800 lémuriens dans le couloir de la mort à Mayotte!
Depuis de nombreuses années une association locale tente de préserver les lémuriens de Mayotte. Mais, par manque de moyens et de conseils, les animaux se sont reproduits au point d'être considérés comme des nuisibles...
Ils seraient aujourd’hui plus de 800 sur un îlot de 84 hectares (mais concentrés sur une zone d'environ 5 hectares), îlot désormais classé réserve naturelle.
En janvier 2012, la Fondation Brigitte Bardot intervenait auprès des autorités afin de dénoncer un projet d'euthanasie des animaux... Intervention rejetée par le CNPN (Conseil National de Protection de la Nature) qui adoptait, le 3 février, un avis demandant le retrait de la totalité des lémuriens présents sur l'îlot M'Bouzy.
Devant cette attitude irresponsable du CNPN, la pression exercée par le ministère de l'Ecologie et, malheureusement, l'incapacité des intervenants locaux à œuvrer ensemble pour une gestion "humaine" et efficace des animaux, la Fondation Brigitte Bardot s'est rendue à Mayotte pour tenter de relancer le dialogue et soutenir des solutions qui permettront la sauvegarde des lémuriens et de la biodiversité de l'îlot dans sa globalité.
Cette sous-espèce endémique à Mayotte est fortement menacée puisqu'elle est passée sur Grande-Terre, île principale de Mayotte, de 45 000 à 18 000 individus en 10 ans !
Après avoir étudié la situation de terrain et les capacités locales à gérer le phénomène de surpopulation des lémuriens présents sur l’îlot (à l’inverse de Grande-Terre où la population est menacée du fait de l’exploitation incontrôlée des habitats), la Fondation Brigitte Bardot a estimé qu’un plan d’action pouvait être mis en place, dans un premier temps pour circonscrire l’impact des lémuriens présents en limitant leur reproduction, puis en déplaçant certains groupes dans des espaces donnés, appropriés aux besoins de l’espèce, pour supprimer les nuisances supposées des makis sur la flore et la faune de l’îlot.
Durant 2 jours de mission, la Fondation a pu rencontrer les associations locales qui gèrent la situation des lémuriens de M'Bouzi, mais aussi les naturalistes qui interviennent dans le cadre de la réserve naturelle de l'îlot, ainsi que la Direction de l'Environnement et le Préfet de Mayotte. A l'issue de ces rencontres, voici le plan d'action présenté au Préfet (extrait) :
- Contraception des femelles : la priorité numéro 1 puisqu’elle doit intervenir avant la période de reproduction des lémuriens (à partir de mai). Cela nécessite la réalisation de cages/pièges qui devront être placées, au plus vite, sur l’îlot puis la préparation de l’intervention proprement dite (commande des produits vétérinaires, accès du personnel habilité à faire une injection intra-musculaire, y compris par seringue hypodermique pour les lémuriens les moins accessibles, etc.),
- Translocation de lémuriens : nous travaillons actuellement à la recherche de sites appropriés pour l’accueil des animaux les plus imprégnés (en métropole ou à l’étranger) sans rejeter l’option d’une translocation expérimentale de petits groupes sur Grande-Terre.
En outre, la FBB demande le maintien sur l'îlot des lémuriens âgés, les plus dépendants, qui sont estimés à 200 individus et qui devraient disparaître naturellement d'ici 3 à 5 ans.
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