Le végétarisme au menu de la rentrée ?
Dans un courrier adressé à Anne Hidalgo, la Fondation Brigitte Bardot enjoint la maire de Paris à proposer une alternative végétale quotidienne en restauration collective. Depuis plusieurs mois, des voix s’élèvent pour demander des plats sans viande ni produits animaux dans les cantines, les hôpitaux et les pénitenciers.
Anne Hidalgo se donne-t-elle les moyens de ses ambitions pour lutter contre l’urgence climatique ? Pour la Fondation Brigitte Bardot, qui vient de lui adresser une lettre, la réponse est «non». La maire de Paris, qui dénonçait lundi dans un communiqué «un déni complet de l’urgence climatique», en réaction à l’avis défavorable rendu par la commission d’enquête sur son projet de rendre piétonnes les voies sur berges, n’a pas laissé la Fondation Brigitte Bardot indifférente. «Il faut aller bien au-delà de la piétonisation de 3,3 kilomètres de voies sur berges à Paris», lui écrit-elle, suggérant une offre végétale quotidienne, en alternative au menu carné, dans la restauration collective municipale.
L’élevage, responsable de 80% la déforestation mondiale
«Il y a beaucoup d’hypocrisie dans le discours politique, les COP se suivent et se ressemblent, l’impact de l’élevage sur le réchauffement climatique est minimisé, voire pas du tout abordé», précise son porte-parole Christophe Marie qui indique par ailleurs, qu’à l’échelle mondiale, l’élevage est le premier moteur de la déforestation. S’appuyant sur un rapport Greenpeace de 2009, l’ONG pointe du doigt l’élevage bovin, responsable à lui seul de 80% de la destruction de la forêt amazonienne. Un rapport rendu public par le GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) précise qu’en matière de lutte contre l’émission de gaz à effets de serre, adopter un régime végétarien serait tout aussi efficace que de diviser par deux l’ensemble du trafic routier.
150 000 personnes exigent un menu végétarien
Adopté à la veille de la COP21 par le Conseil de Paris, le Plan Climat Energie, prévoit de diminuer de 20% son offre de produits carnés dans la restauration collective d’ici 2020. Objectif qui pourrait être atteint si une alternative végétarienne quotidienne était mise en place. Des initiatives similaires ont vu le jour dans la mairie du 2ème arrondissement où est proposé un menu végétarien par semaine. Une pétition initiée par le député UDI Yves Jego a d’ailleurs recueilli plus de 150 000 signatures. Le député-maire note que l’alternative végétarienne est «une solution relativement simple et totalement laïque qui permettrait de soulager les élus qui gèrent nos cantines et de répondre à toutes les attentes légitimes des familles». Et Christophe Marie de détailler : «Toutes les raisons sont bonnes pour réduire ou bannir de son alimentation les produits animaux. On peut choisir d’être végétalien pour sa santé, l’environnement ou pour lutter contre l’exploitation animale qui est une source de souffrance abominable.» Trente millions de repas sont servis annuellement par la mairie de Paris.