Paris : les bœufs du jardin d’acclimatation recueillis par Brigitte Bardot
Ils ont grandi avec deux générations de visiteurs du jardin d’acclimatation (XVIe), menant leur tranquille vie de bovins dans un enclos de nature aux portes de Paris. Ce mercredi soir, pour la première fois depuis 19 ans, Pipo et Pacha ont pris la route… et leur retraite. Direction la Normandie, non loin de la Mare Auzou, le tout premier refuge créé dans l’Eure par Brigitte Bardot, il y a 25 ans pour y recueillir les animaux d’élevages sauvés des abattoirs ou de l’abandon de leurs éleveurs. Aujourd’hui, les différents refuges ouverts par la Fondation accueillent 700 bovins, rescapés d’un probable trajet direct pour l’abattoir. « Nous avons aussi un millier de moutons, 300 chèvres et 150 cochons, auxquels nous garantissons une retraite à vie », souligne Romy Turpin, responsable juridique de la Fondation, et chargée des animaux de ferme.
A quelques semaines d’engager les grands travaux de sa « métamorphose » annoncée, le plus ancien parc de loisirs français a fait appel à la Fondation Brigitte Bardot pour accueillir les deux bœufs de sa ferme pédagogique, qui ne reviendront pas après transformation. « Tous les parcs ou les éleveurs ne se préoccupent pas de trouver une solution pour leurs animaux, donc c’est une bonne chose », note Romy Turpin.
Mais que deviendront les autres ? La plupart ont été provisoirement confiés à d’autres parcs et reviendront d’ici le mois d’avril, pour la réouverture. « La ferme continuera d’exister et va même s’améliorer, mais il n’y aura plus de gros animaux », explique Christophe Jalladeau, qui pilote l’équipe de soigneurs du jardin parisien (géré par LVMH propriétaire du Parisien). La ferme qui compte aujourd’hui environ 300 bêtes à poils et à plumes, retrouvera ses 150 canards, ses chèvres, ses lapins etc., mais « les deux aurochs sont partis dans la région Nantaise, dans des parcs où ils resteront définitivement, et seulement 2 des 4 ânes reviendront », confirme Christophe Jalladeau. « L’idée du futur jardin, c’est de créer des espaces thématiques, par exemple l’un sera dédié à la biodiversité mondiale, et la volière rénovée accueillera beaucoup d’espèces exotiques. Un autre espace sera consacré au monde rural. Nous aurons par exemple des petits moutons d’Ouessant, les lapins auront de vrais enclos et non plus des clapiers, et tous les animaux bénéficieront d’un double enclos, pour qu’ils puissent s’y réfugier mettre en retrait ».
A la lisière du Bois de Boulogne, les 20 ha d’espace vert garderont bien leur rivière enchantée, leur petit train si bucolique, leurs attractions traditionnelles et leurs enclos d’animaux de ferme, mais le site remodelé sur le thème « Paris nature », qui a attiré 1,8 million de visiteurs en 2016 prévoit de rendre sa place à la nature.