Les associations de protection animale tirent la sonnette d'alarme

Publié le par Ricard Bruno

 

Ardennes. En l'absence de refuge départemental et face au manque de familles d'accueil dans les Ardennes, les associations doivent placer en urgence les animaux maltraités dans d'autres départements. Pire, ils doivent parfois se résoudre à les laisser chez leur propriétaire.

UNE pénurie dont on ne pouvait imaginer l'ampleur. Les associations de protection et de défense animale l'assurent, il devient quasi-impossible de trouver des familles d'accueil dans les Ardennes.
Ces dernières sont sollicitées avant adoption pour accueillir en urgence des chiens ou chats extraits de chez leurs propriétaires maltraitants.
Des placements dont la durée varie de quelques jours à plusieurs mois, le temps qu'une adoption puisse avoir lieu.
Ces extractions font suite à une enquête souvent lancée après dénonciation. Elles interviennent « trois à quatre fois par semaine », assure Dominique Crasso, enquêtrice bénévole à La Lisa.


L'association carolo a vu le nombre d'extractions exploser : « 150 il y a deux ans, 200 l'année dernière », se remémore Sabrina, présidente de la Lisa.
Dans ces conditions, le nombre de familles bénévoles, environ une dizaine, ne suffit plus à contenir l'afflux toujours croissant de chiens « extraits ».
« C'est le parcours du combattant », lance Françoise Renerte, enquêtrice à la Fondation Brigitte Bardot.
Conséquence, les associations en arrivent à faire appel à la solidarité à l'extérieur du département, via le réseau social Internet Facebook.
« Dernièrement, on a extrait un dogue argentin. Il était attaché depuis deux ans à un radiateur et battu par son propriétaire. Il fallait qu'on intervienne. Eh bien, impossible de trouver quelqu'un pour le prendre dans les Ardennes. On l'a placé pendant quinze jours chez une professionnelle (pension). Il y a une association du Pas-de-Calais qui a réussi à nous trouver une famille. Du coup, on l'a emmené dans le Nord ! »

Un refuge départemental ?


Des déplacements ou du covoiturage qui ont un coût. Pris en charge par les associations la plupart du temps, il arrive néanmoins que ce soit les bénévoles qui mettent la main à la poche. Une obligation morale pour Dominique Crasso.
Pire, les enquêteurs sont même réduits à laisser les animaux chez leurs propriétaires, sauf extrême urgence : « On essaie de les raisonner, même de les menacer. C'est un déchirement, mais que voulez-vous qu'on fasse d'autre ? On n'a pas de point de chute », avoue Françoise Renerte.
Hormis les dépannages de la SPA qui accueille parfois des animaux dans son refuge à Cliron, les protecteurs font face à un mur. Impossible de confier l'animal aux fourrières municipales car celles-ci n'acceptent que les animaux errants.
Or les propriétaires signent un acte d'abandon, avant de céder leurs droits sur l'animal à l'assoce. De ce fait, ces chiens ont un propriétaire légal.
Une solution semble toute trouvée, la création d'un refuge départemental. Un vieux serpent de mer qui semble être tombé dans les oubliettes.
Aujourd'hui, on parle beaucoup plus volontiers d'un refuge intercommunal à créer par les villes de Sedan et Charleville-Mézières.
Des projets qui se font tant attendre que la Lisa tente de son côté de construire son propre refuge. Chacun fait comme il peut, avec les moyens du bord.

Source : http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/les-associations-de-protection-animale-tirent-la-sonnette-dalarme

Publié dans le web en parle

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