Jugement contre un éleveur indigne...
JUSTICE. Le gérant des Chenils du Roumois, fermés par décision administrative, a comparu devant le tribunal pour mauvais traitements et exploitation illégale.
Le gérant des Chenils du Roumois a eu fort à faire, hier, au tribunal correctionnel de Bernay pour s'expliquer sur des infractions qui lui sont
reprochées dans l'exploitation de son élevage de chiens basé au Theillement, dans l'Eure.
Les constats réalisés par les services vétérinaires en novembre 2008, relatés à l'audience par la présidente Mme Nectoux font froid dans le dos : des conditions sanitaires et d'hygiène
déplorables, des équipements inadaptés, une surpopulation de près de 200 chiens au lieu des 49 autorisés... Malgré des tentatives, selon le prévenu, de remédier à la situation, déjà dénoncée en
2006 par les mêmes services vétérinaires, l'élevage a fait l'objet d'une fermeture administrative le 21 janvier dernier, sur décision de la préfète de l'Eure.
Une affaire qui fait suite à de nombreuses plaintes de clients qui avaient en leur temps dénoncé des conditions sanitaires à l'origine selon eux de maladies, voire de décès, de leur animal.
Cette fois, plusieurs associations de protection animale se sont porté parties civiles : SPA, Fondation Brigitte Bardot, Assistance aux animaux - qui ont recueilli les animaux saisis à la
fermeture -, et l'Association nationale contre le trafic d'animaux qui, elle, se fait le porte-parole de plus de 130 propriétaires.
A la barre, l'éleveur reconnaît n'avoir pas respecté le nombre de chiens autorisés : « Je me suis laissé déborder », explique-t-il, évoquant « un contexte économique difficile ». Il nie en
revanche toute forme de maltraitance et affirme avoir mis tout en œuvre pour se mettre en conformité avec la loi. Arguant comme preuve de sa bonne foi d'une demande d'exploitation de plus de 50
chiens déposée avant la procédure.
« C'est une cabale montée de toutes pièces par l'un des propriétaires qui n'a pas eu gain de cause lorsqu'il a porté plainte », dénonçait à l'issue de l'audience l'avocat de la défense, qui a
présenté des demandes d'exception en nullité et plaide la relaxe.
Le parquet requiert à l'encontre du prévenu 6 mois de prison avec sursis et des amendes, assortis d'une interdiction d'exercer toute activité en lien avec les chiens pendant 5 ans. L'affaire est
mise en délibérée au 24 mars prochain.
Source : http://www.paris-normandie.fr/index.php/cms/13/article/306204/__Je_me_suis_laisse_deborder__