Sa moue boudeuse a bouleversé la France conservatrice des années 50 et 60. Encore aujourd’hui, sa réplique « Et mes fesses, tu les aimes, mes fesses ? » dans Le Mépris
résonne dans les esprits. A la fois femme enfant et femme fatale, Brigitte Bardot a fait l’effet d’un raz-de-marée lorsqu’elle est
apparue en bikini sur la Croisette en 1953. Elle avait 19 ans.
Celle qu’on appellera plus tard BB naît le 28 septembre 1934 à Paris. De ses parents bourgeois, elle reçoit une éducation stricte et néanmoins artistique. A 15 ans, elle devient l’égérie du
magazine Elle qui lui offrira de nombreuses couvertures. La même année, elle rencontre Roger Vadim, un réalisateur de sept ans son aîné. Démarre alors une longue histoire d’amour,
contestée par les parents de la jeune fille. Elle devra attendre 18 ans et l’autorisation de son père pour se marier.
BB fait ses premiers pas au cinéma en 1952 dans Le Trou normand aux côtés de Bourvil. L’année suivante, elle est remarquée au Festival de Cannes. Fraîche et rayonnante, la starlette
attire tous les photographes de la Croisette et tourne la tête de Kirk Douglas, qui lui propose de l’emmener aux Etats-Unis. Fidèle à la France, elle refuse.
C’est en 1956 qu’elle connaît la consécration. Son mari, Roger Vadim, lui offre le premier rôle dans Et Dieu… créa la femme. Elle joue une sublime créature aux mœurs libérées. Censuré
outre-Atlantique, le film connaît d’abord une sortie discrète en France puis un succès phénoménal. BB quitte Vadim pour Jean-Louis Trintignant, son partenaire dans Et Dieu… créa la
femme.
Muse de Gainsbourg
Devenue star, Brigitte Bardot influence la mode. Grâce à elle, minijupes, bikinis, motifs vichy et choucroute sur la tête connaissent leur heure de gloire. Proie favorite des paparazzi, BB
inonde, malgré elle, les médias. La moitié des Français est choquée par ses formes scandaleuses, les autres ne résistent pas à sa beauté arrogante.
En 1959, elle rencontre un nouvel acteur, Jacques Charrier, qu’elle épouse la même année. La naissance de son fils, Nicolas, fait la une. Au terme d’un tournage éprouvant avec Henri-Georges
Clouzot et sous la pression des journalistes et des fans, BB fait une tentative de suicide en 1960. Vivant comme une bête traquée, elle commence à se soucier de la cause animale en militant
pour une mort indolore dans les abattoirs.
En 1963, elle tourne dans Le Mépris de Jean-Luc Godard, puis donne la réplique à Jeanne Moreau dans Viva Maria ! de Louis Malle. Elle épouse en 1966 le milliardaire
Gunter Sachs et devient la muse de Serge Gainsbourg. Le chanteur sulfureux écrit pour elle ses plus grands tubes (Harley Davidson, Bonnie & Clyde ou encore Comic
strip).
Grâce à l’admiration que lui voue Charles de Gaulle, BB prête ses traits au symbole de la France, Marianne, en 1968. Cinq ans plus tard et après quelques autres succès (L’Ours et la poupée,
Boulevard du rhum…), elle décide de mettre un terme à sa carrière cinématographique pour se consacrer à la défense animale après avoir trop souffert de sa célébrité.
Après les projecteurs…
Brigitte Bardot commence à s’intéresser à la défense des animaux alors qu’elle est en pleine gloire. Mais elle ne s’y consacre à temps plein qu’à partir de la fin des années 70, après avoir mis
sa carrière artistique de côté. En 1986, elle fonde son association, destinée à protéger les animaux sauvages et domestiques. La Fondation Brigitte Bardot intervient partout dans le monde grâce
à 600 enquêteurs et différentes structures d’accueil. Outre son combat pour les animaux, Brigitte Bardot fait parler d’elle en raison des opinions qu’elle arbore. Dans son livre, Un cri
dans le silence, publié en 2003, elle s’en prend aux enseignants, chômeurs, homosexuels, musulmans et sans-papiers. Elle est condamnée en 2004 pour propos racistes. Quatre ans plus tard,
Brigitte Bardot récidive dans une lettre publique adressée à Nicolas Sarkozy. Elle est condamnée pour incitation à la haine raciale.
FILMOGRAPHIE SÉLECTIVE
1952 Le Trou normand, de Jean Boyer, avec Bourvil.
1955 Cette sacrée gamine, de Michel Boisrond.
1956 Et Dieu… créa la femme, de Roger Vadim, avec Jean-Louis Trintignant.
1958 En cas de malheur, de Claude Autant-Lara, avec Jean Gabin.
1962 Le Repos du guerrier, de Roger Vadim, avec Robert Hossein.
1963 Le Mépris, de Jean-Luc Godard, avec Michel Piccoli.
1963 Une ravissante idiote, d’Edouard Molinaro, avec Anthony Perkins.
1965 Viva Maria ! de Louis Malle, avec Jeanne Moreau.
1970 L’Ours et la Poupée, de Michel Deville, avec Jean-Pierre Cassel.
1971 Boulevard du rhum, de Robert Enrico, avec Lino Ventura.
1971 Les Pétroleuses, de Christian-Jaque, avec Claudia Cardinale.
1972 Don Juan 73 ou si Don Juan était une femme, de Roger Vadim, avec Robert Hossein.
SES PRINCIPALES CHANSONS
Moi je joue
Harley Davidson
Tu veux ou tu veux pas
Bonnie & Clide, en duo avec Serge Gainsbourg
Coquillages et crustacés
Je t’aime, moi non plus, en duo avec Serge Gainsbourg
Comic strip, en duo avec Serge Gainsbourg
Edition France Soir du mercredi 19 août 2009