Mai 67, de Colombe Schneck...
De Colombe Schneck...
« Mai 67 » un roman à lire absolument...
Ce roman de l’été à reçu le prix de la Messardière 2014 édité chez Robert Laffont
Je reprendrais un article fort bien rédigé du site Télérama.fr, qui résume tout le bien que je pense de ce roman…
Bruno Ricard
C'est probablement en vain qu'on chercherait, dans une biographie de Bardot, mention de cette romance que lui prête Colombe Schneck dans Mai 67. Qu'importe, la vérité qui est l'enjeu de ce livre, empreint de délicatesse et de subtile gravité, ne tient pas à l'authenticité, ou non, des faits qui y sont rapportés, mais elle réside dans le portrait que fait l'auteur d'une femme dont ses contemporains firent une icône. Il y a, dans cette élection de BB par son époque qui l'éleva au rang d'idole, une évidence - liée à la beauté stupéfiante, au naturel, à la modernité des attitudes et des mœurs de Bardot -, doublée d'une insondable énigme - de quel culte aussi fervent que pervers fut-elle la déesse et victime ? C'est ce que s'emploie à subtilement souligner Colombe Schneck, conduisant tout en légèreté le récit de cette brève idylle inventée, racontée des décennies plus tard par la voix de son autre protagoniste, un jeune assistant costumier que la star, âgée de 33 ans et tout juste mariée à Gunter Sachs, aurait rencontré sur le tournage du film Histoires extraordinaires, à Rome, au printemps 1967. Se penchant, elle aussi, sur une icône française de la seconde moitié du XXe siècle, Anne Berest adopte, dans Sagan 1954, un parti pris a priori comparable : comme Colombe Schneck s'est saisie au vol de Bardot l'espace de quelques semaines de l'année 1967, elle braque sa focale sur l'année de publication de Bonjour tristesse, le roman qui propulsa la toute jeune Françoise Quoirez, 18 ans, alias Sagan, parmi les mythologies contemporaines. Si le portrait de Sagan en jeune bourgeoise anticonformiste, dont la désinvolture semble dissimuler un désarroi secret, sonne juste et captive, la nécessité de la présence d'Anne Berest elle-même dans le livre (ses doutes d'auteur, ses échecs sentimentaux...) laisse dubitatif. On préférera retrouver Sagan elle-même, parlant de sa vie, de ses livres dans les entretiens passionnants que rassemble Je ne renie rien, précieux recueil qui la dévoile toute d'intelligence, de lucidité, d'humour et de mélancolie mêlés.