2016, année historique ?
Bonjour,
Le procès du lynchage de Rodilhan a enfin eu lieu au tribunal correctionnel de Nîmes les 14 et 15 janvier 2016. Il s’est agi d’un moment historique à plus d’un titre, dont vous retrouverez les points forts dans les articles qui suivent cet éditorial. Le procureur de la République a prononcé un réquisitoire remarquable, à l’issue duquel il a demandé que des peines pouvant aller jusqu’à de la prison ferme soient infligées aux agresseurs. Il serait peu pertinent d’en commenter les détails tant que le jugement n’aura pas été rendu.

En ce qui concerne Jean-Pierre Garrigues, considéré comme unique responsable de cette action héroïque, une peine symbolique a été demandée. Le jugement a été mis en délibéré au 14 avril 2016.
Le 28 janvier s’est tenu à l’Assemblée Nationale un colloque organisé par les députées Laurence Abeille (EELV) et Geneviève Gaillard (PS), auquel une vingtaine d’associations de protection animale d’importance nationale ont répondu présent : le CRAC Europe pour la Protection de l’Enfance, L214, One Voice, Peta France, la Confédération nationale des SPA, la Fondation Assistance aux animaux, la Fondation 30 Millions d’amis, la Fondation Brigitte Bardot, l’OABA, la SPA, l’ASPAS, Pro Anima, l’association Stéphane Lamart, Antidote Europe, AVF, le CIWF France, FUDA, IFAW France, Welfarm-PMAF et la LFDA. Egalement invitées, les associations AVF, Sea Shepherd et Alliance Anticorrida étaient absentes (cette dernière était représentée par F. Freund de l’OABA).

Ce colloque a pour objectif d’aboutir d’ici la fin de l’année 2016 à un manifeste commun à toutes les associations qui consistera en une série de propositions concrètes visant à mettre la protection animale au coeur des enjeux politiques. Le but est de créer un groupe de pression qui soit suffisamment représentatif pour être pris en considération par la classe politique et ce, avant les prochaines grandes échéances électorales. Différents thèmes ont été définis, sur lesquels les représentants des associations vont travailler jusqu’à un prochain colloque en juin, puis un troisième en fin d’année pour une présentation officielle du manifeste au grand public et aux médias. Nous y reviendrons le moment venu.
Nous profitons de cette lettre d’information pour vous présenter les grandes lignes de notre stratégie pour 2016.
1 – Étendre les actions d’information sur les corridas aux 90% de départements hors zone tauromachique avec des stands d’information, tractage, contacts média, etc. C’est déjà le cas dans ceux de ces départements où nous avons des délégués, mais nous souhaitons propager graduellement cette offensive à tous les autres. De trop nombreux Français ignorent encore quasiment tout de la survivance de ces spectacles barbares dans le sud et de leur cortège de pratiques indignes. Un document général sera distribué, mettant en avant la réalité de la corrida, sa définition dans le Code pénal, sa radiation du Patrimoine Culturel immatériel de la France, son état de faillite permanent masqué par des fraudes fiscales, l’existence d’écoles taurines, l’accès des corridas aux enfants et la raison pour laquelle tous les Français même hors zone infectée sont concernés (ce sont leurs impôts qui financent tout cela).
2 – Poursuivre et étendre les actions des chargés de mission qui vont à la rencontre des députés afin de recueillir leur position sur la question de l’abolition de la corrida. Dans l’optique du manifeste évoqué au début de cet éditorial, nous souhaitons que soient identifiés à l’occasion des rendez-vous qui seront pris ceux des élus qui se montreront également ouverts à d’autres formes d’améliorations de la condition animale.
3 – Poursuivre les actions de terrain classiques. Les lieux où se tiendront ces actions pacifiques seront annoncés par nos moyens habituels d’information. Ils concerneront en priorité des communes qui sont restées jusque-là peu ou pas atteintes, même si certaines visées dans les années précédentes nous reverront sous une forme ou sous une autre.
4 – Promouvoir un message d’unité. Le CRAC Europe ne revendique en aucune façon d’être le meneur principal de ce combat, mais simplement l’une des forces agissantes parmi toutes les autres. C’est tous unis que nous parviendrons à notre but : l’abolition. Cette abolition, elle viendra avec l’aide de l’ensemble des militants qui oeuvrent à l’obtenir, depuis le simple soutien financier jusqu’à la présence sur le terrain ou les rencontres avec les élus.
Roger Lahana
Vice-président du CRAC Europe
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