C’est ce qui ressort du sondage « Les Français et l’étourdissement des animaux avant leur abattage », réalisé par l’IFOP du 8 au 10 décembre 2009 pour le compte de la Fondation Brigitte
Bardot, de l’Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, de la Société Nationale pour la Défense des Animaux et de l’Association Stéphane Lamart.
Il y a quelques jours, l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) a présenté son premier rapport d’expertise sur la douleur animale. Dans le domaine de l’abattage rituel, il ressort
une grande variabilité pour la perte de conscience des bovins, après la saignée, pouvant aller jusqu’à 14 minutes lors de la formation de faux anévrismes qui concerneraient, toujours d’après le
rapport d’expertise de l’INRA : « 17 à 18 % des animaux lors d’abattages musulman (halal) et juif (shechita) ».
Cette durée excessive durant laquelle l’animal, égorgé, reste conscient et sensible à la douleur s’explique aussi parce que la saignée épargne la moelle épinière, les artères et les veines
vertébrales qui restent intactes et continuent d’irriguer le cerveau.
D’après la Fédération des vétérinaires d’Europe : « l’abattage des animaux sans étourdissement préalable est inacceptable en toute circonstance ». Pourtant, si la réglementation
européenne impose, depuis 1974, l’étourdissement des animaux avant leur abattage, une dérogation est toutefois accordée pour les animaux tués dans le cadre de l’abattage rituel qui sont égorgés,
en pleine conscience, sans avoir été étourdis auparavant.
C’est pourquoi, quatre associations de défense des animaux ont souhaité connaître l’avis des Français sur cette dérogation via un sondage* réalisé, du 8 au 10 décembre 2009, par l’IFOP.
Le résultat de ce sondage est sans appel : les Français désapprouvent à 72 % la dérogation de ne pas étourdir les animaux avant leur abattage.
Cette position rejoint celle du Dr Dalil Boubakeur, Recteur de l’Institut musulman de la Grande Mosquée de Paris, qui a déclaré à plusieurs reprises que l’Islam
n’est pas hostile à l’étourdissement dès lors que ce dernier est réversible.
Cette réversibilité a été démontrée par l’Académie vétérinaire de France qui, dans son rapport « sur le degré de réversibilité de l’étourdissement des animaux d’abattoir tel qu’il est
pratiqué en France » indique que : « l’étourdissement électrique des animaux de boucherie, et notamment des ovins, est réversible s’il est correctement appliqué ».
Le 8 décembre dernier, la Vice-Première ministre du gouvernement belge a déclaré devant la chambre des députés : « il est indéniable que l’étourdissement avant l’abattage contribue à
réduire la souffrance des animaux. Mon objectif est dès lors de généraliser cette pratique à tous les abattages ». C’est également ce que souhaitent les Français dans leur grande majorité et
c’est pourquoi les quatre associations partenaires demandent, au gouvernement, d’imposer l’étourdissement des animaux avant tout type d’abattage car, comme l’a déclaré très justement le
Dr Dalil Boubakeur, c’est aux autorités publiques de définir la réglementation susceptible de s’imposer dans la pratique de l’abattage rituel.
Un autre enseignement du sondage réalisé par l’IFOP est que les Français sont seulement 24 % à accepter de consommer de la viande issue d’un animal abattu sans étourdissement préalable alors
que, d’après le rapport du COPERCI (comité permanent de coordination des inspections), 80 % des ovins seraient égorgés en France sans étourdissement préalable.
Même si le ministère de l’Agriculture tente, de son côté, de minimiser ces chiffres à 48 %, il n’en demeure pas moins vrai que la généralisation de l’abattage rituel et sa distribution dans
le circuit classique, sans aucune indication, est inacceptable et constitue une tromperie pour le consommateur.
Enfin, 59 % des Français sont opposés aux abattages rituels pour des fêtes religieuses car ils jugent inutile de faire souffrir des animaux.
Il y a quelques jours, lors du sacrifice de l’Aïd-el-Kebir, les militants qui se trouvaient sur des sites d’abattage ont pu témoigner des conditions indignent de ces sacrifices rituels qui, en
outre, ne répondent pas aux mesures les plus élémentaires qui doivent être prises lors de la mise à mort d’un animal.
Il n’est pas question de stigmatiser telle ou telle pratique religieuse, telle ou telle communauté, mais seulement de dénoncer la cruauté et la barbarie qui s’exercent aujourd’hui encore à
l’encontre des animaux. C’est pourquoi, il est urgent d’éviter toute souffrance inutile en imposant l’étourdissement des animaux lors d’un abattage rituel comme les réglementations nationales et
européennes l’imposent déjà à tout autre type d’abattage.
A défaut de pouvoir sauver l’animal (ce qui reste, bien évidemment, notre objectif), il est urgent de mettre un terme à la longue et douloureuse agonie des bêtes au moment de leur abattage. C’est
le minimum que nous sommes en droit d’attendre et d’exiger.
* Les Français et l’étourdissement des animaux avant leur abattage – Sondage IFOP réalisé du 8 au 10 décembre 2009 sur un échantillon de 1015 personnes, représentatif de la population française
âgée de 18 ans et plus, pour le compte de la Fondation Brigitte Bardot, de l’Œuvre d’Assistance aux Bêtes d’Abattoirs, la Société Nationale pour la Défense des Animaux et l’association Stéphane
Lamart.
Source :
http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article6758