Vers la fin des animaux de cirque ?
Entre émerveillement des enfants et défense des animaux, la question de la présence animale dans les cirques fait débat. À quand la fin des animaux de cirque ?
Les animaux sauvages ont-ils leur place dans un cirque ? Selon les associations protectrices des animaux, la réponse est clairement non alors que les circassiens arguent que leurs animaux ne sont pas malheureux. Pourtant, la tradition vieille de plusieurs siècles pourrait bien vivre ses dernières heures.
Différence entre animaux sauvages et animaux domestiques
Un animal sauvage n'est pas un animal domestique. Il a un instinct de chasse et de fuite très prégnant, incompatible avec des conditions de captivité. Ils ne sont pas faits pour vivre avec les humains, restent imprévisibles et, en cas de stress, peuvent devenir agressifs. Et même si certains animaux utilisés dans les cirques sont nés en captivité, une bête sauvage reste une bête sauvage, ses besoins et instincts ne changent pas. Ces animaux ne sont pas faits pour supporter un dressage contre nature.
Le point de vue des défenseurs des animaux
Les voix s'élevant contre l'utilisation d'animaux sauvages dans les cirques ne cessent de se multiplier. Les associations de défense des animaux soulignent que le cirque est un enfermement à vie pour ces animaux, une vie de captivité qui s'accompagne de "violence" lors du dressage. Au-delà de la violence et des conditions de captivité contre-nature, ils se dressent contre une vie qui mène à des troubles du comportement : mouvements de tête répétitifs, des fauves qui tournent en rond dans leur cage pendant des heures, des éléphants qui se balancent non-stop dans leur cage étroite... des phénomènes qui n'existent pas chez les éléphants, félins, singes dans leur milieu naturel d'origine.
Du côté des professionnels du cirque
Les circassiens travaillant avec des animaux sauvages défendent les conditions de vie des animaux, assurent que leurs bêtes sont traitées avec respect et que le dressage se fait avec douceur et non-violence. Ils mettent en avant l'amour et la complicité qui les unissent à leurs animaux. Pour leur défense, une ancienne éleveuse, sociologue et zootechnicienne à l'INRA rapportait, selon France Culture, les résultats d'une étude sur une éléphante de cirque : "Il a été mis en évidence que cet animal n'était pas malheureux. Il a été observé une relation quasi-fusionnelle avec son éleveur, comme une relation avec un animal domestique." Les détracteurs se diront, pour un animal qui vit une relation fusionnelle avec son dompteur, combien sont en souffrance ?
Dans les faits
De nombreux pays ont déjà interdit les cirques avec animaux sauvages (Autriche, Bolivie, Finlande, Singapour, Danemark, Portugal...). En France, 90 mairies (sur 36 000 communes) ne les autorisent plus, mais les interdire est juridiquement compliqué. Cependant, les mentalités évoluent. Un récent sondage IFOP pour 30 millions d'amisrévélait que 67% des Français étaient favorables à l'interdiction d'animaux sauvages dans les cirques. Un signe que cette tradition doit évoluer pour que le cirque continue de faire rêver.