La fondation de Brigitte Bardot s’en mêle...
Quarante-cinq minutes. Voila la durée de la conversation téléphonique jeudi entre Brigitte Bardot et Corinne Flament, responsable de l’antenne d’Hirson-Thiérache de la SPA. Le coup de fil fait suite à la découverte par la SPA d’un chien à Fourmies encore vivant mais dans un état de décomposition avancé. Corinne Flament avait posté des photos choquantes de l’animal sur la page Facebook de l’association. Le post a été partagé partout en France avant de remonter aux oreilles de la fondation Bardot. « Au départ j’ai reçu un premier appel des représentants de la fondation, puis Brigitte Bardot elle-même m’a contacté », révèle Corinne Flament.
Parties civiles
La militante de la cause animale a félicité les équipes de la SPA pour leur travail, même si le chien a dû être au final euthanasié vu la gravité de ses blessures. « Elle m’a dit qu’il ne fallait pas hésiter si nous avions besoin d’une quelconque aide, même matérielle comme de la nourriture pour chien. Mais la situation financière de notre SPA est bonne », ajoute Corinne Flament. Brigitte Bardot a néanmoins promis de rembourser une partie des frais vétérinaires, lesquels peuvent être assez exorbitants. Pour l’antenne d’Hirson, ces frais oscillent entre 70 et 80 000 € par an.
Contactée ce vendredi, la fondation Bardot a confirmé avoir pris contact avec les personnes qui ont recueilli le chien à Fourmies. « En cas de procédure judiciaire, nous allons nous constituer parties civiles dans ce dossier », annonce une porte-parole. Mais les gendarmes de la compagnie d’Avesnes-sur-Helpe n’en sont pas encore là. Les militaires précisent qu’une enquête est bien ouverte, mais elle est à un stade préliminaire. L’animal devait être autopsié ce vendredi à 15 h. Si l’hypothèse des sévices est confirmée par les vétérinaires, les propriétaires du chien seront entendus. Ils pourraient être poursuivis pour acte de cruauté envers un animal domestique.
Ironie de cette triste histoire, ce chien se trouvait à la SPA avant d’être adopté. « Puis le propriétaire l’a donné à quelqu’un d’autre, puis le chien est passé de mains en mains avant d’atterrir chez ces gens à Fourmies », assure Corinne Flament. Il vivait dans une cabane au milieu d’immondices.
Dire que le sort du chien recueilli à Fourmies a ému au-delà des frontières avesnoises est un euphémisme. Le message initial posté sur le compte Facebook de la SPA d’Hirson a été partagé plus de 11 000 fois et a recueilli un total de 42 000 commentaires ! « Je reçois même des appels de Belgique », selon Corinne Flament la présidente. L’information a été reprise dans des médias nationaux, et même sur le site Internet du magazine people Closer.
De son côté, un anonyme a lancé une pétition sur change.org, afin de réclamer « justice » pour le chien qui s’appellerait Orca. « La justice doit punir sévèrement ! On doit arrêter la maltraitance envers les animaux ! », peut-on y lire. En un peu plus de 24 h, la pétition a été signée par plus de 65 000 personnes.
Malheureusement, à Fourmies, sur les réseaux sociaux en particulier, l’affaire a pris une mauvaise tournure. Sur différentes pages, les insultes et menaces violentes envers les propriétaires se sont multipliées. Un internaute dit avoir déposé plainte pour diffamation après avoir été identifié à tort comme étant le propriétaire de l’animal. « Nous avons dû lancer un appel au calme », signale Corinne Flament.