hauts en couleur et plus fantasmagoriques les uns que les autres. Surréaliste, c’est bien le mot. Le film à peine commencé, les plus folles rumeurs et autres terribles tensions s’installent sur les plateaux autour des deux étoiles. S’y ajoutent les excès d’une presse française et internationale, une coproduction franco-américaine exigeante et des caprices de stars.
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Bardot et Malle |
À côté de ce témoignage d’un quotidien de mise en scène et de jeu d’acteurs, il s’agit également d’un carnet de voyage livré par un Européen sur le Mexique. La description d’un quotidien qui n’existe plus et qui était déjà en perdition à l’époque enrichit grandement le journal. Il faut également parler des rencontres improbables, un certain côté exotique certes, mais l’expérience cinématographique s’y superposant. On nous livre une version satyrique et sarcastique d’un groupe de personnes qui n’ont rien à voir ensemble, mais pourtant réunies autour d’un projet commun qui contraste avec l’environnement global…
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