Brigitte Bardot, "les spectateurs de la corrida sont des assassins par procuration"
Alors que les deux dirigeants de la Fondation Brigitte Bardot se sont envolés pour la Conférence mondiale sur les espèces sauvages (CITES) qui se déroule jusqu’au 25 novembre au Panama, Brigitte Bardot, de ses bases tropéziennes, redescendait dans l’arène ce vendredi soir pour achever à coups de banderilles idéologiques la "survie" de la corrida.
Signe que le combat continue au-delà du rejet de la proposition d’abolition émise par le député LFI, Aymeric Caron, qu’elle soutient "en dehors de toute considération politique".
L’Ukraine et les taureaux
"J’en ai ras le bol de voir qu’on protège la corrida à grand renfort d’intellectuels, acteurs, cinéastes et patati et patata... Ce n’est pas la voix du peuple! Il y a tout de même 74% des Français qui sont favorables à sa suppression (1). Alors c’est bien joli toutes ces déclarations, mais moi je veux représenter la majorité silencieuse! Des tas de gens m’écrivent pour me supplier de faire quelque chose et contrer ces décisions qui font que rien ne change", débute-t-elle de sa chère Madrague.
Une position exacerbée par le contexte actuel
"Nous vivons une époque de barbarie, de cruauté et de destruction systématique d’un pays... La guerre en Ukraine est abominable. Alors pourquoi encore ajouter ce spectacle de mort dont je considère tous les spectateurs comme des assassins par procuration!", assène Brigitte qui encorne tout argument de "tradition et culture" cher aux aficionados.
900.000 euros pour des "abattoirs à ciel ouvert"
"Y’en a marre de fermer les yeux sur la souffrance du taureau et même des chevaux martyrisés, qui sont fréquemment éventrés. Ce qu’on ne voit pas sous leur soi-disant carapace de protection", poursuit, attristée, Brigitte Bardot.
Elle étrille également les 900.000 euros alloués par la ville de Bayonne pour acquérir, entre autres cet été, 42 taureaux destinés à leurs "abattoirs à ciel ouvert". "C’est faire la poche des administrés pour un gaspillage des fonds publics honteux!", s’indigne-t-elle.
"Il faut évoluer. Ne pas rester au Moyen-Âge. Heureusement d'ailleurs, sinon il y a belle lurette que j'aurais fini sur le bûcher comme sorcière!", conclut-elle enfin dans un rire, persuadée que les mentalités sont prêtes à "baisser le pouce" concernant la corrida.
Pour peu que le gouvernement cesse... "d’interdire que l’on interdise".
1. Sondage Ifop réalisé en 2018 pour la Fondation.