O.L. : Qu’est-ce qui vous donne le courage de vous lever tous les matins ?
B.B. : La souffrance des animaux. Vous savez sans doute que j’ai du mal à marcher. Je ne peux plus me balader, je ne peux plus nager. Mais j’ai de la chance quand je vois ce que subissent les animaux. Les dizaines de lettres que je reçois chaque jour témoignent de l’horreur dont sont encore victimes les bêtes. Du coup, je trouve que je ne suis pas à plaindre, et ça me donne un punch du tonnerre.
O.L. : Pour illustrer cet entretien, nous allons publier des photos de vous jeune puisque vous avez choisi de ne plus vous montrer aujourd’hui. Que ressentez-vous face à ces images ?
B.B. : Je ne les regarde pas. Je ne veux pas me pencher sur mon passé. Et si par hasard il m’arrive d’en voir, je me dis « tiens, elle est mignonne ». Alors qu’à l’époque, je me trouvais moche. C’est le comble du comble. J’essayais de me faire la plus jolie possible et même comme ça, je me trouvais moche. J’avais un mal fou à sortir, à me montrer. J’avais peur de ne pas être à la hauteur de celle qu’on attendait que je sois. Aujourd’hui, à mon âge, je n’en ai plus rien à foutre. Je ne veux plus séduire. Ni rien, ni personne.
O.L. : Ça ferait une jolie chute ça, Brigitte.
B.B. : Vous trouvez ? Notre petite conversation vous a plu ?
O.L. : Beaucoup et je vous remercie encore de votre patience.
B.B. : Il en faut avec vous. Et des provisions de cigarettes aussi ! Je vous embrasse de tout mon cœur.
Brigitte Bardot est à l'honneur d'une exposition "Bardot Intime", photos par Sveena Vigeveno du 30 septembre au 8 novembre à la Galerie de l'Europe, 55 rue de Seine, 75006 Paris
© Sveeva Vigeveno - Courtesy Galerie de l’Europe