L214 diffuse une nouvelle vidéo choc dans un abattoir de l'Indre

Publié le par Ricard Bruno

EXCLUSIF - Les nouvelles images prises par l'association vegan dévoilent des vaches et des chèvres cruellement tuées à l'abattoir de Boischaut. Le site avait pourtant été inspecté en 2016.

Des vaches gisant dans le sang de leurs congénères, un chevreau hurlant, pendu encore vivant à un crochet, un salarié qui s'y prend à plusieurs fois avant de mettre à mort des bovins qui meuglent. Difficile d'aller jusqu'au bout de cette nouvelle vidéo choc de plus de 3 minutes publiée par l'association vegan L214 et dont Le Figaros'est procuré une copie.

Les images ont été tournées entre fin août et début septembre dernier dans l'abattoir multiespèces du Boischaut, géré par la communauté de communes de La Châtre-Sainte-Sévère, dans l'Indre. Un établissement de 17 salariés, certifié bio, «le plus gros abattoir bovin de la région Centre-Val de Loire», selon le quotidien La Nouvelle République. Malgré un investissement récent de 1,6 million d'euros pour moderniser le site, on constate la présence d'outils inadaptés et des pratiques cruelles. Pourtant, ce site, comme l'ensemble des 268 abattoirs français, a fait l'objet, au printemps 2016, d'un audit commandé par le ministère de l'Agriculture à la suite de premières vidéos chocs de L214 dans plusieurs abattoirs de l'Hexagone.

«Nous sommes conscients que ce métier d'abatteur, très difficile, doit évoluer»

François Daugeron, président de la communauté de communes de La Châtre

Au Boischaut, malgré le compte rendu de l'inspection, qui avait relevé des infractions notées C et D - notamment à la tuerie -, rien ne semble avoir changé deux ans après. «Le rapport accablant des services vétérinaires avait déjà identifié des non-conformités majeures qu'on retrouve dans cette nouvelle enquête en 2018», déplore Sébastien Arsac, porte-parole de L214.

Parmi les élus et les agriculteurs locaux, c'est l'incompréhension. «Je vais toutes les semaines apporter des bêtes au Boischaut, et j'ai assisté plusieurs fois à toute la chaîne, depuis l'abattage jusqu'à la découpe, mais je n'ai jamais constaté de mauvaises pratiques, indique Nicolas *, important éleveur bovin et porcin du coin. Si ces images étaient avérées, cela porterait préjudice à toute la filière.» «Nous sommes conscients que ce métier d'abatteur, très difficile, doit évoluer, réagit François Daugeron, président de la communauté de communes de La Châtre, après avoir vu cette vidéo. Nous venons de recruter une personne responsable de la qualité pour faire évoluer nos pratiques.»

Sur le terrain juridique, L214 a porté plainte auprès du procureur de la République de Châteauroux pour «maltraitance et actes de cruauté». L'association demande en outre à la préfecture «la fermeture immédiate de l'établissement» pour des raisons d'hygiène. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, va demander une enquête auprès des services de la Direction générale de l'alimentation. Dans ce contexte, l'installation obligatoire de vidéosurveillance au poste d'abattage est plus que jamais d'actualité.

* Le prénom a été changé.

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