La majorité en avait fait un cheval de bataille, au diapason des préoccupations de la société : le Parlement a adopté définitivement jeudi 18 novembre, via un ultime vote du Sénat quasi unanime, une proposition de loi contre la maltraitance animale.
Ce dernier vote a été acquis par 332 voix pour, une contre (celle de Nathalie Goulet, Union centriste) et dix abstentions.
Au menu figurent l’interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques et delphinariums, la fin de la vente de chiots et chatons en animalerie, et des peines durcies pour sévices ou abandon.
Il s’agit de conforter le lien entre les animaux et les hommes
, dans la lignée des législations sur les animaux depuis 1850.
La majorité LREM-Agir vante une nouvelle étape historique du combat pour la cause animale
, à l’unisson des associations de protection.
La Fondation Brigitte Bardot se félicite
La SPA a salué une avancée majeure
avec de nouvelles mesures pour mettre fin à l’instrumentalisation de l’animal en tant qu’objet
. La France n’est plus le cancre de la protection animale en Europe
, s’est félicitée la Fondation Brigitte Bardot.
Le Parti animaliste applaudit aussi, espérant que la loi ne soit que le début de mesures visant à une véritable prise en considération des intérêts de tous les animaux
.
La condition animale n’est ni une lubie d’urbains en mal de nature ni une mode passagère mais un sujet auquel un nombre croissant de Français sont sensibles
et » irréversiblement politique », avait encore clamé mardi le co-auteur de la proposition de loi Loïc Dombreval (LREM), vétérinaire de profession, lors de sa dernière adoption à l’Assemblée.
Ce très large consensus dans les deux chambres a été obtenu moyennant la mise à l’écart de plusieurs sujets de fâcherie.
La proposition de loi ne s’attaque pas à la maltraitance animale dans son ensemble
, fustigent les députés Olivier Falorni (Libertés et territoires) et Bastien Lachaud (LFI), selon qui la chasse en particulier aura été particulièrement cajolée
pendant ce quinquennat.
Beaucoup reste à faire
, notamment contre l’élevage industriel, ce qui nécessite un changement de modèle agricole
, a plaidé le sénateur écolo Daniel Salmon.
Viendra inéluctablement le jour où nous saurons débattre de questions délicates, comme certaines pratiques de chasse, comme la corrida, comme certaines pratiques d’élevage
, veut croire M. Dombreval.
Les professionnels du cirque vont se mobiliser
Principale pomme de discorde initiale, le devenir du millier d’animaux sauvages dans les 120 cirques itinérants actuels a fait l’objet d’un compromis. Il sera interdit de les présenter au public d’ici à deux ans, et de les détenir d’ici à sept ans.
Comment on va faire pour nourrir nos animaux pendant sept ans et en même temps engager une reconversion, c’est impossible
, rétorque William Kerwich, président du syndicat des capacitaires des animaux de cirque et de spectacle.
Il s’agit d’une loi arbitraire car il n’y a pas de maltraitance animale dans nos cirques
, affirme-t-il, en promettant une mobilisation
de la profession lundi.
La détention de cétacés dans les delphinariums – 21 dauphins et 4 orques en France – sera quant à elle exclue dans un délai de cinq ans.
Le gouvernement sera au rendez-vous afin d’aider cette transition
, en vue de la reconversion des personnels et pour des solutions d’accueil pour les animaux, a promis la secrétaire d’État à la Biodiversité Bérangère Abba.
La présidente de la commission des Affaires économiques au Sénat, Sophie Primas, s’est fait l’écho de la colère des professionnels envers un texte élaboré sans et parfois contre
eux. Un texte parfois dogmatique pour être médiatique
, a-t-elle taclé.
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