Les images d’un lion squelettique dans un zoo au Bangladesh provoquent l’indignation des internautes
Les zoos sont des lieux qui ont toujours suscité des débats sur la moralité et l’éthique de la détention d’animaux sauvages en captivité. Le cas récent d’un zoo au Bangladesh semble confirmer cette prémisse avec encore plus de force.
Une image qui a provoqué l’indignation des visiteurs du zoo de Comilla au Bangladesh est devenue virale sur les réseaux sociaux.
C’est la vidéo d’un lion en cage dont l’apparence est déplorable. Juboraj est le nom de cet animal de 18 ans qui, alors qu’il est clair qu’il est malade, mal nourri et squelettique, était jusqu’alors toujours exposé au public, avait rapporté La Vanguardia.
L’indignation des visiteurs les a amenés à dénoncer la condition lamentable dans laquelle se trouve le lion et l’indifférence des responsables du centre qui continuent à exposer un animal présentant d’évidentes difficultés à se lever et à bouger normalement.
En réponse aux plaintes déposées à leur encontre, les autorités du zoo affirment que le lion est dans un état de santé critique lié à son âge avancé. Toutefois, cela n’empêche pas Juboraj de vivre dans un enclos sale, derrière les barreaux, sans recevoir aucun traitement pour soulager ses souffrances.
Certains visiteurs ont demandé au zoo de faire le nécessaire pour le soigner et de le nourrir davantage. Grâce à ces demandes, l’animal reçoit actuellement des médicaments par le biais de fléchettes tirées par les gardiens du zoo.
D’après le journal El Ciudadano, il y a une pétition qui a déjà recueilli plus de 56 000 signatures demandant au président du Bangladesh, Abdul Hamid, d’enquêter sur les conditions de vie du lion.
Il est écrit dans la pétition : « Juboraj le lion meurt de faim au zoo de Comilla au Bangladesh. Il passe la plupart de ses journées sans bouger et mange rarement. Il n’est plus exposé au public pour que son corps extrêmement maigri ne dérange plus le public, mais il est toujours dans un état de santé critique. »
Le zoo et le jardin botanique ont été construits en 1985 sur un site de 410 hectares.
Le Zila Parishad est responsable de la gestion de ces deux établissements, mais un bail est payé à la ville de Comilla pour le zoo et le jardin botanique, selon le journal Dhaka Tribune.
Interrogé sur l’état du lion, Sonjoy Kumar Bhowmik, directeur exécutif de Comilla Zila Parishad, a déclaré : « Juboraj est dans un état critique. Nous avons fait appel à des vétérinaires pour son traitement. Cependant, ils ont signalé que la moyenne de vie d’un lion est de 14 ans, alors que Juboraj en a déjà 18. Nous l’avons ramené du zoo de Chittagong il y a 18 ans. »
Pour sa part, le conservateur du zoo de Dhaka, le docteur SM Nazrul Islam, a déclaré : « Nous avons appris que le lion était malade il y a quelques mois et nous n’avons pas d’autre choix que de le laisser vivre. »
« La meilleure chose que nous pouvons faire pour le lion, c’est de créer un conseil médical et de le garder sous surveillance spéciale à l’hôpital vétérinaire central d’Alauddin Road », a-t-il ajouté.
Monirul H. Khan, professeur adjoint du département de zoologie de l’université de Jahangirnagar, a affirmé que les autorités du zoo devraient garder l’animal malade isolé.
« Je n’ai aucune objection à euthanasier un animal captif qui est dans un tel état, mais cela pourrait heurter les sentiments des gens qui désapprouvent cela. Par conséquent, la meilleure solution est de l’isoler. En outre, le lion malade peut être porteur de plusieurs maladies contagieuses. L’isolement peut donc empêcher la propagation de ces maladies à d’autres animaux du zoo », a-t-il affirmé.
Le zoo de Comilla : un royaume solitaire
L’état général du zoo de Comilla n’est pas si différent de celui de Juboraj. La plupart des cages restent vides, comme s’il s’agissait d’un établissement abandonné.
En plus de Juboraj, le zoo a huit singes, trois volailles et trois cerfs. La population locale se plaint que l’endroit est souvent inondé par des averses et que la fréquentation diminue d’année en année, a rapporté Dhaka Tribune.
Ali Akbar Masum, l’ancien président du Comité Comilla Sachetan Nagorik, a déclaré que « l’état déplorable du zoo dans une ville aussi importante que Comilla est quelque chose d’inattendu. Le zoo doit être rénové et d’autres animaux et oiseaux doivent être exposés », a-t-il déclaré.
Raihan Hasnat, l’un des locataires du zoo, a déclaré à Dhaka Tribune : « Nous devons compter sur une dépense annuelle qui comprend le prix de location et le coût de la nourriture donnée aux animaux, mais la fréquentation est faible car nous n’avons pas beaucoup d’animaux à exposer, nous sommes en difficulté. »
Juboraj vit dans un enclos minuscule, il a une silhouette squelettique et sa colonne vertébrale est si près de la peau que les visiteurs pouvaient compter ses vertèbres une par une. Exactement comme avec ses côtes.
Dans la vidéo, qui est devenue virale ces derniers jours, on peut voir comment l’animal mourant, après s’être levé avec difficulté, marche lentement quelques pas pour finalement retourner se coucher.