Brigitte Bardot Une très belle enfant document inédit du 11 08 2020
BB en quatre lettres, de rikiki à starlette en bikini. Ces deux premiers amours : la danse et Roger Vadim. Brigitte Bardot, partie de loin, entame sa montée vers les étoiles.
La petite Brigeton, bien loin de BB.
Appareil dentaire, lunettes, léger strabisme : enfant, Brigitte Bardot n’avait pas ce qu’il fallait pour être BB.
Brigeton, comme l’appelait son père, Ma Brizzi, comme l’appelait sa nounou, Dada l’Italiennne, naît le 28 septembre 1934 rue Viollet, dans le quinzième arrondissement de Paris.
Son père, Louis Bardot dit Pilou, industriel des Usines Bardot à l’origine d’Air Liquide, aime beaucoup la beauté féminine, énormément la poésie, totalement sa fille.
Louis Bardot utilise son surnom familial pour publier ces poèmes à compte d'auteur.
Sa mère, Anne-Marie Mucel, Toti, s’aime quand elle est regardée, s’attriste d’être une artiste contrariée, et, comme le veut la morale bourgeoise, s’attache à être une femme au foyer.
Brigitte grandit dans cette famille profondément catholique, fière d’être française.
Le fait qu’elle vienne de ce milieu privilégié lui a donné une assurance, un capital culturel qui va lui permettre de s’assumer.
Ginette Vincendeau, professeur d’études cinématographiques
Mais existe-il quelque part une formation pour devenir un phénomène international ? La petite Brigitte Bardot porte un appareil dentaire, de grosses lunettes et souffre d’amblyopie, un handicap visuel à l’œil gauche. Elle n’est pas encore blonde, ses yeux sont châtains. Ils ne soutiennent pas la comparaison avec les prunelles pervenche de Mijanou, sa petite soeur, la préférée des parents.
Je pleurais en me regardant dans le miroir - c’est vrai que j’étais laide ! Cette image ne m’a jamais quittée.
Brigitte Bardot, Initiales B.B.
Le seul miroir où elle s’aime un peu est celui du studio de danse. Celui du grand professeur russe, Boris Kniaseff, est peut-être le seul endroit au monde où la jeune Brigitte n’est pas paresseuse. Elle s’y exerce plusieurs heures par jour. Entourée de tous ses miroirs qui la reflètent mille fois de la tête aux pieds, elle se distingue des autres petits rats. Elle pourrait devenir professionnelle, peut-être même intégrer l’Opéra de Paris. Devenir une étoile.
Quand vous travaillez au quotidien votre corps, ça vous marque au fer rouge. Vous voyez tout de suite ce port de tête, cette élégance qui nous transforme, qui nous transcende. On veut acquérir une perfection – on y travaille sans cesse. On est toujours dans l’amélioration du soi, on se critique dans le miroir et c’est quelque chose qui nous prend l’âme.
Stéphane Dalle, maître de ballet au Capitole.
Les longues guêtres échauffent les jambes qui deviendront les plus connues du monde.
Les jambes s’étirent, les muscles s’allongent, le menton s’élève vers la fierté. La danse classique transforme la glaise en une statue que l’on se plait à contempler. Hélène Lazareff, la grande prêtresse du magazine ELLE, découvre la jeune beauté dont elle a tant besoin pour incarner la jeune fille moderne. Y a-t-il une seule photographie ratée de BB ?
C’est sur une couverture de ELLE que Marc Allégret la remarque et lui propose des essais pour le film du tout jeune scénariste des Lauriers sont coupés, Roger Vadim.
Commence alors un conte de fée que l’on aurait pu appeler La belle et le clochard. Quel charme chez celui qui ne ressemble à rien ni à personne, qui tranche par son rire, son insolence - et sa promesse de faire d’elle une femme !
Mes parents lui proposèrent de dîner avec nous. Je me souviens du contraste entre ce dîner bourgeois et luxueux, avec maître d’hôtel, bougies et argenterie, et la présence de Vadim en col roulé élimé et cheveux longs. Il avait l’air d’un gitan et j’en étais folle !
Brigitte Bardot, Initiales B.B.
BB et Vadim, La belle et l’intello, se marient à Paris et se pavanent sous le soleil aveuglant de Cannes. Cependant, la vraie lune de miel, celle qui fera d’eux deux stars, sera Et Dieu créa la femme.
Mais déjà BB s’ennuie…
Virginie Efira lit Brigitte Bardot.
Une série documentaire de Simonetta Greggio, réalisée par Julie Beressi.
Avec les voix de
Sonia Masson
Frédéric Bocquet
Régis Royer
Archives INA
Véronique Jollivet
Amélie Briand-Lejeune
Prise de son
Hélène Langlois
Christophe Papon
Jérémie Tuile
Alexandre Abergel
Laurent Macchietti
Mixage
Régis Nicolas
Source : France Culture