Interdire les exhibitions d’animaux sauvages dans les cirques itinérants et les delphinariums ; rappeler à chaque nouveau propriétaire ses obligations à l’égard de son animal de compagnie et ainsi lutter contre les abandons ; renforcer les sanctions pénales pour mauvais traitement, jusqu’à 3 ans d’emprisonnement en cas de mort de l’animal : voilà quelques-unes des mesures de cette proposition de loi, débattue jusqu’à vendredi.
Le texte, bien qu’incomplet selon l’aveu même de son rapporteur, marque néanmoins une étape importante dans la prise en compte de la question animale. Le monde associatif n’en a plus l’exclusivité. C’est un sujet de débat politique, comme en témoigne la naissance du Parti animaliste en 2016 (près de 500 000 voix aux dernières européennes, ce qui n’est pas rien) ou encore la création, la même année, d’une commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage.
La science, en faisant progresser les connaissances, notamment sur la sensibilité animale, nous rend, à notre tour, plus sensibles à ces questions. Elle donne des arguments aux considérations d’ordre éthique, et fait progresser l’idée d’un projet zoopolitique, c’est-à-dire un projet qui repense de fond en comble les relations institutionnelles entre l’homme et l’animal. Mais que disent ces évolutions de nos relations à nos semblables ? Autrement dit, l’attention que nous portons aux animaux est-elle liée à celle que nous portons aux autres humains ?