Chevaux et poneys en souffrance : le détenteur s'explique...
Le 20 mars, 46 équidés, retrouvés en souffrance, ont été retirés de chez un exploitant de Mardilly, sur le canton de Gacé. Vendredi, l'éleveur s'est expliqué devant le tribunal.
Le 20 mars fut une longue et pénible journée pour un éleveur de Mardilly, sur le canton de Gacé. Détenteur de 46 équidés – chevaux et poneys – l’homme s’est vu retirer la totalité de son cheptel par les services de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP).
Vendredi, l’exploitant comparaissait au tribunal de police d’Argentan. Constituées parties civiles, les fondations Brigitte Bardot, 30 Millions d’amis et la Société protectrice des animaux (SPA), entendaient bien faire valoir leurs droits.
Invité à cinq reprises entre juin 2012 et mars 2013, par les services vétérinaires, à réagir pour le bien-être des animaux, le détenteur dit s’être laissé déborder. “C’est dur. Il y a l’entretien trois fois par jour, les soins et la météo qui n’arrange rien”, se défend-il.
Les associations, elles, ont réclamé plus de 17 500 € de dommages et intérêts à l’encontre du détenteur, ainsi qu’une interdiction de détenir et d’élever des animaux. “C’est un comportement inhumain et cruel envers ses bêtes”, lance l’avocat de 30 Millions d’amis. “Les animaux étaient en péril, ils n’avaient plus quela peau et les os“, renchérit celui de la SPA.
” C’est de l’abandon. Il vient de dire qu’il avait conscience qu’ils étaient affamés, mais qu’il les aimait tellement qu’il ne voulait pas les voir se dégrader”, poursuit l’avocat de la fondation Brigitte Bardot.
“Je pense que ce monsieur a oublié d’être réaliste”, enchaîne la procureur. “Éleveur depuis 40 ans, il aurait dû connaître les règles. Le problème aujourd’hui, est que la situation a duré dans le temps. Il n’a pas admis qu’il n’était plus en capacité, physique et financière, de s’en occuper et de les soigner”.
Son avocat, lui, prône la non-action des associations : ” ces associations sont là justement, pour protéger les animaux. Ça aurait été bien qu’elles viennent l’aider avant ce drame. C’est dans leur objet social de lui venir en aide, les demandes d’indemnisations ne sont donc pas fondées”.
Le détenteur reconnaît avoir voulu les sauver de l’abattoir : “je voulais que ces bêtes aient une fin de vietranquille”
La présidente du tribunal l’interroge : “êtes-vous d’accord si je vous dis que vous n’êtes plus capables de les élever et de vous en occuper ? “ “Oui, je me suis laissé déborder”, admet-il.
Le jugement sera rendu le 20 septembre prochain.
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