Maltraitance animale présumée à Auffargis : le procureur requiert deux ans de prison avec sursis contre l'éleveur
Après quatre renvois, l’éleveur d’Auffargis poursuivi pour maltraitance animale a été entendu par le tribunal judiciaire de Versailles lundi 7 mars, pendant plus de trois heures en soirée.
Mis en cause par une ancienne apprentie et une voisine entendues comme témoins, l’éleveur a nié la majorité des infractions qui lui sont reprochées, expliquant qu’il était « noyé sous les aspects administratifs » à cette époque et que la DDPP « exagérait » les faits.
Le procureur requiert deux ans de prison avec sursis pour le délit d'abadon d'animaux, avec interdiction de détenir des animaux et d'exercer des activités professionnelles en lien avec les animaux.
La défense demande la relaxe, et la restitution des bovins actuellement confiés à la Fondation Brigitte Bardot.
Le délibéré sera rendu le 11 avril.
Pour rappel, l’affaire débute en juin 2017, lorsque la Direction départementale de la protection des populations des Yvelines (DDPP) est destinataire « d’un signalement téléphonique évoquant de la maltraitance sur les animaux détenus au sein de l’exploitation », rapporte un procès-verbal de la DDPP, effectué suite à un contrôle de l’exploitation le 5 octobre 2018. Selon ce document, les signalements se sont multipliés entre juin 2017 et janvier 2018. Ils mettaient en avant « la présence de cadavres de bovins dans cette exploitation », ainsi que « des animaux malades et en incapacité de se lever, très maigres, poil piqué, ne recevant pas une alimentation de qualité ». D’autres contrôles ont été réalisés après de nouveaux signalements.
En décembre 2018, la DDPP a retiré une trentaine de vaches de l’exploitation. Des cadavres d’animaux avaient été retrouvés sous la paille. La DDPP, appuyée par la Fondation Bardot, a également procédé au retrait de 65 autres bovins, le 6 février 2019. La fondation Brigitte Bardot a déposé plainte le 30 avril 2019, tout comme L214 et la DDPP. En août 2019, l’éleveur avait de son côté été entendu par la gendarmerie, suite à une enquête.
Multiples renvois. Pour rappel, quatre renvois ont été prononcés, avant que l'affaire ne soit jugée, ce lundi 7 mars 2022. Le 26 mai 2020, l’audience avait été reportée une première fois à cause de la situation sanitaire. Le 27 octobre 2020, un renvoi du juge unique avait été demandé devant la formation collégiale. Le 17 mai 2021, le procès n’a pas eu lieu, car l’avocat de l’éleveur était absent (cas contact au Covid-19). Enfin, un quatrième renvoi avait été prononcé pour ce dossier, ce lundi 15 novembre, pour un problème de procédure.