Brifgitte Bardot sur radio classique : Exclusivité !

Publié le par Ricard Bruno

BB forever

 Olivier Bellamy

Quand l’émission avec Brigitte Bardot a été diffusée, une avalanche de messages est arrivée sur le moniteur du studio. Un record ! BB est une immense star et les auditeurs l’ont retrouvée telle qu’ils l’aiment : franche, généreuse, spontanée. Ils n’imaginaient sans doute pas qu’elle parlerait de musique avec autant de passion et de profondeur dans les sentiments.
Les stars ne meurent jamais et le mythe BB a encore de beaux jours devant lui.
La première fois que j’ai été en contact avec elle, c’était quand j’ai invité Nina Companeez dans Musique de Stars un vendredi matin. Je ne savais pas que notre Brigitte nationale était une fidèle de l’émission. Elle a appelé le standard de la radio pour transmettre ses amitiés à celle qui avait réalisé le tout dernier film de sa carrière. J’ai été tourneboulé par ce message et j’ai écrit le jour même une lettre à Brigitte Bardot en l’invitant à l’émission. Je lui ai proposé de venir à La Madrague et de la diffuser le 29 décembre (qui était encore libre) et qui tombait, ajoutai-je dans ma lettre le jour de mon anniversaire. BB n’a pas répondu à mon invitation, mais le 29 décembre, j’ai reçu une lettre adorable dans laquelle elle me souhaitait un “bon anniversaire” et où elle me parlait musique avec intelligence, chaleur et gaîté.
Je lui ai écrit chaque année en inscrivant juste sur l’enveloppe : Brigitte Bardot - Saint-Tropez. Je savais qu’elle les recevait. Quand Tristan Duval est venu à l’émission l’année dernière pour parler d’Opéra en Plein Air, j’ai appris qu’il comptait organiser une grande exposition BB à Boulogne Billancourt (sic) pour ses 75 ans. Je lui ai dit que rien ne me ferait davantage plaisir que de la recevoir. Il m’a promis de tout faire et il a tenu parole. Quelques jours avant, il m’a dit que Brigitte était d’accord, mais qu’elle était fatiguée. Me serait-il possible de faire l’émission par téléphone ? J’ai accepté. Elle va t’appeler, m’a-t-il indiqué. J’étais à Pékin et j’avais peur de rater l’appel à cause du décalage horaire. Dimanche dernier, de retour à Paris, je travaillais à mon ordinateur quand mon téléphone a sonné : “Vous êtes bien assis ? C’est Brigitte !” Je lui ai proposé de venir la voir à sa fondation (elle était à Paris pour trois jours) et elle a accepté de me recevoir. La veille, le rendez-vous a été décalé. J’ai eu très peur que son état de santé ne provoque l’annulation de l’émission. Par superstition, je n’ai pas voulu qu’on diffuse des annonces à l’antenne tant que je ne l’avais pas rencontrée. La rencontre tant attendue a eu lieu dans la salle de réunion de sa fondation, mercredi à 13 h, la veille du jour de sa diffusion. Le temps d’installer mon matériel et de vérifier cinquante fois que le micro était en état de marche, elle est entrée dans la salle avec ses béquilles avec du soleil dans les yeux et un sourire adorable. On s’est embrassés comme si nous étions de vieux amis. Son secrétaire, Franck, lui a apporté un cendrier et une verre de champagne. “On a besoin d’un remontant !” J’en ai accepté un auquel j’ai à peine touché et nous avons commencé l’entretien. Elle était parfaite. Nous nous sommes embrassés à nouveau et je suis reparti ventre à terre à la radio pour vérifier qu’aucun problème technique n’avait perturbé l’enregistrement. Nous avons travaillé tout l’après-midi avec Yann pour rendre la conversation plus fluide (il a fait des miracles, comme d’habitude), puis Lucile, avec ses doigts de fée, s’est chargée du rajout des musiques. De la belle ouvrage ! Le jeudi soir, j’ai voulu écouter l’émission chez moi et, au risque de paraître bêbête, j’ai eu à un moment les larmes aux yeux.
J’espère que les auditeurs ont partagé ce moment d’exception avec nous.
Mon “histoire d’amour” avec Brigitte Bardot s’est terminée là, comme elle l’a dit elle-même, établissant un parallèle audacieux avec son histoire avec Serge Gainsbourg. Oui, Brigitte, mais, dieu merci, les histoires d’amour ne se terminent jamais vraiment et pour ma part je n’oublierai jamais ce merveilleux moment passée avec celle qui pour moi incarne les valeurs de la France éternelle. Celle du général de Gaulle, celle de Jeanne d’Arc, mais aussi d’Arletty, de Sarah Bernhardt, de Michel Simon, d’Edith Piaf, une France debout et généreuse, ouverte sur le monde et sur les autres. C’est ce que l’on dira probablement dans vingt ans, dans cinquante ans, alors pourquoi ne pas commencer à le dire aujourd’hui.


Source : http://blog.radioclassique.fr/olivierbellamy/2009/10/02/bb-forever/

Publié dans le web en parle

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