Lancel : Sac Brigitte Bardot...


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Demain est un grand jour pour Lancel. Les vitrines de tous ses magasins vont revêtir un ensemble vichy et c’est à travers un œilleton que les clients pourront, pour la première fois, apercevoir le Brigitte Bardot, le sac noué à devenir l’un des grands classiques de la marque, avec le Premier Flirt et l’Adjani. L’événement exigeait une communication à sa mesure. Pendant des semaines, le Bardot est allé de mensuel en hebdomadaire, en taxi (métro interdit), incognito dans une grande poche rouge et dorée. Les rédactions avaient la formelle interdiction de le « shooter »… qu’elles ont pour beaucoup outrepassée. Seules deux photos du fameux sac ont été mises à la disposition de la presse. On les a vues ces dernières semaines dans Gala, L’Express Style, Grazia… Et la plupart des journalistes ne disposaient que de quelques minutes pour palper l’objet, l’examiner, l’essayer.
Si Lancel a multiplié les mystères, c’est que l’enjeu est capital : après Isabelle Adjani, le maroquinier s’attaque à la muse absolue. C’est à Leonello Borghi (ex-Armani et Ralph Lauren), le directeur artistique nommé en janvier dernier, que la marque a confié cette tâche ardue. L’exercice, type portrait chinois, s’apparentait à un défi anthropomorphique. Le jeune styliste a donc aussi été missionné pour expliquer aux journalistes sa démarche artistique.
Dans le bar d’un hôtel parisien, fin mai, le designer italien ouvre son carnet d’inspiration, d’un air convaincu. « Il a fallu que je me plonge dans des milliers de photos pour faire des choix d’allures et de traits de caractère », explique-t-il dans un français parfait. Comme l’actrice est connue pour avoir de la personnalité, on le croit quand il raconte : « Brigitte s’est investie à toutes les étapes de la création. Elle appelait, jour et nuit, pour donner une idée, apporter telle précision. »
![]() « Il me ressemble parce qu’il fait la moue, est à la fois tendre et inattendu et ne se galvaude pas n’importe où. C’est mignon d’être un porte-secret », nous confie de son écriture ronde Brigitte Bardot. |
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Quand Bardot inspire Lancel
Une poche extérieure inspirée du décolleté
Dessins et photos à l’appui, le DA nous montre les ressemblances entre sa création et l’icône des années 1960, n’hésitant pas, pour les besoins de sa démonstration, à mettre Bardot en
pièces. Ses longs cheveux blonds deviennent des pompons qui pendent de chaque Enfin, comme sa muse aime la musique, le BB se pare aussi d’une bandoulière de guitare et d’une ceinture bohémienne. « Il me ressemble parce qu’il fait la moue, est à la fois tendre et inattendu et ne se galvaude pas n’importe où. C’est mignon d’être un porte-secret », nous confie de son écriture ronde Brigitte Bardot, qui n’utilise pas Internet. « C’est une femme très sauvage et sensuelle. Son sac ne pouvait pas être une boîte carrée et dépouillée ! », s’exclame Leonello Borghi. L’Adjani étant rectangulaire, quelles conclusions en tirer ? À l’intérieur, c’est l’univers de l’actrice que l’on retrouve. Le vichy rose vif de la doublure, la fameuse marguerite en métal, qui accompagne la signature de Bardot encore aujourd’hui. Tandis que les poches intérieures s’appellent place des Lys, Madrague… Comme en écho, Lancel vient d’ailleurs d’ouvrir sa première boutique à Saint-Tropez. À deux pas de chez l’actrice, pour que les deux Bardot ne se perdent pas de vue. Mais surtout, surtout, si le sac est fidèle à l’ardente alliée des animaux, c’est parce qu’il n’est évidemment pas en cuir. Quelle incohérence, sinon ! Le BB existe en deux versions : l’une en tweed (coton biologique), l’autre en alcantara, une fibre synthétique souple conçue à base de polyester. Les finitions sont en cuir… de synthèse. Même les couleurs ont été élaborées avec des teintures à base de fruits et de légumes. « J’espère de tout mon cœur qu’il sera un sac “nouvelle vague”, qui donnera un exemple à la mode, afin qu’on en termine avec les crocodiles, les serpents et le cuir en général dans la maroquinerie », poursuit Bardot dans sa lettre au Figaro. Mais l’éthique a un prix (à partir de 680 euros pour le modèle tweed, 880 euros en alcantara), car la mise au point des matières de synthèse coûte cher. Peu importe, avec le BB, Lancel a l’intention de s’installer dans la cour du club fermé de la très haute maroquinerie.
Source : http://madame.lefigaro.fr/mode/en-kiosque/2903-quand-bardot-inspire-lancel/2 |