Nouveau livre avec préface de Brigitte Bardot...
Ouvrez le livre et préparez-vous à vivre une véritable vie de chien! Mais pas n’importe quelle vie de chien, celle de François-Patrice, maître des nuits tropéziennes, qui a côtoyé Johnny, Sylvie
et Cloclo… Une existence pas toujours facile, certes, mais bourrée d’anecdotes croustillantes, intimes, drôles ou touchantes, qui sauront vous émouvoir et vous faire sourire bien après que vous
ayez fini de lire les aventures d’Iggy, ce chien pas si ordinaire…
Vous êtes-vous jamais demandé ce que révèlerait le meilleur ami de l’homme s’il était doué de parole? Raconterait-il vos pires souvenirs? Confierait-il vos moments les plus embarrassants?
Comprendrait-il pourquoi vous quittez la maison si souvent et si longtemps? Sauriez-vous enfin ce qu’il fait quand vous avez le dos tourné? Ce qu’il pense de vous, en toute sincérité? "Plus cabot
que moi… toi!", préfacé par Brigitte Bardot, détient toutes les réponses à vos questions, même à celles que vous n’osez pas vous poser!
François-Patrice débuta comme jeune premier au théâtre et au cinéma. Il "attirait bien la lumière" et fut le partenaire des grands comédiens de l’époque (Michel Simon, Gabin, Morgan, Ventura et d’autres encore). Mais la lumière de la nuit remplaça celle des projecteurs, car il créa, en 1961, son premier Club Saint-Hilaire suivi par vingt-neuf autres en France et à l’étranger. De nombreuses personnalités fréquentèrent ces lieux de fêtes : Ava Gardner, Sinatra, Gainsbourg, Romy Schneider, Michel Audiard, Henri Salvador, mais aussi La Callas et Onassis, le duc et la duchesse de Windsor… Grâce à eux, François-Patrice imposa sa "griffe" et sut rendre ses lettres de noblesse… à la futilité.
Vous pouvez également voir un très bel article sur ce livre et ce sur le blog de François.B : http://livres.rencontres.bardot.barbara.star.over-blog.com/article-le-livre-de-fran-ois-patrice-preface-par-brigitte-bardot-64031379.html
Première pages :
Préface
Qui aurait pu prévoir que François-Patrice, le roi des nuits
pailletées et bouillonnantes des années 60, entre Paris et Saint-
Tropez, m’aurait un jour demandé d’écrire une préface pour le
livre qu’il a consacré à son adorable labrador Iggy ?
Quel bonheur pour moi de renouer cette amitié avec celui
qui partagea mes années folles, et qui aujourd’hui partage mon
amour pour les chiens.
Iggy, labrador surdoué, a « écrit » ce livre avec humour et
amour, jalousie et lucidité. Il sait qu’il fait partie des privilégiés
ayant un maître fidèle à son chien ; qu’importe si cette fidélité
n’est pas la même pour toutes les jolies créatures qui le rendirent
quelquefois jaloux…
Iggy sait bien qu’il n’ira jamais grossir la cohorte des chiens
abandonnés qui remplissent les fourrières de France au moment
des vacances, redoutant l’arrivée du vétérinaire qui leur fera la
piqûre d’euthanasie fatale afin de laisser la place aux nouveaux
arrivants.
Iggy, comme tous les labradors, est capable d’une complicité
étonnante avec celui dont il partage la vie. C’est pour ça qu’on
les choisit comme chiens d’aveugles ou chiens de handicapés,
ou même chiens d’avalanche…
Si Iggy a un destin exceptionnel, il ne faut pas oublier tous
ses petits compagnons, ces laissés-pour-compte qui croupissent
dans les refuges en attente d’un maître, tous ces yeux implorants,
ces pattes tendues au travers des barreaux, ces
gémissements, ces détresses, ces appels au secours que peu
savent entendre !
Iggy qui a du coeur, vous demande de ne pas les oublier.
Mais Iggy en a marre de tout mon bla-bla-bla !
Il a hâte que vous lisiez ses aventures, il est impatient de
vous raconter sa vie de chien heureux grâce à son merveilleux
et charmant maître : François-Patrice.
Que la fête commence !
Brigitte Bardot
Avant-propos
Quand on a une vie aussi chargée que la mienne, il me semble
essentiel d’entretenir sa forme. Certains se détendent en
fumant une cigarette. D’autres se nettoient l’esprit à grands jets
de whisky. Très peu pour moi. Je suis un modèle de santé.
Mon secret ?
Des footings réguliers au Bois de Boulogne, mon havre.
J’y peaufine depuis des années mes performances. Personne
ne peut rivaliser avec mon endurance. Cent mètres, slalom entre
les arbres, j’ai réinventé les jeux olympiques à moi tout seul.
Aucune faiblesse. Mis à part les jolies femmes qui, parfois,
peuvent me détourner de mes activités sportives. Hier, une magnifique
créature m’a accidentellement frôlé sans même me
remarquer.
Quel affront !
Un athlète tel que moi peut-il admettre cela ?
Au pas de course, j’ai rattrapé l’insolente.
Elle eut droit au grand jeu.
Ventre à terre et bave aux lèvres, je me suis roulé à ses pieds
sans me soucier de la boue qui m’engluait. Charmée, elle m’a
concédé de divins baisers. Ma queue frétillait comme jamais.
Ma condition canine ne me permet pas d’exprimer ma joie autrement.
Je tiens à préciser que je suis un chien, sinon vous
m’auriez certainement pris pour un vieux satyre.
Qui a dit prétentieux ?
Je n’y peux rien si j’ai du succès auprès des femmes…
Au-delà de mon pedigree avantageux, je brille surtout par les
relations simples que j’entretiens avec elles. Un chien a peu
d’efforts à fournir pour séduire ces dames. Un petit numéro,
dont moi et mes congénères avons le secret, suffit. Le tour est
joué. Elles sont emballées. Parfois, cela demande plus d’investissement.
Il n’est pas rare de devoir leur rapporter la balle ou le
morceau de bâton qu’elles vous lancent. La phase « drague » en
quelque sorte. Un chien a moins de travail qu’un homme pour
faire briller leurs yeux.
Qui a dit cabot ?
Mauvais jeu de mots.
Si vous connaissiez mon maître, vous apprendriez qu’il
existe plus cabot que moi. Lui ! Il regarde attentivement mon
petit manège depuis tout à l’heure. Ça me fait rire –
intérieurement –, les chiens ne peuvent pas rire. Mais ce n’est
pas pour autant qu’ils s’en privent. Les gens ont une image trop
réductrice des chiens. Souvent, j’entends dire de la part des
humains : « Il ne lui manque que la parole ». Peut-être. Moi, ça
ne m’empêche pas d’avoir la langue bien pendue.
Depuis que je vis avec mon maître et ami, François-Patrice,
j’ai appris à écrire. Parfaitement. Bien sûr, il ne connaît pas
mon petit secret. Je ne me contente pas d’observer son monde
avec mes yeux de biche ou d’aigle selon mon humeur… ou la
sienne. J’ai aussi raconté sa vie, notre histoire. Notre existence à
deux, liés pour le meilleur et pour le pire, rythmée par mes
aboiements.
Qui a dit présomptueux ?
Lisez. Vous serez surpris.
Parole de chien !
Derrière les barreaux d’une cage…
La vie d’un chien se rapproche de celle d’un politicien.
Le chenil m’a permis de débuter une carrière de « leader ».
Je haranguais la foule depuis ma cage exposée dans une vitrine
des bords de Seine. Chaque personne qui scrutait cette
devanture pouvait devenir un de mes électeurs – de coeur, bien
entendu. Je menais ma campagne tambour-battant. Je n’hésitais
jamais à m’imposer face aux autres chiots, en jappant vivement.
Comme ces messieurs de l’Assemblée Nationale ! Je redoublais
d’ardeur à l’heure de la gamelle. Aucune compromission avec
les autres dans ce domaine. Il fallait ruser pour arracher sa part
de bouffe : un de mes plus grands combats idéologiques.
Mais le soir, au terme de ces meetings endiablés, les rivalités
tombaient en même temps que nos paupières. Et avant de reprendre
les hostilités, nous faisons tous alliance, endormis
fraternellement les uns contre les autres. Mais j’avais du mal à
dormir. Je réfléchissais trop. Ces barreaux dressés autour de
moi n’étaient pas dignes d’un Q.G. de campagne. Et moi, je
n’étais qu’un chien, après tout. J’eus soudain envie
d’abandonner la politique. Le sommeil m’empêcha de terminer
mon raisonnement.
Le lendemain de ma crise existentielle, la victoire sonna
avec mon réveil. Élu à la majorité absolue. Par trois charmantes
dames : Katia et ses deux filles. J’ai quitté ma cage, dans les
bras de mes trois nouvelles maîtresses, laissant derrière moi une
bande de candidats dépités par mon bonheur. Mes nouvelles
amies prenaient bien soin de moi. Je vivais à présent dans un
appartement luxueux, en rapport avec ma condition.
Je devins rapidement le maître de la maison.
Choyé, adulé.
Ma langue se desséchait tant je m’éparpillais en léchouilles
affectueuses sur ces femmes. Leurs joues avaient un goût de
liberté. Seule ombre au tableau, une grosse chatte blanche et
noire qui me regardait d’un oeil méfiant. Elle sentait que les
lieux ne lui appartenaient plus. Ma jeunesse insouciante ne lui
prêtait pas attention. Cependant sous mes airs patauds,
j’étudiais cet animal de près. La peur d’une trahison, sans doute.
Mais on m’admirait tellement au sein de ce petit univers ! Mes
craintes s’envolaient par les fenêtres qui donnaient sur une rue,
une artère célèbre où je me régalais en chipant des gâteries sur
les stands du marché.
Luxe, calme et volupté.
Le paradis idéal.
Une rencontre me démontra par la suite qu’il s’agissait d’une
douce utopie.
Mes premières habitudes
Deux, trois jours, je ne sais pas exactement, c’est évident,
mais ce que je peux dire : des moments de rêve… J’étais le roi
de la maison, je le sentais bien. Bien sûr, il y avait la présence
de cet animal (on dit ça comme ça, je crois) que je découvrais
pour la première fois : un chat, ou plutôt, paraît-il, une chatte,
Myrtille. Un nom drôle, ne trouvez-vous pas, pour une chatte ?
D’abord, elle m’observait de loin, d’autant plus loin que je
m’approchais d’elle, curieux, sans méfiance.
Moi, je voulais faire connaissance, jouer ; elle, pas du tout.
Elle m’a fait une espèce de gros dos, ses yeux verts fixés sur
moi sans indulgence, assis sur son train arrière, et lorsque je fus
tout près d’elle, sans méfiance, mais prudent tout de même, elle
sauta brusquement sur une table. Une fois installée sur son perchoir,
elle continuait à me fixer. Je levai les yeux, un peu
décontenancé par cette attitude qui contrastait avec l’accueil si
chaleureux de mes trois amies qui se précipitaient sur moi, des
sourires encourageants au bord des lèvres, sans doute pour
m’éloigner de leur copine Myrtille. Après un coup d’oeil presque
triste vers celle-ci, je me laissai prendre avec plaisir dans
des bras plus hospitaliers.
En moi-même, je me jurai de faire copain-copine avec cette
drôle de race qui s’appelle un chat. Je ne voulais pas, par une
attitude hostile, gâcher mon plaisir et celui de mes amies,
d’autant plus que je sentais bien que cette Myrtille semblait
chez elle… alors prudence.
Et ces premières nuits furent un délice, allongé sur le grand
lit de la maîtresse de maison qui m’avait accepté (!) près d’elle
en me câlinant. Oubliées mes nuits de galère dans ma cage avec
des barreaux et à la paille pas très douillette. Oubliées mes nuits
du quai de la Mégisserie avec mes anciens copains. Oubliés eux
aussi ! Les bébés autant que les jeunes enfants sont déjà égocentriques,
moi aussi.
Le lendemain matin, j’ai retrouvé Myrtille à la cuisine, enfin,
pour être exact, nous nous sommes croisés, l’un et l’autre,
surtout préoccupés d’avaler notre petit-déjeuner, chacun dans
notre coin. On prend vite ses repères. Puis, elle s’est approchée
à pas de loup – non plutôt à pas de chat – vers mon assiette. Je
la laissai faire sans broncher ; de toute façon, il n’y avait plus
rien à manger. Mais je pensais que c’était une démarche sournoisement
intelligente pour faire mieux connaissance. Un bon
moment, elle me renifla, me regarda, s’avança un peu plus,
prête à me toucher. Je ne bougeais pas, tout de même sur mes
gardes, mais content de cette cohabitation qui annonçait un bon
voisinage ; non pas que je pensais à une nouvelle amitié, mais
seulement m’amuser avec une nouvelle copine. Je quittai donc
la cuisine, détaché, tranquille, laissant Myrtille lécher de sa
langue râpeuse (oh, j’aime pas ça) les miettes de mon assiette.
Ce matin de liberté, j’ai pu à loisir regarder attentivement
cette belle grande pièce où – je le crus alors – j’allais passer des
jours heureux. Il y avait des coins et des recoins qui me convenaient
déjà, il y avait des divans, des fauteuils, des chaises, il y
avait des fleurs, des plantes et cette moquette qui plaisait bien à
mes pattes ; aussi, je me baladais et reniflais partout, cherchant
la place que j’allais préférer. Je lorgnais vers le divan tandis
qu’un va-et-vient incessant tournait autour de moi, un ballet
animé par chacune de mes maîtresses, l’une déboulant du petit
escalier qui se trouvait dans un coin de la pièce, en tee-shirt,
l’autre sortant de la douche, à côté de la cuisine, en robe de
chambre, la troisième, la plus grande, habillée comme pour
sortir. Ça se parlait, ça riait, ça chantait, ça m’embrassait et me
caressait en passant.
C’était gai, c’était tendre ; bref, c’était le paradis !
Un soleil d’hiver inondait la pièce à travers les petits carreaux
des quatre cinq fenêtres que je devinais, car elles étaient
haut placées sur le mur un peu arrondi de la grande pièce. On
devait être au dernier étage de l’immeuble, vu le nombre de ces
sacrés escaliers que je n’avais pas su monter.
Au bout de la pièce, il y avait un petit arbre, avec de larges
branches, à l’intérieur d’une sorte de caisse posée sur la moquette.
Je n’avais pas encore l’habitude de la campagne, et j’ai
appris plus tard que c’était un sapin, habillé de petites et grosses
boules, scintillant de toutes les couleurs. Cet arbre se trouvait
près d’une cheminée – c’est vrai, j’ai oublié de vous raconter
qu’il y avait aussi une cheminée –, mais pour moi, une cheminée…
Tout ceci signifiait que Noël approchait.
Bien sûr, à ce moment-là, ça ne me disait rien « Noël », mais
plus tard, j’aimerai beaucoup cette fête, avec des cadeaux, des
gâteaux, des friandises (ah, les chocolats que l’on m’offrait ou
que je volais), des embrassades, des câlins pour moi.
La nuit où tout le monde semble s’aimer pour la vie.
J’en étais là dans mes découvertes lorsque ma grande maîtresse
s’approche de moi pour me mettre au cou ce fameux
collier qui m’embarrassait, mais je me laissais faire. À chacun
ses manies, et j’étais disposé à ne contrarier personne, mon
caractère n’étant pas encore très affirmé ; et puis, philosophe, je
me disais « tout nouveau, tout beau ». Par contre, la laisse –
déjà – je ne la supportais pas, sans doute une hérédité venant de
mes parents qui, je le supposais, dans leur région du Nord, ne
devaient pas être soumis à ce genre de supplice… Ils couraient
sûrement dans la campagne en toute liberté, mais après quelques
coups de tête de droite et de gauche, en avant, en arrière, je
finis par céder, d’autant plus que je sentais une certaine autorité
à vouloir m’imposer ce ridicule « cordon » qu’elle attachait à
mon collier.
J’ai donc fait semblant d’accepter ce système stupide.
Cependant, lorsque je me suis trouvé devant l’escalier que
l’on m’invitait à descendre, alors j’ai freiné de mes quatre pattes
sur le palier : pas question d’aller plus loin, c’était pire que de
les monter, ces foutus escaliers. « Elle » l’a compris très vite, et
m’a pris dans ses bras. Comme ça, OK ! Pas suicidaire, moi. Et
je ne saurais jamais tenir une rampe d’escalier pour éviter la
chute qui peut être provoquée par une marche inégale avec la
suivante, par le tapis qui n’est pas bien fixé d’un étage à l’autre.
C’est traître, un escalier, mais ma belle maîtresse avait sans
doute l’habitude, car elle descendait d’un pas ferme, avec moi
dans ses bras.
J’admirais sa maîtrise, et je ne bronchais pas, tant j’avais
peur de cette espèce de gouffre qui s’ouvrait devant nous au fur
et à mesure que nous descendions non pas vers l’abîme mais la
ville, ce qui me paraissait plus confortable. Ce sentiment optimiste
m’aida à accepter d’essayer de faire quelques pas sur le
trottoir lorsque ma grande amie me posa par terre.
Mais avec toute ma bonne volonté, ce fut bien délicat, ces
premiers pas dans la grande ville. Cahin-caha, tiraillé par cette
maudite laisse, je m’efforçai de poser une patte devant l’autre
pour avancer, car j’avais bien compris que c’était là le problème
: il fallait avancer et suivre petit à petit les pas de ma
maîtresse. Ce ne fut pas commode, mais enfin j’y arrivai en
trébuchant de temps en temps. Je fus récompensé de cette corvée
lorsque nous sommes arrivés tous les deux dans la grande
rue, dont j’ai appris le nom bien plus tard, la rue Montorgueil –
une large artère que je vous recommande si vous ne la connaissez
pas. Elle est gaie, pleine de bruits, de gens qui vont, qui
viennent, beaucoup de commerçants qui vantaient à haute voix
leur marchandise. Je m’y intéressai vivement, car il me semblait
que je pouvais attraper quelque nourriture pour satisfaire ma
gourmandise. J’y arrivais quelquefois lorsque je n’étais pas trop
tiraillé par des coups de laisse pour me remettre dans le droit
chemin – le droit chemin, c’est quoi ?
Il y avait aussi dans cette grande rue – la première de toutes
celles que j’ai connues bien après – , des animaux, des chiens
comme moi, grands, petits, bruyants, dissipés, de toutes les
couleurs, et bien sûr, j’essayais de faire connaissance avec tout
ce que je pouvais voir ou renifler devant ou à côté de moi.
Enfin, grande satisfaction pour mon côté cabot que j’avais
déjà, j’entendais plein de compliments à mon égard : « Oh qu’il
est mignon, qu’il est beau, qu’il est drôle ». Et, comme je sentais,
d’après ses sourires, que ma maîtresse en était heureuse,
pour ne pas dire fière, j’étais d’autant plus ravi : j’en remuais la
queue avec frénésie et m’essayais à quelques aboiements timides.
J’aimais déjà me faire remarquer. Mais j’observais que les
gens sont parfois indiscrets : « Quel âge a-t-il ? Est-ce qu’il est
sage ? C’est une fille ou un garçon ? ». Ma grande amie répondait
avec le sourire, moi je me disais : « Ils sont bien curieux,