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Junior et Miguel, deux macaques de la Pinède des Singes ont échappé à l'euthanasie

Publié le par Ricard Bruno

Junior et Miguel, deux macaques de la Pinède des Singes ont échappé à l'euthanasieJunior et Miguel, deux macaques de la Pinède des Singes ont échappé à l'euthanasie
Junior et Miguel, deux macaques de la Pinède des Singes ont échappé à l'euthanasie
Junior et Miguel, deux macaques de la Pinède des Singes ont échappé à l'euthanasieJunior et Miguel, deux macaques de la Pinède des Singes ont échappé à l'euthanasie

Sur les 165 macaques de Java installés à la Pinède des Singes dans les Landes, seuls Junior et Miguel ont échappé à l'euthanasie. Une histoire rocambolesque que nous raconte Arnold Lhomme, responsable du service enquête à la Fondation 30 Millions d'Amis.

"Si Junior, 20 ans, et Miguel, 17 ans, sont encore en vie, ils le doivent à leur esprit rebelle, s'émeut Arnold Lhomme. Ce sont les deux seuls primates qui n'ont pas pu être capturés." Pourtant, au départ, la vie de ces deux intrépides, comme celle des 163 autres macaques, était en sursis. Tout commence en avril 2016, lorsque le parc animalier la Pinède des Singes à Labenne, dans les Landes, est mis en liquidation judiciaire par le tribunal de commerce de Dax. "La préfecture des Landes nous a sollicités, avec la Fondation Brigitte Bardot, pour replacer les 165 primates. Nous avions trouvé des places pour 50 d'entre eux. Puis, comme deux repreneurs, dont le zoo de Labenne, s'étaient présentés, la préfecture n'a pas retenu nos propositions", explique Arnold Lhomme.

Des singes malades mais viables

Dans un premier temps, le sort de ces singes semblait réglé, puisque le zoo de Labenne, nouveau propriétaire, souhaitait rouvrir la Pinède. Comme il s'agissait d'un parc où les animaux étaient en liberté au milieu du public, la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) a demandé des tests sanitaires plus poussés. Malheureusement, les macaques étaient positifs au virus de l'herpès B, une maladie potentiellement mortelle pour l'homme. La réouverture du parc était donc impossible. Après des tests de confirmation, la DDPP a conseillé au repreneur d'euthanasier l'ensemble des primates. "Cette maladie ne se transmet que s'il y a morsure ou griffure. Dans un zoo classique, où le public et les animaliers ne sont jamais en contact avec les animaux, ces singes pouvaient poursuivre leur vie. Il n'y avait aucune raison de les euthanasier, explique le représentant de la Fondation 30 Millions d'Amis. Une issue positive pouvait être trouvée. Malheureusement, personne ne nous a mis au courant de l'évolution de la situation. Nous avons appris l'euthanasie des primates le jour même. Bien sûr nous n'aurions pas pu tous les préserver. Mais si nous avions pu en épargner 20 ou 100, c'était autant de vies de sauvées !".

Une nouvelle vie tranquille

"Après l'euthanasie de leurs congénères, les soigneurs du zoo de Labenne ont réussi à attraper Junior et Miguel. La Fondation 30 Millions d'Amis a proposé de les accueillir dans le sanctuaire du Refuge de l'Arche en Mayenne." Le préfet a fini par valider cette décision. Les animaux ont été transférés dans ce lieu et placés en quarantaine jusqu'à mi-novembre, "non pas parce qu'ils sont porteurs du virus de l'herpès B, mais parce que c'est obligatoire lors d'un échange d'animaux entre deux parcs", détaille le responsable du service enquête. Après ce confinement, Miguel et Junior rejoindront un enclos classique où le public pourra les apercevoir. "Ils pourront y vivre longtemps en toute tranquillité", conclut, finalement rassuré, Arnold Lhomme.

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Brigitte Bardot pas tendre avec les chanteurs français

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot pas tendre avec les chanteurs français

Elle aime Julien Clerc, Cabrel, Pagny et Julien Doré. Pour le reste…

Dans le livre "Moi je joue", BB évoque ses souvenirs de chanteuse. L’occasion pour nous d’interviewer l’icône qui, à 83 ans, n’a toujours pas mis sa langue dans sa poche.

Quel regard portez-vous sur la chanson française actuelle ? Vous auriez aimé travailler avec certains auteurs d’aujourd’hui ?

Je ne crois pas. Tout est tristounet, ça manque de rythme, de joie de vivre. Sauf Julien Clerc, qui exprime encore de la passion puissante dans ses chansons. J’aime bien aussi Francis Cabrel, Florent Pagny et Julien Doré.

Que pensez-vous des musiques plus urbaines, comme le rap ?

Certains rappeurs insultent la France et leurs chansons ne me plaisent pas du tout et me choquent profondément.

"Les Inrocks" qui font leur une sur Cantat, ça vous a choquée ?

Ce type-là, je l’ignore, il me dégoûte.

Chantez-vous encore lorsque vous êtes chez vous, juste pour le plaisir ?

Non, je ne chante plus, je n’ai plus envie…

De nombreux artistes évoqués dans le livre qui ont compté pour vous ont disparu. Quel regard portez-vous sur la mort ?

Elle m’effraye car je la côtoie chaque jour pour les animaux, mais on ne peut pas y échapper. Alors il faut s’y préparer avec courage et sérénité.

Vos apparitions publiques sont devenues exceptionnelles. A quoi ressemble votre vie loin des objectifs ?

C’est une vie de travail sans relâche pour la protection des animaux. Avec l’espoir d’arriver à améliorer leur sordide sort. Une vie quotidienne dure et difficile, où la chanson n’a plus sa place.

Retrouvez l’intégralité de l’interview dans le "Ciné-Télé-Revue" de cette semaine.

Brigitte Bardot pas tendre avec les chanteurs français
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Les archives photo de Paris Match au cœur d’une expo délicieusement vintage à Paris

Publié le par Ricard Bruno

Les négatifs d’anciens numéros du magazine ont été développés en grand format pour le plus grand plaisir de nos mirettes.

 

Marilyn Monroe et l’éléphant du cirque Barnum, 30 mars 1955.

Marilyn Monroe et l’éléphant du cirque Barnum, 30 mars 1955.

Dans notre Hexagone, une poignée de magazines perdure depuis des décennies et continue encore aujourd’hui d’enchaîner les publications dans nos kiosques de quartier. Parmi ces piliers de la presse écrite qui font de la résistance, on retrouve Paris Match, hebdomadaire axé sur l’actualité et la sphère people, et ce depuis 1949. Le journalisme et la photographie étant rarement dissociables, le magazine a dû faire appel à de multiples as de la photo au fil des années, aussi bien pour ses couvertures que pour l’illustration de dossiers.

Une fois n’est pas coutume, la galerie Argentic est allée déterrer les planches-contacts en négatif de plusieurs shootings iconiques du magazine français. Exposées en grands formats, ces images d’archives ont été sélectionnées par Paris Match et montrent qu’une bonne photo peut nécessiter plusieurs tentatives. Ainsi, les travaux de quelques photographes sont mis à l’honneur, à savoir Walter Carone, Maurice Jarnoux, François Pages, Jack Garofalo, Michou Simon et Patrice Habans.

 

Avec des photos argentiques en noir et blanc retraçant les 50’s et les 60’s, cette exposition est un pur voyage dans le temps qui permet de redécouvrir des personnalités emblématiques de l’époque sous un autre angle. On croise notamment Pablo Picasso, Jack Nicholson, Brigitte Bardot en justaucorps sur les toits de Paris ou encore Marilyn Monroe, rayonnante perchée sur le dos d’un éléphant. Une expo à zieuter d’urgence à la galerie Argentic dans le 5e arrondissement parisien, puisqu’elle s’achève le 18 novembre prochain.

Brigitte Bardot, "la petite fiancée de Paris Match", 1er mai 1952.

Brigitte Bardot, "la petite fiancée de Paris Match", 1er mai 1952.

Sagan et sa Jaguar, 22 juin 1956.

Sagan et sa Jaguar, 22 juin 1956.

Sylvette David et Pablo Picasso, juin 1954.

Sylvette David et Pablo Picasso, juin 1954.

Arrivée des 24 Heures du Mans, 13 juin 1954.

Arrivée des 24 Heures du Mans, 13 juin 1954.

Sylvette David et Pablo Picasso, juin 1954.

Sylvette David et Pablo Picasso, juin 1954.

Arrivée des 24 Heures du Mans, 13 juin 1954.

Arrivée des 24 Heures du Mans, 13 juin 1954.

Brigitte Bardot, "la petite fiancée de Paris Match", 1er mai 1952.

Brigitte Bardot, "la petite fiancée de Paris Match", 1er mai 1952.

Sagan et sa Jaguar, 22 juin 1956.

Sagan et sa Jaguar, 22 juin 1956.

Marilyn Monroe et l’éléphant du cirque Barnum, 30 mars 1955.

Marilyn Monroe et l’éléphant du cirque Barnum, 30 mars 1955.

Paris Match Planches-Contacts", exposition jusqu’au 18 novembre 2017 à la galerie Argentic.

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Cet homme consacre sa vie à l’adoption de chiens âgés qui ne trouvent pas de foyer.

Publié le par Ricard Bruno

Bien que des mois se soient écoulés depuis la mort du chien de Steve Greig, ce dernier ne parvenait toujours pas à s’en remettre.

Cet homme consacre sa vie à l’adoption de chiens âgés qui ne trouvent pas de foyer.

Après un mois ou deux, j’étais toujours déprimé en y repensant.”

Cet homme consacre sa vie à l’adoption de chiens âgés qui ne trouvent pas de foyer.

“J’ai alors décidé que le seul moyen de m’en remettre serait de faire quelque chose de bien, une bonne action qui n’aurait probablement pas eu lieu s’il n’était pas mort.”

Cet homme consacre sa vie à l’adoption de chiens âgés qui ne trouvent pas de foyer.
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Brigitte Bardot : La vérité...par "Le bleu du mirroir"...

Publié le par Ricard Bruno

Brigitte Bardot : La vérité...par "Le bleu du mirroir"...
LA VÉRITÉ

Dominique Marceau est jugée pour meurtre. Son amant, Gilbert, a été retrouvée mort, assassiné. Après une tentative de suicide ratée, la voilà devant juges, jurés et procureur, forcée de se remémorer une relation intense et tragique.

Une femme en colère.

Souvent célébrés pour leurs twists et leurs retournements de situation, on oublie parfois aux détours des conversations les plus pressées de s’attarder sur la dimension sociale des films de Clouzot. Les violences, les meurtres sont une belle occasion de passer au peigne fin la société de l’époque – l’espacement dans le temps de la filmographie du réalisateur permet, qui plus est, d’en contempler différentes profondeurs, toujours à remettre dans le contexte de leur époque. En 1960, fine augure de la décennie à venir, Clouzot semble deviner déjà les confrontations générationnelles et les bourgeonnements de libertés individuelles. Ces derniers viennent de pair avec une profonde défiance de la convention. Celle de toutes les institutions, de tous les passéismes, de tous les pouvoirs et de toutes les traditions.

Pour accéder à La Vérité, le jugement. Un jugement partial mais pas partiel, où les figures de puissance de la société, mâles et blanches, font ce qu’elles savent faire de mieux : réaffirmer leur(s) diktats. Le twist, dans La Vérité, on s’en passera bien : le meurtre est là, commis. Au tribunal, avocat de la défense compris (Charles Vanel, bonheur d’humanisme et lueur d’espoir quasi-littérale), personne ne le remet jamais en question. Le vrai sujet est autre. Le vrai sujet est de savoir si Dominique, sublime Brigitte Bardot, est prête à se reconnaître coupable du seul véritable crime qu’elle a commis : avoir osé, l’espace d’un instant, remettre en question le bien-fondé des éthiques arbitraires de la société.

Qu’on ne s’y trompe pas un instant : La Vérité est dévoué entièrement à la cause de Dominique. Le choix du cadrage durant les séquences du tribunal suffisent à convaincre, la caméra constamment placée derrière les épaules de la jeune femme, le spectateur subissant de plein fouet les regards inquisiteurs d’une salle entière muée en procureur – comme si le regard glacial du préposé officiel, le glaçant Paul Meurisse, ne faisait pas déjà merveilleusement son office. Si cela n’est pas assez, Clouzot colle à la peau de Bardot. Bien au delà de la raison. Bien au delà du synopsis de son scénario. Le vrai crime, s’il doit y en avoir un, réside dans la réduction de La Vérité au romantisme de son crime passionnel.

la verite avis

Étreinte tentaculaire

La justice arrache la biographie de Dominique comme on lui arrache le cœur. Voilà donc le portrait d’une jeune femme représentante de la jeunesse et d’un anti-conformisme naissant. La confrontation prend la forme d’une rencontre amoureuse. Alors qu’il semblait promis à Annie (Marie-José Nat), sœur de Dominique, Gilbert Tellier, jeune homme moyen, musicien moyen de classe moyenne dédié à un destin pas plus anormal que la médiane de ses qualificatifs tombe amoureux de cet interdit aux yeux de biche. Un homme qu’on présente comme innocent et “bien sous tous rapports”. En réalité, un homme médiocre, possessif, jaloux, infantile jusqu’à avoir des attitudes ridicules, passives, comme de celle du retour de la virée nocturne de Bardot, comme un gamin qui attend sa mère à la sortie de l’école. Le même gamin qui gribouille le nom de son amoureuse dans son cahier de texte, ici en l’occurrence, dans son agenda.

On pourrait écrire des lignes et des lignes sur le personnage et la performance de Sami Frey, évidemment excellent. D’autres l’ont fait, d’autres le font, d’autres le feront encore. Mais l’attrait, que dit-on, l’aimant Bardot et tout ce qu’elle représente est bien trop puissant pour faire de ce médiocre individu le centre d’une réflexion autour de La Vérité. On le répète, au delà du jugement pénal, le film transforme l’amour / haine impossible entre Dominique et Gilbert comme métaphore tragique entre la révolte de la jeunesse et le poids écrasant de la société. S’amusant d’abord des codes, cette jeunesse en reste malgré elle attachée, jusqu’à ce que le poids de la culpabilité et des promesses du confort viennent à rendre l’amour et la soumission. Frey, attaché par la moelle à son petit pouvoir, n’est rien d’autre qu’un musicien raté sans sa baguette de chef d’orchestre. Il n’aime jamais vraiment, se met plutôt au défi, ne confiant ses baisers qu’à la condition d’une révérence perverse qui doit lui être rendue, fuguant du lit charnel dès son affaire terminée, chuintant ses “je t’aime” sous le bruit porcin d’un orgasme nul et égoïste.

Durant un peu plus de deux heures, La Vérité est le témoin terrible de la pureté qui s’écroule. Le poids du destin, renforcé par le montage, pèse chaque seconde un peu plus, en même temps que les ramifications et les symbolismes se multiplient et étreignent Dominique. L’image de Clouzot se retrouve peut être le mieux dans le personnage de l’écrivain bohème. Celui qui propose, au détour d’une phrase anodine, qu’il faudrait que Dominique soit jugée par les jeunes pour être comprise. Celui qui insuffle, si doute il y avait, la vérité de sa morale. Celle rangée du côté de Bardot, celle de la vie et de la liberté, qui n’engendre que musique, danse et batifolages. Le cinéma nous apprend qu’il faut apparemment 12 hommes en colère pour remettre en cause la société. Clouzot nous prouve avec merveille, poésie et tragédie qu’il ne suffit que d’une seule femme pour faire de même.

La fiche

 
LA VÉRITÉ
Réalisé par Henri-Georges Clouzot
Avec Brigitte Bardot, Sami Frey, Charles Vanel
France – Drame
Sortie : 1960
Durée : 
124 min
 
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Laurence Parisot sur la chasse à courre : "J'ai toujours été très sensible au bien-être animal"

Publié le par Ricard Bruno

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Un monde SANS CHASSE, c'est la nature qui revit !

Publié le par Ricard Bruno

Un monde SANS CHASSE, c'est la nature qui revit !
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Communiqué de la FLAC

Publié le par Ricard Bruno

Communiqué de la FLAC

Chers amis,

Grande offensive de la SPA, en partenariat avec la FLAC, contre la corrida. Le retentissement médiatique est considérable.

http://flac-anticorrida.org/spa-flac-corrida-en-justice/

Le CRAC Europe, compte tenu des nombreux soutiens de ses adhérents, renonce à se dissoudre.

http://www.anticorrida.com/lettre/grace-a-vos-nombreux-soutiens-crac-europe-reprend-lutte/

Les deux dernières lettres d'information de No Corrida.

http://nocorrida.com/2017/10/01/linc-09/

http://nocorrida.com/2017/11/01/linc-10/

Amitiés et à très bientôt dans notre combat éthique.


Thierry Hély
 Président dela FLAC
www.flac-anticorrida.org

 

>> retrouvez la FLAC sur Facebook

http://www.flac-anticorrida.org/agir/adherer/

https://twitter.com/FLACinfos

06 23 94 84 83
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Bêtes de tranchées, héros silencieux...

Publié le par Ricard Bruno

Chien testant un masque à gaz, armée britannique, 1916.

Eux aussi sont morts pour la patrie, et on les a oubliés.  Combattants à poil et à plume, ils ont sauvé  des vies et donné la leur. Chiens messagers, chats espions, chevaux transporteurs,  pigeons voyageurs... furent des soldats exemplaires.  A l’heure des commémorations, Paris Match révèle le quotidien de ces modestes bataillons.

Son nom, il le portait bien. Vaillant. Matricule 787-15. Il fut le dernier, le 4 juin 1916, à quitter le fort de Vaux assiégé par les Allemands. Intoxiqué au gaz de combat, quasi mourant, il réussit à transmettre l’ultime SOS du commandant Raynal à Verdun. Seul rescapé libre du fort, il sera cité à l’ordre de l’armée, décoré de la Légion d’honneur, aura droit à son moment de gloire lors de l’apposition, en 1929, d’une plaque relatant ses mérites. Il s’éteindra en 1937. Sa dépouille est toujours exposée au musée militaire du mont Valérien. Empaillée. Vaillant était l’un des 60 000 pigeons voyageurs mobilisés par l’armée française durant la Première Guerre mondiale.
Cette même année 1916, c’est un chien qui fut le seul recours de Français encerclés en Belgique, à Thiaumont. L’Etat-major lui confia un message les priant de tenir jusqu’à l’arrivée de troupes prévue le lendemain. Deux paniers de pigeons voyageurs faisaient aussi la route. Pigeons aussitôt renvoyés de Thiaumont avec de précieuses indications pour faciliter le passage des militaires et régler les bombardements. Malgré une balle reçue à la patte, notre soldat à poil prénommé Satan a rempli sa mission. La batterie allemande a pu être détruite. Satan était l’un des 100 000 chiens enrôlés durant la Grande Guerre.

 
Mulet de trait de l’armée italienne, 1915.
 
Fierté des Britanniques, Ragtime aussi a participé à tous les combats. C’était l’un des 11,5 millions d’équidés – avec ânes et mulets – du conflit, dont 6 millions pour la Russie, 2,5 pour l’Allemagne, 1,88 pour la France et 1,2 pour la Grande-Bretagne. « Nous allons nous défendre jusqu’au dernier souffle de nos hommes et de nos chevaux ! » avait lancé l’empereur Guillaume II en août 1914. Funeste prémonition. Aux défilés militaires qui entretiendront la mémoire, le cheval Ragtime paradera avec les vétérans, cinq médailles accrochées à la lanière de son frontal.
Mais aujourd’hui qui se souvient d’eux ? A l’heure des célébrations du centenaire de la Grande Guerre, qui pense à ces soldats à poil ou à plume ? « Aux chevaux éventrés par les obus, crevés de misère et de fatigue, empoisonnés par les gaz, vomissant leurs entrailles dans la boue et dans le sang », comme l’écrivait Ernst Johannsen en 1929 dans « Cheval de guerre » ? A ces modestes « poilus à quatre pattes » ? Qui ? Un homme, heureusement, n’a pas la mémoire ingrate. Eric Baratay, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Lyon, spécialiste de l’histoire des animaux, rappelle dans un livre aussi documenté que passionnant, « Bêtes des tranchées », leurs « vécus oubliés ». Evoquer le rôle des animaux pour cette première guerre industrielle avec mitrailleuses, gaz, trains, automobiles, avions et tanks pourrait sembler anachronique. Mais « pour vaincre dans une guerre dévoreuse, au rythme plus rapide qu’autrefois, les parties mobilisent toutes leurs ressources. Plus cette guerre dure, s’amplifie, plus elle a besoin des animaux, et c’est justement celle-ci qui en emploie le plus depuis les origines de l’humanité ».
Chiens attelés à une mitrailleuse lourde en Belgique, 1914. Ils étaient muselés pour ne pas aboyer et prévenir l’ennemi. 
 
Réquisitionnés, embrigadés, nos compagnons à quatre pattes vont faire la guerre dans des conditions difficiles, que notre auteur, se défendant de tomber dans un anthropomorphisme réducteur, entend raconter sans faire abstraction de leur sensibilité. En un siècle, l’éthologie animale a fait d’énormes progrès. On sait aujourd’hui que l’animal n’est pas qu’une machine biologique, comme l’anthropocentrisme d’alors se plaisait à le croire. Ce conflit confrontait hommes et animaux à une violence inouïe, frères dans la souffrance. Il y eut les bêtes courage, il y eut aussi les mascottes, animaux abandonnés par des hommes en déroute, adoptés par des bidasses, compagnons de solitude et de désespoir, porcelets qu’on se refuse à manger alors qu’on n’a pas grand-chose à se mettre sous la dent, chats paumés qui vous apportent leurs caresses. Il y eut de part et d’autre du réconfort. Et aussi beaucoup de maltraitance animale, à un moment où les hommes eux-mêmes n’étaient guère choyés…
 

Anes et mulets portent la moitié de leur poids en barils de poudre et en munitions

D’abord ce furent les équidés. Emmenés par leurs maîtres ou leurs conducteurs, les chevaux sont rassemblés dès l’été 1914, examinés, tâtés, recrutés ou refusés. Début du stress. « Moins, note Eric Baratay, pour les chevaux des compagnies de transport, des mines, des industries, etc., habitués à travailler en groupe, à voir changer leurs semblables et leurs conducteurs, que pour ceux utilisés et logés seuls par les paysans ou les bourgeois. » Plus de 750 000 chevaux français quitteront en 1914 leurs repères. D’autres viendront en renfort d’Amérique, entassés dans des wagons en route pour les villes portuaires durant cinq à huit jours. « Déjà perturbés par le déracinement, les importants changements climatiques à l’échelle de ce continent, le bouleversement du régime alimentaire, beaucoup deviennent sujets à des maladies infectieuses, comme la gourme, la morve, la ­pneumonie. » Ce n’est qu’un début. Arrivés au port, concentrés dans des enclos puis sanglés et soulevés par des grues, les voilà perdant contact avec le sol pour atterrir, jambes flageolantes, sur le pont d’un bateau. Serrés dans des cales sombres, ils endurent, trois semaines durant, conflits, mal de mer, courbatures. Les morts laissés parmi les vivants. Odeur de cadavres, atmosphère irrespirable. Nourriture souillée de leurs excréments. Beaucoup sont abattus à l’arrivée. Bienvenue en Europe.

Ces chevaux de l’armée française peinent à sortir d’un trou boueux où ils sont enlisés.
 
Sur place, les besoins sont immenses. Il faut des chevaux pour tirer canons et munitions, ils sont attelés avec d’autres, pas forcément de même corpulence, par trop étrangers. « Certains manifestent une telle incompatibilité d’humeur qu’il faut les séparer sur-le-champ, note alors l’artilleur Cassagnau. Empêtrages, chutes, timons cassés et colliers arrachés ne se comptent pas. Ça promet ! » Il en faut pour tirer les ambulances, évacuer les blessés, tracter les cuisines, marcher au front. Le tout sans entraînement préalable. Il y a les chevaux de trait, jamais montés, qui ne comprennent rien aux commandes des rênes de leur cavalier, les ruraux qui s’effraient des voyages en train ; il y a ces chevaux de selle qui s’épuisent à tracter. Un cavalier britannique note que son cheval « a dû supporter tout ce qu’il y a d’effrayant pour lui, des bruits violents, de fortes explosions. La lumière blanche des éclatements cause une violente douleur aux yeux sensibles des chevaux. Surtout il y avait l’odeur du sang, terrifiante pour tous ». Et puis les variations du terrain – sable, boue, montagne, crevasses causées par les bombardements – et du climat qui éreintent.

Les Britanniques, plus à l’écoute,  savent qu’on obtient de meilleurs résultats en construisant une relation d’affection

Ces marches forcées lors des retraites, ces replis rapides pour éviter les contournements par l’ennemi ou pour talonner des fuyards. Cette poussière foulée qui aveugle et entrave la respiration. Pour contrer l’offensive allemande de 1918, des montures alliées parcoururent 220 kilomètres en trois jours, bien au-delà de leurs capacités de 30 à 40 kilomètres quotidiens. Ainsi, le 30 mars 1918, les chevaux d’une brigade canadienne chargent plusieurs fois pour empêcher le passage du pont de Moreuil, qui aurait permis aux Allemands de filer sur Paris. Baratay : « Plus de 800 chevaux et plus de 300 hommes meurent à cette fin. » On ne compte plus les blessures provoquées par les frottements de la selle, les harnais. Maintenus sur le qui-vive, rarement débarrassés de leur attelage, sans paille pour s’allonger, les chevaux dorment peu, mangent mal. Conditions encore plus drastiques pour les mulets et les bourricots, de plus en plus utilisés au fil de la guerre, bêtes de somme idéales pour les chemins escarpés. Plus endurants, plus paisibles, plus résistants, ils mangent et boivent moins, n’expriment guère leur fatigue, et pourtant il leur arrive de porter entre le tiers et la moitié de leur poids en barils de poudre, caisses de munitions, canons en pièces détachées, barriques d’eau…

ce cheval de l’armée allemande est enchaîné et immobilisé pour ne pas ruer... Il doit subir une opération à vif. © DR

Mieux vaut être un chien ? Oui… au début. L’Hexagone n’ayant pas la culture cynophile de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie qui procèdent immédiatement à des levées canines, ce ne sera qu’à partir d’octobre 1914, au gré des appels officiels, que des maîtres patriotes ou des gens modestes, désormais incapables de les nourrir, confieront leurs chiens. On se doute de l’anxiété de la séparation pour ceux habitués à un traitement personnalisé. Perturbés quand ils ont perdu leur maître, stressés s’ils font partie du lot des errants, ils doivent s’adapter à des bâts, obéir à des ordres comminatoires, surtout en France où l’animal est encore considéré comme une machine, rarement comme un être sensible, à la différence des Britanniques, plus à l’écoute, qui savent qu’on obtient de meilleurs résultats en construisant une relation d’affection. Les Français se lancent dans des tentatives de dressage plus ou moins concluantes. Afin que les chiens retrouvent les blessés, distinguent les uniformes, saisissent un objet et le rapportent pour prévenir, on stimule chez les chiens sentinelles des tranchées leurs formidables capacités auditives pour détecter basses et hautes fréquences, leur flair pour déceler les odeurs diluées. D’autres devront tirer les mitrailleuses, le poitrail compressé, au prix d’énormes efforts, par forte chaleur ou grand froid. Avec la destruction des moyens de communication par les bombardements, le besoin de chiens messagers augmente, capables de s’adapter à toutes sortes de terrains, forêts encombrées de troncs, de fossés, ruisseaux, boue, cratères, villes en ruine. « Ils sont plus rapides que les hommes de jour comme de nuit, note Eric Baratay. Tel Jim qui traverse un enchevêtrement de barbelés puis de batteries en vingt-deux minutes, alors qu’il en fallait soixante-dix aux soldats. » Indispensables, de plus en plus.

Mais ils ne volent pas. Les pigeons ont cet avantage, comme celui de savoir s’orienter, de pouvoir transporter un message et de revenir à leur pigeonnier initial, leur monogamie facilitant les revenez-y d’amour. La Belgique et l’Allemagne ont depuis longtemps une culture colombophile.

La vache Jeanne de la 23e brigade britannique restera avec son compagnon à deux pattes jusqu’au bout

Les Britanniques finissent par se convertir ; les Français, moins bien préparés, en viennent tout de même à entraîner… 15 860 pigeons en avril 1918 ! Bien sûr, à voir déplacer leur pigeonnier en fonction des besoins, à être manipulés par des mains étrangères, les pigeons doivent moyennement apprécier, mais le stress est moindre que pour les autres bêtes de guerre. Leur excellente mémoire du terrain, leur boussole interne avec compas solaire, ou magnétique quand il fait sombre, les rendent essentiels. Ils ne mettent que quelques minutes là où hommes et chiens, handicapés par le terrain, tardent. Et ils sont difficiles à atteindre vol. Au  prix d’une énergie folle pour accélérer, monter, descendre brusquement pour éviter ou contourner rapidement des explosions, ils sont souvent le dernier recours. Comme le fut Vaillant à Vaux.
D’autres animaux ont été oubliés par les hommes. Spectacle de désolation. Vaches laissées attachées, dans la précipitation, à l’étable, meuglant les mamelles pleines, sauvées par des soldats de passage qui prennent le temps de les traire. Cochons affamés, moutons désemparés, « poules, chats, chiens, épouvantés par le vacarme, qui viennent dans nos jambes, comme s’ils réclamaient de nous une protection contre le cataclysme », écrit le lieutenant Péricard. Tués et mangés aussi. Victimes parfois de carnages inutiles par des hommes qui doivent lever aussitôt le siège.

Ce chat perché sur le fût d’un canon est devenu la mascotte du « Queen Elizabeth » (1915). © DR

Mais quand les fronts se stabilisent, les relations se modifient. Comme les hommes, les animaux vivent mal les bouleversements de terrain. Des soldats en viennent à soigner telle mésange blessée, telle pie asphyxiée par les gaz. Stress des chouettes, des étourneaux capturés, encagés, qui, au fil du temps, apprennent à tolérer les hommes, comme le hérisson de Cendrars, « bouleversé par les mines, les contre-mines et leurs cratères de planète morte », qui prend goût au vin rouge dans les quarts des soldats. « Ce nourrissage, note Eric Baratay, crée une forte relation où l’animal et l’homme trouvent soutien et réconfort. Les cas sont nombreux d’animaux laissés libres mais restant à côté de leurs compagnons, de ce lièvre blessé puis guéri qui gambade autour du canon et va même se cacher dans le fût, de ce hérisson qui se promène dans la tranchée, qui détecte les approches souterraines des sapeurs allemands et donne l’alerte en fuyant ou en se roulant en boule. » Canards, poules, oies, lapins, moutons, cochons, ânes, comme Constantin aux oreilles arrachées et à l’œil crevé par un obus à Verdun en 1916, qui sera la mascotte de la troupe, ou ce porcelet chapardé par un soldat britannique en 1914 qui accompagnera son nouveau maître en douce dans un sac, ou encore la vache Jeanne de la 23e brigade britannique qui restera avec son compagnon à deux pattes jusqu’au bout, jusqu’à ce que tous deux meurent foudroyés par un obus.

La guerre terminée, commence l’heure des bilans. Le poids du sacrifice animal ? Enorme. Côté français, 487 équidés par jour en moyenne ont été tués ; 5 000 chiens auraient succombé côté français sur les 20 000 enrôlés, soit un taux de 25 %, avec une pointe à 50 % pour les chiens de traîneau des Vosges. Plus difficile à quantifier, les pigeons morts d’épuisement, tirés à vue ou brûlés vifs, comme 2 500 d’entre eux à Anvers en octobre 1914, pour ne pas les laisser aux Allemands… Dos Passos, Maurice Genevoix, Erich Maria Remarque écrivent des textes poignants. Le caporal Barthas : « Pauvres bêtes, sans le moindre abri, soumises, résignées, serrées les unes contre les autres, martyres aussi de ce cataclysme sans pouvoir se plaindre et ne suscitant aucun sentiment de pitié parce que c’étaient des bêtes, comme si la souffrance n’était pas la même pour les animaux et pour les hommes ! » Indignation partagée par l’un des personnages de Remarque : « Je vous le dis, que des animaux fassent la guerre, c’est la plus grande abomination qui soit ! »

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