L e chien était dans un état de décomposition très avancé », annonce la juge, en guise de préambule. Les faits remontent à juillet 2015. Un chien est retrouvé par une société de nettoyage, mort, sous une couverture, dans un appartement de Lillers.
Les premières constatations montrent qu’il est décédé depuis au moins quatre mois. Titan, sept ans, est resté livré à lui-même, sans eau ni nourriture pendant presque six mois, avant de succomber. L’animal appartenait à Claude* qui l’avait récupéré de son ami Victor* qui, lui-même l’avait « pris pour mes enfants. Mais quand j’ai déménagé, en octobre 2014 pour retourner habiter chez ma mère, je n’ai pas pu le garder, alors je l’ai confié à Claude. »
Trois avocates pour
la partie civile
Le chien, un croisé américain, n’a pas de papiers, pas d’assurance, pas de carnet de vaccination. Mieux encore, Claude et Victor ne possèdent pas de permis pour l’animal, qui est considéré comme un chien d’attaque de catégorie 1. Les hommes n’ont pas non plus fait réaliser l’évaluation comportementale demandée par le maire.
Autant de faits qui leur sont reprochés devant le tribunal. Mais Victor est seul, devant pas moins de trois avocates, qui se portent partie civile, représentant la fondation Brigitte Bardot, 30 millions d’amis, la SPA, et la fondation assistance aux animaux. Son ami Claude n’a pas fait le déplacement. Les avocates remettent les faits dans le contexte : « Il s’agit d’un abandon. Victor dit avoir cédé son chien à Claude. Aucun papier ne montrent cela, forcément. Après l’avoir laissé, à aucun moment il ne s’est préoccupé de la santé de l’animal. » Le prévenu ne se démonte pas et rétorque : « J’ai essayé d’appeler Claude, il ne répondait pas. Je suis passé une fois, pour nourrir le chien quand même. »
Mais les faits sont là : le chien est mort dans d’atroces conditions, tout comme le hamster de Victor, qui était lui aussi resté dans l’appartement. En revanche, Claude a bien pris soin de récupérer ses serpents.
Pour abandon et atteinte involontaire à la vie, le procureur de la République requiert 200 euros d’amende et une interdiction d’avoir des animaux domestiques à l’encontre de Victor, et trois mois d’emprisonnement, 400 euros d’amende et l’interdiction d’avoir des animaux domestiques pour Claude. Le jugement sera rendu le 27 mai à 8h30.