Nimes. Henri-Jean Servat : « Bardot a bouleversé les codes »
Henri-Jean Servat a réalisé une biographie de Brigitte Bardot
ENTRETIEN
Pourquoi avoir commis une biographie sur Bardot ?
Je n'avais pas envisagé de réaliser une biographie. Mais il y a eu l'exposition (à Boulogne-Billancourt jusqu'au 7 mars) pour
laquelle j'ai réuni beaucoup de documents dont bon nombre inédits. Ensuite m'est venue l'idée du livre. Je ne voulais pas un catalogue d'exposition mortifère. Je voulais un ouvrage vivant qui
montre des choses inédites. Apparemment le public apprécie puisque nous en sommes à près de trente mille exemplaires vendus et 95 000 personnes ont vu l'expo.
Comment a-t-elle réagi à cette idée ?
Dans un premier temps, elle a trouvé cela étrange, puis elle a accepté. Elle a d'ailleurs découvert des photos qu'elle ne connaissait
pas.
Où avez-vous
déniché les documents de l'ouvrage ?
J'ai la chance de connaître de nombreux acteurs. Ainsi Alain Delon m'a donné une superbe photo où l'on voit Romy Schneider et Brigitte Bardot. Une lettre m'a été prêtée par Carla
Bruni.
Brigitte Bardot a-t-elle prêté des choses personnelles ?
Non, pour la simple raison qu'elle ne possède pratiquement plus de souvenirs. Lorsqu'elle a décidé de créer sa Fondation
Bardot, comme elle avait besoin d'argent, elle a vendu énormément de choses. Chez elle, à Saint-Tropez, c'est surprenant, mais il n'y a pas une photo d'elle. C'est émouvant, elle n'a rien
gardé.
Comment expliquez-vous le phénomène Bardot ?
BB éclôt avec Roger Vadim. C'est au départ une fille du XVI e arrondissement de Paris avec une éducation stricte. C'est l'époque
d'Edwige Feuillère, de René Coty, d'une France conformiste. Elle déboule avec l'insolence de sa beauté et l'irrespect de sa jeunesse. Et on se crée toujours contre quelque chose. C'est une
sauvageonne qui bouleverse les codes de l'époque.
Comment a-t-elle résisté à ce qui s'apparenterait aujourd'hui à une "Bardotmania" ?
Contrairement à ce qu'on pense, ce n'est pas une poupée qui danse comme une conne. Elle a
réfléchi sur la société, même si parfois elle s'est trompée. Elle défend les animaux, c'est quelqu'un de très humain. Elle le dit : "J'ai arrêté le cinéma car je ne voulais pas finir comme Romy
Schneider ou Marylin Monroe".
rdot, la légende", éditions Hors collection.
Source : http://www.midilibre.com/articles/2010/01/30/NIMES-Henri-Jean-Servat-Bardot-a-bouleverse-les-codes-1092119.php5