Brigitte Bardot et Repetto...
La célèbre marque de ballerine, qui a fêté ses 65 ans l’année dernière, traverse le temps sans prendre une ride, inspirant à tous les amateurs de glamour discret l’image de la ballerine à la française, piétinant inlassablement les salles du Palais Garnier.
Brigitte Bardot et Serge Gainsbourg, deux des meilleurs ambassadeurs de la marque Repetto.
Mais si la célèbre maison française a connu une histoire bien moins calme que la grâce tranquille des danseuses qu’elle habille. Partie intégrante de la culture française, elle fût portée par les figures emblématiques qui ont fait la renommée de la marque.
Rose Repetto - À tout seigneur, tout honneur, les ballerines sont d’abord une marque éponyme de sa célèbre créatrice, Rose, au sortir de la Seconde guerre mondiale. Geste d’amour d’une mère, la genèse des fameuses chaussures prétend que Rose ne supportant plus de voir son fils Roland, jeune danseur classique, revenir les pieds en sang, confectionna pour lui des chaussons de danse permettant le meilleur confort.
Brigitte Bardot - "Initiales B.B." restera à jamais la première égérie, et sans doute une des plus marquante des ballerines Repetto. Balayés l’image sage et bon teint des petits rats de l’Opéra de Paris, Brigitte Bardot demande à Rose Repetto d’utiliser ses ballerines pour le film Et Dieu… créa la femme. Parfum de scandale et œuvre sulfureuse, la sortie sur du film sur les écrans en 1956 avec B.B. en vedette troublante fait définitivement sortir la ballerine de son cercle restreint et bon genre, et s’affiche comme la chaussure d’une femme libérée, branchée et parisienne.
Serge Gainsbourg - Le dandy provocant va quasiment à lui tout seul accomplir un autre virage stratégique : imposer Repetto comme une marque pouvant chausser les hommes. Adepte du modèle "Zizi", à l’origine conçue par Rose Repetto pour sa belle-fille Zizi Jeanmaire, Gainsbourg les chaussera volontiers en pleine année érotique de 1969. Succès immédiat, qui propulsera le "fumeur de gitanes" ambassadeur de la marque.
Jean-Marc Gaucher – Lorsqu’il arrive aux manettes de Repetto en 1999, la marque, pourtant forte d’un passé glorieux, est moribonde. Le décès de Rose Repetto en 1984, le manque d’innovation, des repreneurs qui n’ont pas su trouver une alchimie nouvelle, les ballerines parisiennes se retrouvent au bord du dépôt de bilan. Le secret de Jean-Marc Gaucher ? Peut-être de ne pas être un homme du sérail de la danse. L’entrepreneur à la carrière multiple (il a commencé comme employé d’usine, puis aide-comptable ou technicien chez TF1) arrive for d’un succès, la création de Rebook France. Le challenge Repetto l’emballe. En quelques années, il donne à la marque un air de renouveau, rajeunit les équipes, et ouvre de nouveaux horizons en Corée du Sud et au Japon. Lui, l’homme pourtant peu averti des codes du monde de la danse, redonne l’âme et le goût du succès à une marque qui, même si elle reste connue dans le monde entier pour ses fameuses ballerines, a su franchir l’étape de la diversification : maroquinerie et robes chics font maintenant entièrement partie de l’identité Repetto.
L'avenir ? Des pieds jusqu'à la tête
La maison Repetto aborde cette année 2013 pleine de défis, le premier, et non des moindre, est d’atteindre le succès avec sa collection de prêt-à-porter féminin Printemps/Été 2013. "J’apprécie déjà beaucoup la qualité des ballerines Repetto, et le très grand choix de coloris, souvent rare sur ce type de produits" affirme Éloïse, 21 ans, danseuse occasionnelle et amatrice avisée de la maison Repetto . "J’ignore ce qu’il en est du prêt-à-porter, mais forcément je pars avec un a priori positif." Disponible depuis la toute fin de l’année 2012, Repetto attend beaucoup de cette nouvelle collection, symbole de l’extension de son savoir-faire. La marque s’est reposée sur sa nouvelle égérie, la gracieuse danseuse Juliette Gernez, pour présenter cette collection. Ironie du sort ou clin d’œil aux origines, pour assurer la réussite d’une diversification reposant sur des hauts près du corps et des robes légères, la marque continue de faire confiance aux charmes d’une danseuse classique toute en sobriété et en élégance. Comme si l’influence des ballerines d’opéra originelles ne devaient jamais s’évaporer…
Source : Cliquez ici